Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
H

Hamilton (William)

Peintre britannique (Chelsea 1751  – Londres 1801).

Il se forma d'abord chez les architectes Robert et James Adam et se rendit avec la recommandation de Robert Adam en Italie, où il fréquenta l'atelier d'Antonio Zucchi en premier à Rome et plus tard à Londres de 1766 à 1768. Après 1769, il entra à l'école de la Royal Academy ; il devint A. R. A. en 1784 et R. A. en 1789. Entre 1780 et 1790, il exposa à la Royal Academy surtout des portraits (Mrs Siddons in " The Grecian Daughter ", 1780, Stratford-upon-Avon, Town Hall). Outre ses portraits, on lui doit des travaux décoratifs et des tableaux bibliques (Moïse, 1799, Londres, Royal Academy), historiques (Jeanne d'Arc, États-Unis, Vassar College Art Gal.), mythologiques ou littéraires (Vertumne et Pomone, Londres, Royal Academy, Diploma Gal.), mais ses travaux les plus importants demeurent sa contribution à la Shakespeare Gallery de Boydell (1788-1790) et ses illustrations, notamment pour la Bible de Macklin (1791-1800), les British Poets (1788-1799), l'History of England de Bowyer (1806) et Seasons de Thomson (1797). L'art de Hamilton, particulièrement ses aquarelles d'illustration, est décoratif, élégant et quelque peu sentimental. L'artiste divulgua, en l'affaiblissant, le style néo-classique et montre des affinités avec Wheatley, Romney, Westall, Kauffmann et Stothard, bien que le caractère plus subtil, maniériste, de nombre de ses figures paraisse emprunté à Füssli.

Hammershøi (Vilhelm)

Peintre danois (Copenhague 1864  – id. 1916).

Formé à l'Académie de Copenhague, de 1879 à 1884, puis chez P.S. Krøyer, dans les Ateliers libres, de 1882 à 1884, il contribua lors du refus par le jury du Portrait de sa sœur (1885, Copenhague, Hirschsprungske Samling) à la création de la Frie Udstilling. Il subit des influences diverses. Un voyage en Hollande en 1887 lui permit d'étudier les intimistes hollandais du XVIIe s., notamment Vermeer de Delft ; à l'Exposition universelle de Paris, en 1889, il découvrit la peinture de Puvis de Chavannes et de Whistler qui le marqua profondément. Malgré cet éclectisme, il développa dans des compositions monumentales (Artémis, 1894, Copenhague, S. M. f. K.) un style homogène et personnel, caractérisé par une monochromie grise et une atmosphère de silence et de rêverie (Chambre à Strangdade, avec la femme de l'artiste, 1902, id.). Il exécuta des portraits (Cinq Portraits, 1901, Stockholm, Thielskagal), des nus (Nu assis, 1889, Copenhague, S. M. f. K.), des scènes d'intérieur (Femme lisant dans un intérieur, Stockholm, Nm ; la Sœur de l'artiste, 1885, Copenhague, Hirschsprungske Samling ; Repos, 1905, Paris, Orsay) et des vues d'architecture (la Place d'Amalienborg, 1896, Copenhague, S. M. f. K.) ; séjournant à plusieurs reprises à Londres, il peignit des paysages urbains autour du British Museum. Jouissant d'une grande réputation à l'étranger, il fut soutenu et admiré par les milieux artistiques et intellectuels : le collectionneur Bramsen, Durand-Ruel, P. Cassirer, Rilke. Plusieurs expositions lui ont été consacrées, dont une rétrospective à Copenhague (Ordrupgaard), en 1981, et ont remis son art singulier à l'honneur.

Hanneman (Adriaen)

Peintre néerlandais (La Haye v.  1601  – id.  1671).

Élève de A. Van Ravesteyn en 1619, puis de Daniel Mytens le Vieux, il séjourna en Angleterre de 1623 à 1637 env. et y fréquenta Van Dyck et Janssens Van Ceulen. De retour aux Pays-Bas, il s'installa à La Haye. Inscrit à la gilde de Saint-Luc en 1640, il en est doyen en 1669. Hanneman peignit d'élégants portraits, le plus souvent influencés par Van Dyck. Citons Huyghens et ses enfants (1640, Mauritshuis), Jan de Witt (1652, Rotterdam, B. V. B.), Autoportrait (1656, Rijksmuseum).

Hansen (Constantin)

Peintre danois (Rome 1804  – Copenhague 1880).

Il dut son prénom à sa marraine Constance, veuve de Mozart. Il se forma chez son père, puis à l'Académie de Copenhague. D'abord adepte du clair-obscur, dans ses portraits, il s'oriente, lors de son passage dans l'atelier d'Eckersberg, vers une manière plus simple et plus claire, rejoignant ainsi Købke (Portrait de Mlle Möller, Copenhague, S. M. f. K.). Il fait preuve d'une sensibilité délicate et d'un grand raffinement chromatique (Autoportrait, 1825 ; les Sœurs du peintre, 1827, id.). Pendant un séjour en Italie (1835-1844), il exécuta des paysages d'une exquise finesse de lumière (Étude du Forum, Copenhague, N. C. G. ; Jardin de la Villa Albani, id., S. M. f. K.). À son retour au Danemark, on lui commanda un cycle de peintures murales pour l'université de Copenhague. La qualité de son œuvre déclina après 1850. Hansen est bien représenté dans les divers musées de Copenhague (S. M. f. K. ; N. C. G. ; Hirschsprungske Samling).

Hansen (Svend Wiig)

Peintre danois (Møgeltønder 1922-Elseneur 1997).

Il fait ses études à l'Académie des beaux-arts de Copenhague de 1946 à 1950, et il commence à exposer dès 1946 dans cette même ville. Artiste au don créateur très vaste, il puise d'abord son inspiration dans la tradition expressionniste, voire le mouvement Cobra au cours des années suivant la dernière guerre mondiale. Mais ce sont l'informel expressionniste et une figuration reliés à Dubuffet, Bacon et Golub qui constituent son style et son langage, selon une composition prodigieusement mélodique, qu'il utilise dans plusieurs domaines. Dans sa peinture, d'abord, qu'il montre à de nombreuses expositions et biennales : Copenhague, musées d'Århus, de Vejle, d'Holstebro, Esbjerg, puis Göteborg, Oslo, Paris (Maison danoise), Venise (Biennales de 1954 et 1964), New York (1960, Guggenheim International Award), Hanovre, São Paulo. Dans des œuvres décoratives : Mouvement, 1970, pour la bibliothèque de Roskilde ; la Vague de vie, peinture murale pour l'hôtel de ville de Tårnby. Dans des illustrations d'ouvrages, Henry Miller (1963), W. Shakespeare (1968) et Jorgen Brunn Hansen, poète danois (1971). Enfin, dans ses livres : Guide graphique (1960), Dessins (1963), Inspiration grecque (1960), Fantaisies romaines (1968), le 16 Mars (1970) et une série graphique, " Jours après le 9 février ". Outre la peinture, le dessin et la sculpture où s'expriment lyrisme brutal, humour et sexualité, S. W. Hansen s'occupe également de scénographie et de création filmique.

   Ses œuvres sont représentées à Copenhague (S. M. f. K.), au musée Louisiana de Humlebaek, aux Archives pour l'Art décoratif de Lund, à New York (M. O. M. A.), Malmö, Århus, Esbjerg, Vejle, Holstebro, Skine, Turin et à la villa Ciani de Lugano.