Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

camphre

Substance issue du camphrier (laurier d'Asie orientale et d'Océanie), aujourd'hui synthétisée et employée en thérapeutique.

   Le camphre synthétique est utilisé en traitement d'appoint, dans des préparations où il est mélangé avec d'autres substances, notamment pour son action cutanée légèrement analgésique.

Toutefois, il provoque une excitation du système nerveux, suivie d'une sédation, et, à fortes doses, des convulsions, voire un coma.

Il est contre-indiqué chez le nouveau-né, le nourrisson et l'enfant, chez lesquels on peut observer en outre des nausées, des vomissements, des coliques, des maux de tête et un délire.

camptocormie

Cyphose (déformation de la colonne vertébrale) chez la personne âgée.

   La camptocormie est une cyphose (la colonne est anormalement convexe en arrière) qui touche le rachis dorsal dans sa partie moyenne. Elle relève de plusieurs facteurs : tassements vertébraux ostéoporotiques plus ou moins accentués, discopathies, altérations musculaires avec atrophie et infiltration graisseuse.

camptodactylie

Déformation des doigts caractérisée par la flexion permanente d'une articulation, en règle générale celle située entre la première et la deuxième phalange.

   La camptodactylie est fréquemment localisée à l'auriculaire. Elle peut apparaître soit isolément, pour des raisons encore mal connues, soit associée à un syndrome de malformation (dysostose des membres avec déficience mentale) plus ou moins grave. Le traitement est très discuté par les médecins. Certains s'abstiennent d'intervenir lorsque la gêne fonctionnelle est minime (situation la plus fréquente). Lorsque le handicap devient plus important, la chirurgie peut être envisagée.

canal

Conduit faisant communiquer un organe avec un autre ou avec l'extérieur et livrant passage à une sécrétion, à un vaisseau, à un nerf, à un tendon, à la moelle osseuse ou à de l'air.

   Ainsi, le canal cervical est la partie interne du col de l'utérus, qui s'ouvre dans l'utérus par l'isthme utérin ; le canal cholédoque conduit la bile du foie au duodénum, et le canal cystique le relie à la vésicule biliaire. Le canal déférent est le conduit qui assure le passage du sperme depuis l'épididyme jusqu'à la base de la prostate, où il rejoint le canal éjaculateur ; les canaux galactophores servent à mener le lait des lobules mammaires aux pores qui s'ouvrent dans le mamelon ; le canal rachidien, formé par l'empilement des vertèbres, livre passage à la moelle épinière.

canal artériel (persistance du)

Anomalie caractérisée par l'absence de fermeture, après la naissance, du canal qui relie chez le fœtus l'aorte à la branche gauche de l'artère pulmonaire.

   Lors de la vie intra-utérine, il n'y a pas de circulation pulmonaire puisque le fœtus ne respire pas ; le sang, qui se charge en oxygène lors de son passage par le placenta, passe directement de l'artère pulmonaire à l'aorte par ce canal. À partir de la naissance, la pression du sang s'affaiblit dans l'artère pulmonaire tandis qu'elle reste constante dans l'aorte. C'est pourquoi, en l'absence de fermeture du canal artériel, le sang rouge aortique va passer en sens inverse de l'aorte dans l'artère pulmonaire. Ce passage de sang rouge oxygéné dans la circulation veineuse porte le nom de shunt gauche-droite. Cette anomalie cardiaque congénitale ne connaît pas de cause précise.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une partie du sang oxygéné étant directement déviée dans la circulation veineuse, sans passage par les organes à nourrir, un nouveau-né avec un shunt gauche-droite important peut présenter des signes de défaillance cardiorespiratoire (essoufflement, fréquence cardiaque augmentée, etc.). De plus, cette malformation favorise les infections cardiaques (endocardite infectieuse).

DIAGNOSTIC

Il est facilement établi à l'auscultation, car il existe un souffle continu, entendu pendant la systole (temps de la contraction cardiaque) et pendant la diastole (phase de repos du cœur). Ce souffle est la traduction phonique du passage permanent du sang à travers le canal artériel.

TRAITEMENT

Le canal artériel doit être systématiquement oblitéré. En première intention, on tentera un traitement pharmacologique, en perfusant certaines substances (anti-inflammatoires inhibant les prostaglandines) qui, administrées très rapidement après la naissance, permettent souvent la fermeture du canal. En cas d'échec ou de réouverture, le canal pourra être fermé chirurgicalement ou par cathétérisme, qui consiste à mettre en place une sorte de double parapluie au niveau du canal en l'introduisant par voie vasculaire grâce à une sonde.

   Le résultat du traitement et le pronostic sont excellents.

canal carpien (syndrome du)

Syndrome caractérisé par une sensation d'engourdissement, de fourmillement ou même de douleur dans les doigts.

   Le syndrome du canal carpien survient surtout la nuit ou le matin au réveil. Il est provoqué par la compression du nerf médian dans le canal carpien, à la face antérieure du poignet, et se complique parfois de troubles de la sensibilité des doigts. Il atteint le plus souvent la femme, au cours de la grossesse et à l'âge de la ménopause, mais toute cause de rétrécissement du canal carpien peut provoquer un syndrome du canal carpien : synovite, myxœdème, acromégalie, amylose, déformation traumatique des os du carpe, etc.

Outre les symtômes évocateurs, l'EMG (électromyogramme) permet d'en faire le diagnostic de certitude en montrant le ralentissement des vitesses nerveuses sur le nerf médian. Cet examen permet également d'évaluer le degré de l'atteinte du nerf.

   Si les symptômes résistent aux injections de corticostéroïdes dans le canal et au port d'une orthèse, une intervention chirurgicale sous anesthésie locorégionale peut être envisagée pour libérer le nerf. Cette décompression peut être réalisée par endoscopie.

canal dentaire

Conduit constitué d'un tissu dur (os ou dentine), situé dans l'épaisseur du maxillaire et livrant passage aux nerfs et aux vaisseaux des dents.

   Au niveau des maxillaires, le canal dentaire conduit une branche du nerf trijumeau vers les dents, dont les racines reçoivent chacune au moins un paquet vasculo-nerveux (pulpe) logé dans une paroi dentinaire.