Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

suralimentation

Alimentation quantitativement supérieure à celle qui est habituellement conseillée.

   La suralimentation peut résulter d'un trouble du comportement alimentaire (boulimie) ou se justifier médicalement pendant une convalescence ou pour compenser une perte de poids due à une maladie, à une intervention chirurgicale, etc. Dans ce deuxième cas, on peut avoir recours à des produits spécifiques de réalimentation, riches en énergie et en protéines (liquides en boîtes de conserve ou en packs U.H.T., préparations solides sous forme de purées, potages enrichis, etc.), ou à des suppléments médicamenteux, mais il est toujours préférable de privilégier une alimentation traditionnelle à base de préparations faisant intervenir plusieurs aliments - entremets, potages, purées enrichies en œufs et en produits laitiers (beurre, crème) -, en augmentant le nombre et le volume des repas.

surdimutité

État d'un sujet sourd et muet.

Voir : sourd-muet.

surdité

Diminution très importante ou inexistence totale de l'audition, qu'elles soient congénitales ou acquises.

Voir : hypoacousie, mutité.

surdosage

Prise d'une quantité excessive d'un médicament pouvant entraîner des effets toxiques.

   Les effets toxiques peuvent intervenir après la prise unique d'un médicament ou après un certain nombre de prises. Dans ce dernier cas, c'est l'accumulation du médicament dans l'organisme qui provoque la réaction. En effet, une élimination rénale trop faible ou une mauvaise métabolisation du médicament dans le foie peuvent empêcher l'élimination de ses principes actifs hors de l'organisme.

   La sévérité de la réaction est généralement fonction de la dose administrée et spécifique du médicament absorbé. Si les symptômes sont très sévères, le traitement est celui d'une intoxication.

surdose

Dose excessive d'un stupéfiant ou d'un médicament psychotrope, susceptible d'entraîner la mort.

Synonyme : overdose.

surdoué

Enfant possédant des capacités d'apprentissage supérieures à celles des enfants du même âge.

   Est défini comme surdoué un enfant dont le quotient intellectuel (Q.I.) dépasse 140 et qui manifeste par ailleurs des aptitudes créatrices dans un ou plusieurs domaines. L'épanouissement d'un tel potentiel semble dépendre de facteurs héréditaires et d'un milieu investissant fortement le domaine de la connaissance.

   Les enfants surdoués posent un problème éducatif particulier : les mêler à d'autres élèves risque de les démotiver, mais la création de « classes de surdoués » les expose à se désocialiser.

   Sur le plan psychologique, la notion d'enfant surdoué pose le problème de la définition de l'intelligence : son développement passe-t-il uniquement par l'acquisition de connaissances ou également par une prise en compte de tout le domaine de l'affectivité, avec le temps de maturation propre à chaque enfant ? Certains enfants surdoués souffrent de difficultés (désintérêt, isolement, conduite d'échec) dues surtout à ce décalage existant entre leur rapidité d'apprentissage et une maturation affective plus lente. La prévention de ces troubles passe par un enseignement à la fois souple et enrichissant, conforme aux aspirations de l'enfant, qui ne devra être ni freiné ni poussé à se transformer en « bête à concours ». La participation compréhensive de la famille doit s'associer aux conseils et décisions des éducateurs.

surentraînement

Excès d'exercices physiques, souvent lié à la préparation d'une compétition sportive.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un surentraînement se manifeste par une fatigue et une baisse des performances, accompagnées d'autres troubles : insomnie, perte d'appétit, irritabilité, état dépressif.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Il est parfois difficile de faire la distinction entre la fatigue liée à l'entraînement et celle qui annonce l'installation d'un surentraînement. Le diagnostic repose essentiellement sur l'interrogatoire du sportif et met en évidence un changement de comportement et une baisse des performances. Des examens biologiques peuvent être utiles pour orienter le diagnostic et aider à suivre l'évolution. Ainsi, un dosage fait à partir d'une prise de sang peut révéler un déficit en sels minéraux (magnésium, calcium) et une baisse des taux d'hormones (testostérone, par exemple), caractéristiques d'un surentraînement.

