Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pneumonectomie

Ablation chirurgicale d'un poumon.

   Une pneumonectomie est en général réalisée en cas de tumeur maligne (cancer bronchopulmonaire) siégeant dans une grosse bronche ou, très rarement, quand le poumon entier a été détruit par une maladie, notamment une infection. On n'y a recours qu'après s'être assuré par exploration fonctionnelle respiratoire que l'autre poumon est suffisamment sain pour assurer une oxygénation correcte.

   L'intervention se déroule sous anesthésie générale ; après avoir incisé le thorax entre la 5e et la 6e côte, le chirurgien retire le poumon. Après l'opération, la cavité ainsi créée se remplit progressivement d'un liquide sérosanguin qui se transforme ensuite en une substance fibreuse. Une pneumonectomie nécessite une hospitalisation d'une quinzaine de jours ; des complications infectieuses sont possibles mais rares. Pendant la convalescence, qui dure de 2 à 3 semaines, les douleurs sont en général atténuées par la prise d'analgésiques, des massages de la paroi thoracique et la kinésithérapie respiratoire (pour évacuer les sécrétions bronchiques). Le sujet reprend progressivement ses activités et peut le plus souvent retravailler 1 ou 2 mois après l'opération. Si les efforts trop violents lui sont dès lors déconseillés, il peut cependant pratiquer un sport.

pneumonie

Infection du poumon provoquée par une bactérie ou par un virus.

   Le terme de pneumonie concerne presque toujours en pratique la pneumonie franche lobaire aiguë, la plus fréquente et la plus grave, due à l'infection du poumon par le pneumocoque. C'est l'une des causes d'infection occasionnant le plus souvent une hospitalisation. Elle se traduit par une alvéolite, inflammation des alvéoles du poumon, qui sont remplies de sécrétions anormales. Les symptômes, d'apparition brutale, associent une fièvre élevée (39-40 °C), des frissons intenses et souvent une douleur thoracique augmentant à l'inspiration.

   D'autres agents infectieux peuvent être responsables de pneumonie. Les principaux sont Hæmophilus influenzæ, Legionella pneumophila, le staphylocoque, Mycoplasma pneumoniæ, Chlamydia pneumoniæ, Klebsiella pneumoniæ.

DIAGNOSTIC

Généralement suggéré, en premier lieu, par l'interrogatoire du malade et par l'auscultation pulmonaire (présence de foyers de condensation pulmonaire), il est confirmé par la radiographie, qui montre une opacité (zone blanche) d'un lobe ou d'un segment pulmonaire. En cas de pneumococcie, on peut mettre en évidence le pneumocoque dans le sang ou ses antigènes solubles dans le sang ou les urines.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Ils reposent, pour les pneumonies communautaires, sur une antibiothérapie par un dérivé de la pénicilline (amoxicilline ou céphalosporine) pendant 10 jours. En cas d'allergie à la pénicilline, on peut prescrire d'autres antibiotiques (macrolides ou quinolones). La fièvre disparaît en 24 à 48 heures et la guérison est obtenue en quelques jours. Les anomalies radiographiques persistent encore quelques semaines, mais sans que cela ait de signification particulière.

   Les sujets à risque (bronchite chronique) peuvent bénéficier de la vaccination antipneumococcique.

Voir : Klebsiella, pneumococcie, streptococcus pneumoniæ.

pneumopathie

Toute maladie d'un poumon, ou des deux, quelle que soit sa cause.

   Les pneumopathies peuvent avoir une origine allergique, toxique, cancéreuse ou immunologique mais, le terme est souvent synonyme d'infection pulmonaire (ce que l'on appelait autrefois congestion pulmonaire).

Voir : syndrome alvéolaire, syndrome interstitiel pulmonaire, syndrome respiratoire aigu sévère.

pneumopathie atypique

syndrome respiratoire aigu sévère

pneumopathie d'hypersensibilité

Pneumopathie interstitielle secondaire à une sensibilisation anormale vis-à-vis d'une substance étrangère organique inhalée ou ingérée.

