vorticisme
Le mouvement est lancé en 1914 par P. W. Lewis, qui se sépare des Omega Workshops de R. E. Fry pour fonder le Rebel Art Center avec les peintres Christopher N. Nevinson (1889-1946), William Roberts (1895-1980), Edward Wadsworth (1889-1949), les sculpteurs Epstein et Gaudier-Brzeska, les écrivains T. E. Hulme et E. Pound. Wyndham Lewis, dans The Caliph's Design (1914), et Gaudier-Brzeska, dans la revue Blast (juin 1914), définissent le Vorticisme (de vortex, tourbillon), dont le manifeste est publié dans le second et dernier numéro de cette revue, en 1915. Une exposition du groupe se tient à Londres, galerie Doré, la même année (David Bomberg, membre du London Group, y participe) ; puis la guerre met fin aux manifestations du mouvement. Le Vorticisme veut se démarquer des grands mouvements initiateurs, Futurisme, Cubisme. Son esthétique reste pourtant, sauf dans ses œuvres abstraites, proche de ceux-ci. On en trouvera des résurgences chez P. Nash, D. J. C. Grant, B. Nicholson, etc., fondateurs en 1933 du groupe Unit One.
Vos (Cornelis de)
Peintre flamand (Hulst, près d'Anvers, 1584 – Anvers 1651).
De 1599 à 1604, il fut élève de David Remeeus à Anvers, où il devint maître en 1608. Son activité fut variée et pas seulement picturale (jusqu'en 1616 et en 1623, il est cité comme marchand de tableaux, ce qui l'amena aussi à se rendre aux foires de Saint-Germain à Paris. Ainsi, il exécuta des sujets religieux (Descente du Saint-Esprit, 1613, église de Nieuwkerken ; l'Adoration des bergers, musée d'Anvers ; le Sacre de Salomon, Vienne, K. M.), allégoriques (l'Agriculture couronnée par l'Abondance, Rotterdam, B. V. B.) et mythologiques (le Triomphe de Bacchus, la Naissance de Vénus, Apollon et le serpent Python, Prado) d'après des esquisses de Rubens (Prado, Bruxelles, M. R. B. A.), destinés à la Torre de la Parada (il fut particulièrement apprécié en Espagne) ; il participa aussi en 1635 à la décoration de la ville d'Anvers à l'occasion de l'entrée de l'archiduc Ferdinand d'Autriche. Mais il excella surtout dans le portrait (exemples à Anvers, musées de la Ville et Mayer Van den Bergh ; à Bruxelles, M. R. B. A. ; à l'Ermitage ; à Francfort, Städel. Inst. ; à Londres, Wallace Coll.), où sa rigueur contraste sensiblement avec le brio de Rubens ou de Van Dyck. Le Portrait de l'artiste et de sa famille (1621, Bruxelles, M. R. B. A.), le Portrait d'un juriste (1622, Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum), Antonia Canis (1624, Madrid, fondation Thyssen-Bornemisza), le Groupe de famille (Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum) offrent à des degrés divers l'image d'un art tranquille et subtilement discret dû à la sobriété des coloris finement nuancés et à la pose naturelle des modèles, dont le maintien est observé avec exactitude et la psychologie patiemment analysée (Portrait d'Abraham Grapheus, 1620, musée d'Anvers). Cornelis de Vos fut particulièrement habile à saisir la personnalité des enfants : Jeune Garçon, Fillette (id.), Jeune Garçon (1627, Vienne, Akademie) et surtout Portrait des enfants de l'artiste (musées de Berlin), œuvres qui charment par leur grâce et leur spontanéité.
Son frère Paul, ses beaux-frères Frans Snyders et Jan Wildens furent à l'époque plus célèbres que lui. Son influence fut presque nulle et, parmi les 7 élèves qu'on lui connaît, seul Simon de Vos devait avoir un certain renom.


Vos (les de)
Famille de peintres flamands (actifs à Anvers aux XVIe et XVIIe s.).
Pieter I (Leyde 1490 – Anvers 1567) , doyen à Anvers en 1536, fut le père de Pieter II (Anvers ?– id. 1567 [ ?] ) , lui-même père de Willem (Anvers av. 1593 – id. apr. 1629). Pieter II fut le père de Maerten, ou Martin (Anvers 1532 – id. 1603) , qui fut le plus célèbre représentant de la dynastie des De Vos. Élève de son père, Pieter le Vieux, puis de Frans Floris à Anvers, Maerten de Vos se rendit en Italie en 1552, à Rome, Florence et surtout Venise, où il travailla dans l'atelier de Tintoret comme spécialiste de paysage si l'on en croit Ridolfi ; rentré à Anvers en 1556, il fut nommé doyen de la gilde des peintres en 1572 et fonda le confrérie des romanistes, regroupant les peintres qui avaient fait le voyage d'Italie. Peintre de portraits (Gillis Hoffman et sa femme, 1570, Rijksmuseum ; Portrait, Cologne, W. R. M. ; la Famille Panhuys avec Moïse présentant les tables de la Loi, 1575, Mauritshuis ; Antoine Anselme et sa famille, 1577, Bruxelles, M. R. B. A.), il traita surtout les thèmes religieux, historiques ou mythologiques. Élève de Floris, il fut le véritable continuateur de ce dernier et, après sa mort, le peintre le plus en vue de la ville. En 1594, il fut chargé d'ordonner la Joyeuse Entrée de l'archiduc Ernest d'Autriche à Anvers. Italianiste éclectique, souvent marqué par un réalisme populaire aux accents parfois vulgaires, il ajouta au grand style hérité de son maître un colorisme délicat, souvenir de son séjour dans l'atelier de Tintoret ; Saint Paul à Malte (Louvre) et Saint Paul à Éphèse (1567, Bruxelles, M. R. B. A.) réalisés pour la salle à manger du marchand anversois Hooftman, l'Incrédulité de saint Thomas (1573, musée d'Anvers), la Parenté de la Vierge (1585, musée de Gand ; 1593, musée de Valenciennes), l'Adoration des mages (1599, id.), Triptyque du denier de César (1601, musée d'Anvers), Triptyque de saint Luc peignant la Vierge (1602, id.). Citons aussi d'autres œuvres au musée (Triptyque du triomphe du Christ, la Tentation de saint Antoine, la Vie du bienheureux Conrad), à l'église Saint-Paul (Nativité et Purification), à l'église Saint-Jacques (Martyre de saint Jacques) et à la cathédrale (les Noces de Cana) de sa ville natale ainsi que les 6 importants panneaux du musée de Rouen retraçant l'Histoire d'Éliézer et de Rébecca. Excellent dessinateur, il a laissé plus de 500 dessins, vifs et très enlevés (Vienne, Albertina ; New York, Pierpont Morgan Library). Maerten fut le père de Daniel (Anvers 1568 – id. 1605) et de Maerten II (Anvers 1576 – id. 1613).