Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

sérotype

Ensemble des caractéristiques antigéniques de certains micro-organismes (bactéries, virus, champignons), permettant de différencier des souches appartenant à une même espèce.

Synonymes : sérogroupe, serovar.

   La détermination du sérotype consiste à mettre en évidence en laboratoire, à l'aide de sérums immuns préparés sur un animal, les différents antigènes du micro-organisme. On dénombre ainsi 3 types de poliovirus, aux antigènes de capside différents. Les 90 sérotypes de Streptococcus pneumoniæ se différencient par des antigènes portés par la capsule de la bactérie. Chez Salmonella enterica, les différents antigènes retrouvés sur le corps de la bactérie (antigènes somatiques O) et sur les cils responsables de sa mobilité (antigènes flagellaires H) font distinguer plus de 2 000 sérotypes dont, par exemple, Salmonella enterica sérotype typhi, responsable de la fièvre typhoïde, et Salmonella enteritidis, responsable d'épisodes de diarrhée.

   En cas d'épidémie d'origine bactérienne, l'identité des souches isolées est suggérée, dans un premier temps, par la similitude sérotypique des souches incriminées, puis confirmée à l'aide de diverses techniques : lysotypie (différenciation des souches de même espèce en fonction de leur sensibilité à certains bactériophages), électrophorèse de divers constituants de la bactérie (protéines totales ou enzymatiques, A.D.N. chromosomique ou plasmidique) et surtout techniques de biologie moléculaire réservées à des laboratoires spécialisés.

sérovaccination

Immunisation, contre un germe ou une toxine, par une injection associant un sérum immun et un vaccin.

   Le sérum immun, ou antisérum, apporte, par les anticorps qu'il contient, une immunité immédiate ou quasi immédiate, mais de courte durée, contre le microbe ou la toxine, alors que le vaccin confère une immunité de longue durée, mais s'établissant plus tardivement. La sérovaccination s'utilise principalement pour prévenir le tétanos dans le cas d'une plaie souillée chez un blessé qui n'est pas vacciné ou qui n'a pas reçu ses injections de rappel.

serpigineux

Qualifie une lésion cutanée irrégulière, dessinant des cercles ou des ondulations, et susceptible de migrer (cicatrisation sur une zone suivie d'une récidive en un autre endroit du corps).

   L'angiome serpigineux d'Hutchinson, par exemple, est une dermatose touchant la femme, dès l'enfance, surtout sur les membres inférieurs et les fesses, qui forme des lésions vasculaires de couleur pourpre, lesquelles dessinent des cercles ou des anneaux. L'érythème de la maladie de Lyme présente également ces caractères.

sérum antilymphocytaire

Sérum sanguin (plasma sans fibrinogène) contenant des anticorps, administré pour ralentir l'activité du système immunitaire.

   Pour obtenir du sérum antilymphocytaire, on injecte des lymphocytes humains (variété de globules blancs) à un animal (par exemple un cheval). Celui-ci sécrète alors lui-même des anticorps contre les lymphocytes humains qui sont présents dans son sang. Puis, on prélève du sang de l'animal, dont on utilise soit la partie liquide (sérum proprement dit), soit, de préférence, les anticorps à l'état pur. Après injection intraveineuse, les anticorps attaquent les lymphocytes du type T du receveur et les empêchent d'agir.

INDICATIONS ET EFFETS INDÉSIRABLES

Le sérum antilymphocytaire est utilisé en milieu hospitalier pour prévenir les rejets de greffe par les lymphocytes du receveur. Les effets indésirables sont éventuellement une douleur au point d'injection, une diminution de la quantité de plaquettes sanguines et une réaction allergique (choc anaphylactique, maladie sérique).

sérum sanguin

Partie liquide du sang qui, à la différence du plasma, ne contient pas de fibrinogène (protéine abondante dans le sang, l'un des principaux facteurs de la coagulation).

   Le sérum sanguin ne renferme ni cellules sanguines (globules rouges, globules blancs, plaquettes), ni fibrinogène. Il contient des quantités réduites de certaines autres protéines impliquées dans la coagulation (la prothrombine, ou facteur II de la coagulation, le facteur V et le facteur VIII). Le sérum est soit issu de la formation d'un caillot, soit séparé des globules du sang défibriné (dont le fibrinogène a été éliminé) par centrifugation. Dépourvu de fibrinogène, il se prête mieux que le plasma (sang dont on a seulement ôté les globules) au dosage et à l'analyse de certaines protéines restantes, le fibrinogène gênant l'interprétation de l'électrophorèse des protéines (séparation des protéines du sérum sous l'effet d'un champ électrique, utilisée en particulier pour les recherches d'anticorps). Le mot sérum est souvent employé comme synonyme du terme soluté ; ainsi, le « sérum physiologique » est un liquide de synthèse, constitué d'eau et de sel, destiné à une injection par voie veineuse.

Voir : maladie sérique, sérothérapie, séronégatif, séropositif, sérothérapie.

sésamoïde

Petit os arrondi, intercalé dans le trajet d'un ligament articulaire dont il facilite le jeu.

   Les sésamoïdes sont en nombre variable selon les sujets et les articulations. On les trouve surtout sur les pieds et les mains, en particulier sur le pouce et le gros orteil. La rotule est un sésamoïde particulier.

PATHOLOGIE

Les sésamoïdes sont susceptibles de subir les mêmes traumatismes que les autres os : luxations, fractures. Ils ne nécessitent en général pas de traitement ; cependant, lorsqu'ils sont douloureux (sésamoïde du gros orteil, notamment), ils peuvent nécessiter une immobilisation plâtrée de 3 semaines, voire être enlevés chirurgicalement.

sessile

Qui a une large base d'implantation.

   Une tumeur sessile s'oppose à une tumeur pédiculée, c'est-à-dire rattachée à son support par une structure allongée et fine (une sorte de « pied »). Si elle siège dans un organe creux comme le tube digestif, il est difficile de retirer une telle tumeur par endoscopie (avec un tube muni d'un système optique et d'instruments chirurgicaux, introduit par les voies naturelles) ; il faut alors, en général, recourir à la chirurgie conventionnelle.