Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
B

boiseries peintes (suite)

Le XIXe siècle

Si les boiseries restent à l'honneur après la Révolution, elles cèdent progressivement la place au stuc, une mode qui vient d'Italie, et au papier peint, qui acquiert ses lettres de noblesse au début du XIXe s. avec les " panoramiques ". Le décor des lambris suit le goût général pour l'Antiquité, pour des motifs isolés au centre d'un panneau dans un encadrement discret : losanges, figures dansantes, allégories, motifs pompéiens, encadrés de frises légères. La polychromie reste en vogue, à l'hôtel Bourienne à Paris par exemple, mais le camaïeu domine à côté de teintes nouvelles qui évoquent les préoccupations archéologiques et politiques : brun étrusque, terre d'Égypte. Les boiseries peintes sont pratiquement absentes des murs des palais impériaux et des demeures privées, supplantées par des panneaux de tissu et de papier de tenture ; le décor peint se limite généralement aux vantaux des portes et aux bas lambris. Si l'art des lambris peints réapparaît dans le courant du XIXe s. à l'occasion des retours successifs aux styles du passé, il s'épuise dans ces pastiches, et sa défaveur dure encore.

Boisrond (François)

Peintre français (Paris 1959).

François Boisrond reçoit jusqu'en 1981 l'enseignement de l'École nationale des arts décoratifs de Paris. Il y rencontre Hervé Di Rosa, avec lequel il se lie d'amitié. Leurs goûts communs pour la bande dessinée, la télévision, la culture dite de masse les rattachent, aux côtés de Robert Combas et de Rémi Blanchard, à ce mouvement que la critique appelle, à l'époque, la Figuration libre. Pour François Boisrond, le dessin structure la peinture. Il réalise de nombreuses études préparatoires à des toiles de grand format dont les images sont réparties en séquences comparables à des séries de photogrammes. Les scènes et les objets quotidiens, les autoportraits et les portraits de ses proches constituent les sujets essentiels de ses peintures. Avec le souci d'une simplification des formes dont témoigne l'art de l'affiche, elles illustrent un monde clos et paisible où foisonnent les petits détails de la réalité quotidienne. L'atelier, la maison, la rue, le couple, les vacances sont les images d'une biographie personnelle volontairement converties en purs stéréotypes cités par l'artiste en tant que tels. Boisrond a créé des images sur des supports et pour des événements très divers : publicités télévisuelles, affiches, tissus, peintures murales réalisées avec Di Rosa, livres pour enfants.

Boissieu (Jean-Jacques de)

Peintre et graveur français (Lyon 1736  – id. 1810).

Il s'initie à la décoration des soieries, puis dessine et grave les œuvres de Teniers et de Van Ostade conservées dans le Cabinet du roi (1762). Après un séjour en Italie (1765), il ne quitte plus guère sa ville natale. Artiste " amateur ", puisque pourvu d'une charge de trésorier de France à Lyon, et beaucoup plus fécond dessinateur que peintre, il est essentiellement paysagiste : vues des environs de Lyon, exécutées sur nature ou " composées ", peintes, dessinées (le plus souvent au lavis) ou gravées. Son style, de veine naturaliste, indépendant et fort original, est toujours précis et lumineux, marqué par la leçon des Néerlandais travaillant en Italie (Both, Asselijn, Dujardin). Nombre de ses eaux-fortes furent du reste directement inspirées par les peintres néerlandais (Paysages d'après J. Ruisdael, 1772, 1782). Boissieu fit aussi maintes études " pittoresques ", dessinées à la sanguine ou gravées, de têtes populaires minutieusement observées ; le musée de Lyon conserve le portrait peint qu'il fit de sa femme. On lui doit également des scènes d'intérieur ou d'extérieur inspirées, comme ses paysages, des peintres du Nord (le Cellier, 1769, musée de Lyon ; Danse d'enfants, Paris, Petit Palais). De belles séries de dessins de Boissieu sont conservées au Louvre et au musée de Darm-stadt.

bol

Variété d'argile contenant de l'oxyde de fer jaune ou rouge.

Bol d'Arménie

Nom d'une argile particulièrement tendre et onctueuse, que l'on trouvait à l'origine en Arménie et qui sert à la préparation de l'assiette pour la dorure à l'eau. Appliqué sur un support de parchemin ou de bois, on active son pouvoir d'adhérence en le brossant avec une solution d'eau et de colle ou de blanc d'œuf. La feuille d'or est ensuite étendue sur cette surface. Cette technique de dorure remonte au haut Moyen Âge.

Bol jaune

Nom d'une argile jaune que l'on trouve en France dans le Val de Loire et qui, après calcination, fournit de l'ocre rouge.

Bol (Ferdinand)

Peintre hollandais (Dordrecht 1616  – Amsterdam 1680).

Il vint habiter Amsterdam dans sa jeunesse et fut l'élève de Rembrandt v. 1633-1637 ; dès cette période, le maître vendait des copies de ses œuvres exécutées par Bol. On ne possède aucun tableau de Bol daté antérieurement à 1642 (Vieille Femme, musées de Berlin), tandis que le plus tardif est de 1669, date de son mariage avec la riche veuve d'un marchand qui lui apporta des revenus suffisants pour lui permettre d'abandonner son métier de peintre.

   Ses premières œuvres, surtout les portraits, sont si proches de celles de son maître qu'on a parfois pu les confondre (Portrait d'Élisabeth Bas, Rijksmuseum ; pseudo-Autoportrait de l'Alte Pin. de Munich). Le succès de Bol comme portraitiste fut considérable. Parmi ses chefs-d'œuvre, citons les Régents de la maison des lépreux (1649, Rijksmuseum) et le Portrait d'un couple (1654, Louvre).

   Dans ses tableaux religieux, Bol — qui ne sait pas éviter une certaine mollesse dans la forme et la couleur — n'est pas moins proche du maître : Visite de Jacob à Rachel (Brunswick, Herzog Anton Ulrich-Museum), Hagar et l'ange (Liverpool, Walker Art Gal.). Une des réussites du peintre reste l'imposant Portrait d'un mathématicien du Louvre (1658), qui sait garder quelque chose de la profondeur psychologique du maître.

   Après 1650, Bol réalisera, dans un grand style baroque pompeux, quelques importantes décorations pour des bâtiments publics de Leyde et d'Amsterdam, notamment à l'hôtel de ville du Dam (esquisse pour la Conclusion de la paix entre Claudius Civilis et Cerialis, La Haye, coll. Thurkow) ; l'artiste tend alors à s'écarter de Rembrandt et se rapproche de la manière mondaine et soignée d'un Van der Helst. Son fastueux portrait du Jeune Polonais de Rotterdam (B. V. B.), daté de 1656, le prétendu Artus Quellinus de 1663 au Rijksmuseum sont de bons exemples de cette manière riche, mais quelque peu figée.

   Dans cette deuxième période, Bol portraitiste recourt fréquemment au motif d'une balustrade qui lui sert de transition entre ses figures et l'arrière-plan, souvent agrémenté d'un paysage : Portrait de Roelof Meulenier (1650, Rijksmuseum), Jeune Homme (1652, Mauritshuis), Portrait d'homme (1659, Louvre).