   Les causes de pneumopathie d'hypersensibilité les plus fréquentes sont liées à l'inhalation de bactéries ou de moisissures présentes dans les déjections d'oiseaux ou de volaille (maladie des éleveurs d'oiseaux), dans le foin (maladie du poumon de fermier), dans divers végétaux ou liées à des médicaments.

   Les symptômes sont le plus souvent une toux, une fièvre et un essoufflement apparaissant quelques heures après l'exposition et s'améliorant en cas d'éviction à l'exposition. Le diagnostic repose sur l'interrogatoire du patient, notamment sur son activité professionnelle, des tests sanguins sérologiques et la bronchoscopie avec lavage bronchioloalvéolaire.

   Le traitement repose avant tout sur l'éviction des substances en cause, voire sur les corticoïdes. Il peut s'agir d'une maladie indemnisable au titre des maladies professionnelles.

pneumopathie éosinophile

Pneumopathie liée à l'infiltration du poumon par des globules blancs de type éosinophiles.

   Les causes sont principalement de nature immunoallergiques, notamment médicamenteuses, parasitaires ou mycotiques, inflammatoires vasculaires (maladie de Churg-Strauss), ou inflammatoires (maladie de Carrington). Les symptômes sont le plus souvent un essoufflement à l'effort voire au repos, une toux, parfois de la fièvre et des sifflements (asthme).

   Le diagnostic repose sur l'interrogatoire, l'imagerie thoracique, la présence d'éosinophiles dans le sang et/ou dans le poumon (lavage bronchioloalvéolaire), voire la biopsie pulmonaire. Le traitement repose sur le traitement de la cause (arrêt d'un médicament, agents anti-infectieux) ou sur la corticothérapie anti-inflammatoire et immunosuppressive.

pneumopathie interstitielle chronique diffuse

Toute maladie atteignant principalement le parenchyme (tissu fonctionnel) du poumon.

CAUSES

Les pneumopathies interstitielles sont des affections liées à des altérations de la membrane alvéolocapillaire (membrane à partir de laquelle s'effectuent les échanges gazeux – oxygène, gaz carbonique – entre l'air et le sang), qui peut se trouver épaissie, enflammée, œdémateuse ou fibreuse. Nombreuses sont les maladies qui peuvent être à l'origine d'une pneumopathie interstitielle : sarcoïdose, maladie infectieuse (d'origine virale, parasitaire, bactérienne ou mycosique), pneumoconiose, pneumopathie d'hypersensibilité (maladies du poumon des éleveurs d'oiseaux ou du poumon de fermier), lymphangite carcinomateuse, insuffisance cardiaque gauche (œdème pulmonaire), granulomatose, maladie systémique, etc. La prise de certains médicaments (amiodarone, notamment) peut aussi provoquer une pneumopathie interstitielle.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une pneumopathie interstitielle se traduit par une diminution des échanges gazeux, responsable d'un essoufflement à l'effort.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'interrogatoire et l'examen clinique du malade, sur la radiographie thoracique, qui montre des opacités linéaires ou nodulaires (lignes ou points blancs) souvent diffuses ou bilatérales, sur la fibroscopie bronchique – pratiquée sous anesthésie locale et permettant de réaliser une biopsie bronchique ou transbronchique et un lavage bronchioloalvéolaire – parfois complétée par une biopsie pulmonaire chirurgicale, pratiquée sous anesthésie générale.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

L'évolution des pneumopathies interstitielles est très variable selon la maladie en cause et la possibilité de la soigner : certaines guérissent spontanément (lorsqu'elles sont dues à une sarcoïdose, notamment) tandis que d'autres continuent à évoluer en dépit de tous les traitements. Dans certains cas, elles entraînent une insuffisance respiratoire chronique, nécessitant une oxygénothérapie. La suppression de la cause et la corticothérapie en sont les principaux traitements.

Voir : fibrose, pneumoconiose, pneumopathie d'hypersensibilité, syndrome interstitiel pulmonaire.