   L'interprétation des résultats ne se fait pas dans l'absolu mais en fonction de dosages réalisés sur la même personne en période de bonne forme.

   Le traitement consiste en une diminution ou en un arrêt temporaire de l'entraînement.

surfactant

Substance tapissant l'intérieur des poumons.

   Le surfactant, essentiellement constitué de phospholipides, est sécrété par des cellules alvéolaires spécialisées, les pneumocytes 2. Il forme un film très mince recouvrant la totalité de la surface intérieure des alvéoles pulmonaires et est donc directement en contact avec l'air inspiré dans les poumons.

FONCTION

Le surfactant est tensioactif, c'est-à-dire que, en diminuant les tensions qui s'exercent sur la paroi des alvéoles, il empêche la survenue d'un collapsus alvéolaire au cours duquel les alvéoles s'effondreraient sur elles-mêmes en se vidant de leur air ; de plus, il favorise les échanges gazeux.

surinfection

Infection par un nouveau germe d'un organisme déjà infecté.

   Une surinfection peut résulter d'une complication (une infection virale devenant virobactérienne, telle la grippe). Une infection nosocomiale (acquise en milieu hospitalier) est une surinfection si elle touche un organe déjà infecté.

surpoids

Poids, relativement élevé, d'une personne dont l'indice de masse corporelle (I.M.C.) se situe entre 25 et 30 kilogrammes par mètre carré.

   Un I.M.C. normal se situe entre 18,5 et 25 kg/m2. On parle de surpoids lorsqu'il se situe entre 25 et 30 kg/m2 et d'obésité lorsqu'il est supérieur à 30 kg/m2. En cas de surpoids, il n'existe pas de risque bien défini pour la santé, mais une action doit être entreprise pour éviter d'évoluer vers l'obésité, dont les dangers sont bien connus.

Voir : obésité, poids corporel.

surrénale (glande)

Glande endocrine située au pôle supérieur de chacun des deux reins.

STRUCTURE ET PHYSIOLOGIE

De couleur jaune chamois, pesant environ 5 grammes, les deux glandes surrénales sont formées chacune de deux parties : la corticosurrénale et la médullosurrénale.

— La glande corticosurrénale (partie périphérique de la surrénale) est formée de trois couches, chacune spécialisée dans la synthèse de certaines hormones stéroïdes. La zone glomérulée fabrique l'aldostérone, la zone fasciculée, le cortisol et la zone réticulée, des androgènes (delta-4-androsténedione, déhydroépiandrostérone, ou D.H.A., et testostérone).

   La sécrétion de la corticosurrénale dépend globalement de la corticotrophine hypophysaire, sauf pour la zone glomérulée, qui se trouve sous le contrôle du système rénine-angiotensine (enzyme rénale).

— La glande médullosurrénale (partie centrale de la surrénale) est formée de cellules produisant des catécholamines (neurotransmetteurs), principalement l'adrénaline.

   La sécrétion de la médullosurrénale dépend du système nerveux autonome.

PATHOLOGIE

Un équipement enzymatique incomplet de la corticosurrénale (déficit congénital en 21- ou 11-hydroxylase) se manifeste par un bloc enzymatique surrénalien entraînant une hyperplasie (augmentation quantitative du tissu surrénalien), responsable chez la femme d'une stérilité et d'un hirsutisme (pilosité excessive). L'insuffisance surrénalienne chronique, ou maladie d'Addison, est plus souvent aujourd'hui d'origine auto-immune que consécutive à une tuberculose.

   Les tumeurs bénignes peuvent causer une production excessive d'un ou de plusieurs des stéroïdes, le plus souvent de cortisol (syndrome de Cushing), mais aussi d'aldostérone (syndrome de Conn). Les tumeurs de la médullosurrénale (phéochromocytomes) provoquent une hypersécrétion de catécholamines, responsable d'accès d'hypertension artérielle. Enfin, les tumeurs malignes de la glande surrénale sont très rares, mais de mauvais pronostic malgré le traitement chirurgical.

Voir : syndrome de Cushing, insuffisance surrénalienne chronique, bloc enzymatique surrénalien, corticostéroïde, glande corticosurrénale, cortisol, syndrome de Cushing, surrénalectomie.