Dulac (Charles-Marie)
Peintre français (Paris 1865 – id. 1898).
Il débuta comme décorateur, puis fut élève de Gervex et de Humbert avant de recevoir les conseils de Puvis de Chavannes et de Carrière. Après sa conversion, en 1892, il cesse de peindre des natures mortes et des portraits pour se consacrer aux paysages d'inspiration mystique (Vues de Vézelay ou d'Italie, musée de Reims ; Paysage, musée de Brest). Dès 1892, il s'essaie à la lithographie. Le premier album lithographique, daté 1893, s'intitule simplement Suite de paysages ; le second, le Cantique des créatures (en 9 estampes), achevé en 1894 et révélé au public en 1896 chez Le Barc de Bouteville, fut loué par J.-K. Huysmans dans la Cathédrale (1898). Malade, Dulac ne put terminer la traduction picturale du Credo. Une exposition posthume préfacée par H. Cochin et Huysmans fut organisée à la gal. Vollard par ses amis, notamment Aman-Jean, Carrière, Lerolle.
Dumonstier (les)
ou les Dumoustier
Famille de peintres français ayant travaillé au XVIe s. et dans la première moitié du XVIIe s.
On compte au moins 11 artistes du nom de Dumonstier. Les plus célèbres, dont les biographies et les œuvres ont été surtout éclairées par les travaux de J. Guiffrey, d'E. Moreau-Nélaton et de L. Dimier, sont Jean, l'ancêtre de la dynastie, enlumineur rouennais, et Geoffroy († Paris 1573), son fils, enlumineur de François Ier et d'Henri II. Mentionné dans les comptes à Fontainebleau de 1537 à 1540, Geoffroy est, en 1570, maître peintre à Paris. On peut lui attribuer une vingtaine de gravures, très remarquables, dans le style de Rosso, et quelques dessins pour des vitraux ou des gravures (Paris : Louvre ; E. N. B. A. ; B. N.). Il eut trois fils peintres : Étienne, Pierre et Cosme.





Dunoyer de Segonzac (André)
Peintre français (Boussy-Saint-Antoine, Essonne, 1884 – Clichy 1974).
Après des études classiques, il est en 1907 élève de L. O. Merson, puis de J.-P. Laurens, fréquente l'Académie La Palette à Montparnasse, fait la connaissance de L. A. Moreau et de Boussingault, avec lequel il partage un atelier en 1906. Ses premiers dessins sont publiés en 1908-1909 dans la Grande Revue et le Témoin, et il expose en 1910, gal. Barbazanges, avec Moreau et Boussingault. À peu près indifférent aux révolutions esthétiques contemporaines, il entreprit, avec Boussingault et Moreau, de ressusciter le réalisme de Courbet en exécutant des natures mortes, des nus, des scènes de genre et des paysages sombres, dans une pâte épaisse et maçonnée (les Buveurs, 1910, Paris, M. N. A. M). Il prend part en outre à l'activité mondaine des années qui précèdent la guerre, s'intéresse au sport (la boxe) et à la danse (dessins des Ballets d'Isadora Duncan, 1910 ; les Boxeurs, 1911), et le couturier Paul Poiret devient son premier amateur. Il découvre Saint-Tropez en 1908. Mobilisé, il exécute de nombreux dessins de guerre, précieux pour leur valeur documentaire (Paris, musée de la Guerre). Hostile à toute théorie, il apparaît, après 1918, comme le principal représentant du Réalisme traditionnel. Dans son abondante production, les peintures (scènes des bords de la Marne, nus, natures mortes, paysages), d'un métier souvent monotone, ne représentent pas le meilleur. Segonzac s'est en revanche imposé par ses dessins et ses aquarelles (paysages méridionaux) et surtout par ses eaux-fortes, à partir de 1919 : Paysages du Morin, 1923 ; ill. pour les Croix de bois de Dorgelès (1921), le Tableau de la boxe de Tristan Bernard (1922), Bubu de Montparnasse de C.-L. Philippe, les Géorgiques (1947). Le M. N. A. M. de Paris conserve un nombre important de ses œuvres.
Duparc (Françoise)
Peintre français (Murcie, Espagne, 1726 – Marseille 1778 [ ?]).
Fille du sculpteur Albert Duparc, elle fut élève de J.-B. Van Loo (1742-1745), séjourna à Londres (1763-1766) et fut reçue à l'Académie de Marseille (1776). Les 4 tableaux qu'elle légua à cette ville, seul témoignage subsistant de son œuvre, sont une réplique aimable, par un artiste contemporain de Greuze, de la gravité de l'art de Louis Le Nain (la Ravaudeuse, Homme à la besace, Marchande de tisane, Vieille Femme, musée de Marseille) ; le naturel sensible de ses personnages fortement éclairés, l'absence d'accessoires et le métier large et nourri ont souvent rappelé l'œuvre de Chardin.