Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
A

axonométrie

Sorte de représentation en perspective dans laquelle le point de vue est rejeté à l'infini. Se trouve ainsi annulé l'effet de convergence des lignes qui sont fuyantes lorsqu'il s'agit de perspective centrale, c'est-à-dire lorsque le point de vue est situé à une distance finie du spectacle observé. Dans l'axonométrie, les lignes parallèles demeurent telles. C'est pourquoi l'on parle plus familièrement en ce cas de perspective parallèle. Ce mode de représentation ne réduit donc pas les objets à mesure de leur éloignement. Les objets éloignés tendent de ce fait à paraître trop grands. Les cercles non parallèles au plan du tableau ainsi que les sphères deviennent des ellipses obliques. Bien qu'essentiellement utilisé de nos jours en architecture et en dessin industriel, ce genre de perspective a été employé autrefois en peinture, en particulier par les Orientaux.

Ayala (Josefa de) , dite aussi Josefa de Obidos

Peintre portugais d'origine espagnole (Séville 1630  – Obidos  1684).

Née à Séville, où elle aurait commencé sa formation artistique, elle émigra au Portugal en 1644 pour rejoindre son père, le peintre Balthasar Gomes Figueira, dont la présence est signalée à Obidos dès 1636. Elle s'installa dans cette ville et y résida jusqu'à sa mort, d'où l'appellation de Josefa de Obidos par laquelle on la désigne le plus souvent. Son œuvre, marquée par le Ténébrisme sévillan, est d'une inspiration monotone et parfois ingénue. Mais le réalisme savoureux de ses natures mortes occupe une place à part dans la peinture portugaise du XVIIe s. (Lisbonne, M. A. A. ; Santarem, bibliothèque-musée Braacamp Freire ; coll. part.). Plus importantes sont ses peintures religieuses, lorsqu'elles échappent à une certaine affectation béate ou à la fadeur décorative (Lisbonne, M. A. A. ; Porto, musée Soares dos Reis ; Coimbra, musée Machado de Castro, coll. part. ; Obidos, église de S. Maria ; église principale Cascais ; Peniche, église de la Miséricorde). Ses compositions de l'Agneau (Baltimore, W. A. G. ; musée d'Evora) ou de la Sainte Face (Peniche, église de la Misericordia) laissent supposer qu'elle a connu les œuvres de Zurbarán. Une importante rétrospective a été consacrée à cette artiste (Lisbonne, Paĺacio da Ajuda) en 1990.

Ažbé (Anton)

Peintre yougoslave d'origine slovène (Dolencice, près de Škofja Loka, 1862  – Munich 1903).

Il commença ses études à l'Académie de Vienne en 1882 et les termina à celle de Munich en 1890. Il fut avec Herterich et Zügel l'un des fondateurs du Jugendstil munichois. Excellent dessinateur, peintre réaliste, il soignait la forme et s'intéressait aux problèmes de la couleur. Il fonda à Munich en 1891 une école de peinture connue par son " principe de la sphère " et la " cristallisation de couleurs ". Grâce au libéralisme de sa méthode, à l'atmosphère munichoise marquée par les nouvelles tendances de la Sécession et du Jugendstil, son école connut bientôt un grand renom et attira de nombreux élèves de différents pays, notamment Kandinsky, Jawlensky, Münter, Igor Grabar, L. Kuba ainsi que tous les impressionnistes yougoslaves : Jakopič, Grohar, Jama, Račić, Petrović, Milovanović, Stevanović, fondateurs de l'art moderne en Yougoslavie. Le prestige de ce grand pédagogue attentif à l'évolution individuelle de ses élèves a laissé dans l'ombre l'activité modeste du peintre.

Azevedo (Fernando)

Peintre portugais (Porto 1923-2002).

Cet artiste est, au Portugal, l'une des figures principales de sa génération par la qualité raffinée de sa peinture et par sa culture. Il doit l'essentiel de son esthétique au mouvement surréaliste portugais, auquel il a participé de 1947 à 1949. Il explore un univers poétique en des compositions abstraites où prennent place des évocations magiques. Il évolue vers un art plus ample, d'une écriture libre et fluide au coloris nuancé. Ses œuvres sont peu nombreuses (Ville, 1955, Lisbonne, M.A.C. ; Peinture, 1960, Lisbonne, fondation Gulbenkian). Il n'a réalisé qu'une seule exposition personnelle, en 1952, mais a participé à la première exposition surréaliste de Lisbonne (1949), à quelques Salons indépendants et aux IIe et IVe Biennales de São Paulo. Depuis 1961, il est attaché aux expositions organisées par la fondation Gulbenkian.