Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tarse palpébral

Cartilage de la paupière.

STRUCTURE

Les tarses palpébraux, au nombre de un par paupière, sont formés de lamelles résistantes (collagène) et élastiques (élastine), dont la forme peut s'adapter à la courbure du globe oculaire, conférant aux paupières rigidité et souplesse et permettant leur plissement et leur éversion (retournement). Ils contiennent les glandes de Meibomius, qui produisent une partie de la sécrétion lacrymale.

EXAMENS

Recouverts en avant par la peau et en arrière par la conjonctive, ils ne peuvent être explorés qu'indirectement, à travers la conjonctive : en retournant la paupière supérieure pour le tarse supérieur ; en faisant regarder le sujet vers le haut tout en tirant sur la paupière inférieure pour le tarse inférieur.

PATHOLOGIE

Elle est dominée par les chalazions (petites tumeurs dues à l'inflammation d'une glande de Meibomius) et par le trachome (infection chronique de la conjonctive).

tarsectomie

Ablation d'un fragment osseux plus ou moins important du tarse antérieur (qui fait partie du squelette du dos du pied) en vue de corriger une déformation du pied.

   La tarsectomie est le plus souvent pratiquée en cas de pied creux, lorsque celui-ci est particulièrement handicapant. La taille du fragment osseux à retirer est calculée pour que le pied retrouve un appui correct sur le sol. Cette opération nécessite une immobilisation plâtrée d'environ 45 jours, le malade pouvant normalement reprendre appui sur son pied aux alentours du 90e jour.

tarsorraphie

Opération chirurgicale consistant à suturer temporairement l'un à l'autre les bords des paupières supérieure et inférieure.

Synonyme : blépharorraphie.

   Une tarsorraphie est indiquée afin de protéger une cornée exposée, soit lorsqu'une paralysie faciale empêche le réflexe de clignement le jour et la fermeture de l'œil la nuit, soit en cas d'exophtalmie importante (saillie antérieure du globe oculaire), ou encore, plus rarement, lors d'un syndrome de Gougerot-Sjögren grave ou d'un zona de l'œil.

   La tarsorraphie est effectuée par suture du seul coin externe de l'œil, le plus souvent, ou par suture des deux coins, interne et externe : elle est alors complète. Elle est pratiquée sous anesthésie locale ou générale et nécessite quelques jours d'hospitalisation. La suture est laissée en place de 15 jours à 6 mois.

tartre

Dépôt dur, calcifié ou en voie de calcification, se déposant sur les collets des dents et sous la gencive.

   Le tartre se forme à partir de la plaque dentaire. Il est composé à 75 % de matières minérales, notamment de cristaux de calcium et de magnésium apportés par les glandes salivaires (parotides et sous-maxillaires). Les surfaces dentaires les plus exposées au tartre sont celles qui se trouvent en regard des canaux excréteurs des glandes salivaires, c'est-à-dire les faces internes des incisives du bas et les faces externes des molaires du haut.

DIFFÉRENTS TYPES DE TARTRE

— Le tartre sous-gingival adhère au cément de la surface radiculaire des dents. Sa couleur brune provient des produits de dégradation du sang.

— Le tartre supragingival se trouve sur la dent, surtout en bordure du collet. À l'origine de couleur semblable à celle de la dent, il se colore avec le temps sous l'action des colorants alimentaires (thé, café, réglisse, etc.) et du tabac.

TRAITEMENT

Le détartrage des dents est indispensable, car le tartre, de même que la plaque dentaire, favorise la survenue de caries et de gingivites ; il doit être pratiqué une fois par an. La pratique d'un brossage correct, complété par l'utilisation d'un fil dentaire, permet d'éliminer la plaque dentaire, au fur et à mesure qu'elle se forme.

Voir : détartrage, parodontite, plaque dentaire.

tatouage

Dessin indélébile pratiqué sur la peau.

   Un tatouage est le plus souvent réalisé pour des raisons de goût personnel, mais il peut aussi s'agir d'une réparation esthétique pratiquée par un médecin spécialiste, consistant, par exemple, à redessiner l'aréole d'un sein après une intervention chirurgicale.

TECHNIQUE

Différents pigments peuvent être introduits dans le derme, soit par piqûres, à l'aide d'aiguilles manipulées à la main ou montées sur un appareil électrique, soit par dépôts dans des incisions cutanées, qui cicatrisent en emprisonnant le pigment ; on peut également faire passer un fil coloré dans un tunnel creusé dans l'épiderme.

RISQUE

Le risque principal du tatouage est la contamination par des agents infectieux tels que le virus du sida ou celui de l'hépatite virale, transportés par les instruments d'une personne contaminée à une personne indemne. La probabilité de ces incidents est élevée pour les tatoueurs non professionnels qui ne respectent pas les règles d'asepsie, de stérilisation et d'utilisation de matériel jetable (à usage unique). En outre, les tatouages réalisés par les amateurs sont en général plus profonds, plus irréguliers et plus difficiles à effacer que ceux réalisés par des professionnels.

MÉTHODES DE DESTRUCTION D'UN TATOUAGE

Les techniques récentes de lasers pigmentaires ont fait tomber en désuétude les très nombreuses méthodes autrefois employées pour détruire les tatouages : ablation mécanique (par dermabrasion ou salabrasion), chimique (permanganate de potassium), par cryothérapie ou cryochirurgie, ou par laser au gaz carbonique, qui occasionnait souvent d'importantes cicatrices. Les lasers pigmentaires actuels agissent par photothermolyse sélective : l'énergie véhiculée par le laser est spécifiquement absorbée par les pigments utilisés pour le tatouage, leur couleur correspondant à la longueur d'onde du rayon utilisé. Plusieurs séances sont nécessaires, et ce traitement est très onéreux, mais les résultats sont généralement excellents, et les cicatrices très discrètes.

   Une ablation chirurgicale peut dans certains cas se substituer à cette méthode. Selon la dimension du tatouage à retirer, l'intervention peut consister en une ablation simple, suivie de la pose de points de suture, ou relever de la chirurgie plastique, nécessitant parfois une greffe de peau. L'anesthésie peut être locale, locorégionale, ou parfois générale.