Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

épiploon

Repli du péritoine (membrane qui tapisse les parois de l'abdomen et enveloppe les viscères abdominaux).

— Le petit épiploon relie le foie à l'estomac. Il contient entre ses deux feuillets la veine porte et les voies biliaires.

— Le grand épiploon relie l'estomac au côlon transverse, en recouvrant la surface des intestins. Il renferme d'importantes réserves de graisses. Il peut être le siège de kystes, de tumeurs bénignes (fibromes) ou malignes (mésothéliomes) ou, plus rarement, de lésions vasculaires (infarctus) ou inflammatoires (épiploïte).

épiploplastie

Utilisation du grand épiploon (repli du péritoine reliant l'estomac au côlon transverse) lors d'une intervention chirurgicale intra-abdominale.

épisclère

Membrane fibreuse de l'œil située entre la sclérotique et la conjonctive.

épisclérite

Inflammation de l'épisclère (membrane fibreuse de l'œil située entre la sclérotique et la conjonctive).

   Une épisclérite survient le plus souvent chez l'adulte jeune. Elle n'a généralement pas de cause spécifique. Parfois, elle est due à une connectivite ou est favorisée par un terrain allergique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'épisclérite se traduit par une rougeur du blanc de l'œil, accompagnée d'une gêne modérée, d'un larmoiement intermittent et d'une légère sensibilité de l'œil à la lumière. Elle est assez peu douloureuse. Outre ces symptômes communs, l'épisclérite peut prendre deux aspects différents : l'épisclérite diffuse se manifeste par une vasodilatation des vaisseaux épiscléraux superficiels, qui affecte tout ou partie du globe oculaire sans modification de son relief ; l'épisclérite nodulaire se caractérise par un œdème localisé, à l'origine d'un nodule dont le centre est clair.

TRAITEMENT

Il repose sur l'emploi d'anti-inflammatoires locaux, associés, le cas échéant, au traitement de la cause.

épisiotomie

Intervention chirurgicale qui consiste à sectionner la muqueuse vaginale et les muscles superficiels du périnée afin d'agrandir l'orifice de la vulve et de faciliter l'expulsion du fœtus lorsque accouchement le nécessite.

INDICATIONS

L'épisiotomie dépend de l'appréciation de l'obstétricien : aussi est-elle pratiquée de façon très variable.

   Elle ne doit pas être effectuée systématiquement chez la femme qui accouche, mais vise à éviter une déchirure périnatale complexe. Les indications les plus fréquentes d'une épisiotomie sont la naissance d'un gros bébé, la présentation par le siège ou l'extraction par forceps. Elle est également effectuée chez les patientes atteintes d'anomalies congénitales du périnée ou chez celles qui ont été excisées rituellement. Cette intervention permet de prévenir d'éventuelles déchirures du périnée et d'éviter la survenue à long terme de troubles urinaires tels qu'une incontinence.

DÉROULEMENT ET SURVEILLANCE

Une épisiotomie est faite et recousue sous anesthésie locale, ou sous anesthésie péridurale lorsqu'il en a été instauré une pour l'accouchement. L'incision est latérale ou médiane (dirigée vers l'anus). Les soins postopératoires ont lieu plusieurs fois par jour et sont répétés après chaque selle ou miction : toilette et séchage à l'air chaud jusqu'à ce que les fils soient retirés, en général le cinquième jour. Il existe des fils qui disparaissent d'eux-mêmes. Les rapports sexuels peuvent être repris après la cicatrisation complète, qui a lieu environ 3 semaines après l'accouchement.

Voir : périnée.

épispadias

Malformation congénitale dans laquelle le méat urétral (orifice externe de l'urètre) est situé sur la face dorsale du pénis.

   Rare, l'épispadias est une malformation très grave qui s'associe presque toujours à une exstrophie vésicale (développement incomplet de la vessie et de la paroi abdominale). Le traitement de l'épispadias fait appel à une reconstruction chirurgicale en plusieurs temps de la vessie, du sphincter urétral, de l'urètre ainsi que du pénis. Des séquelles (incontinence urinaire, fonction sexuelle perturbée) sont fréquentes.

épistaxis

Saignement de nez.

Synonyme : rhinorragie.

   Les épistaxis sont fréquentes chez les enfants au moment de la puberté, chez la femme pendant les six premiers mois de la grossesse et chez les personnes âgées atteintes d'athérome (dépôt de cholestérol sur la paroi des artères). Cette hémorragie des fosses nasales, le plus souvent d'origine inconnue, peut être due à une hypertension artérielle, à un trouble de la coagulation (hémophilie, consommation excessive d'aspirine), à un traumatisme des fosses nasales ou à une affection des sinus, qui communiquent normalement avec les fosses nasales.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement des formes bénignes habituelles commence par un mouchage, pour évacuer les caillots, et se poursuit par une compression prolongée (jusqu'à 15 minutes) des ailes du nez. La tête du sujet doit être penchée en avant afin que le sang ne passe pas par la bouche et que l'on ne croie pas à tort que l'épistaxis s'est arrêtée. Si ce traitement se révèle inefficace, le médecin met en place une mèche de gaze (parfois imprégnée d'un hémostatique), longue bandelette tassée dans les fosses nasales. Dans les cas les plus graves, on pratique une électrocoagulation des petites artères qui saignent, voire une ligature artérielle chirurgicale. Lorsque la cause exacte de l'épistaxis n'a pas été retrouvée, on peut, pour prévenir les récidives, pratiquer une cautérisation chimique (au nitrate d'argent) d'un petit vaisseau de la cloison nasale.

épithélialisation

Régénération de l'épithélium (tissu de revêtement de la surface externe des muqueuses et des cavités internes de l'organisme) après une ulcération ou, plus généralement, une perte de substance.

   Forme de cicatrisation, l'épithélialisation se fait en deux temps : la lésion du tissu est d'abord comblée par un « bourgeon charnu » qui assure la réparation de la trame conjonctive. Ensuite, les cellules épithéliales qui bordent la plaie se divisent et recouvrent progressivement la lésion. La cicatrisation n'est obtenue qu'au moment où la brèche épithéliale est totalement fermée. Dans un organe, le poumon par exemple, une cavité résultant d'une infection (abcès ou caverne tuberculeuse) peut, après un certain temps d'évolution, se trouver réépithélialisée à partir de l'épithélium bronchique, assurant ainsi la guérison.