Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

système extrapyramidal

Ensemble des structures du système nerveux central qui participent au contrôle des postures du corps et des mouvements.

   Le système extrapyramidal comprend d'une part des centres nerveux, d'autre part des faisceaux de fibres nerveuses reliant ces centres entre eux et au reste du système nerveux central en suivant des circuits très complexes. Les principaux centres sont les noyaux gris centraux, amas de substance grise situés en profondeur dans le cerveau (noyau caudé, pallidum, putamen et thalamus). Une zone du cortex cérébral, située dans la région du lobe frontal en avant du centre de la motricité volontaire (dite aussi pyramidale), intervient également. Le système extrapyramidal est lui-même soumis à un contrôle par le locus niger et les noyaux sous-thalamiques.

FONCTIONNEMENT

Le système extrapyramidal a un rôle moteur, influençant l'état de contraction de chaque muscle squelettique. Il intervient ainsi dans le maintien des différentes postures prises par le corps et dans les changements de posture. Il aide le mouvement volontaire, par exemple en maintenant en permanence l'épaule et le coude en position correcte quand on fait un mouvement avec la main. Il joue aussi un rôle important au cours des mouvements automatiques, tels que la marche.

PATHOLOGIE

L'atteinte du système extrapyramidal se traduit par un syndrome extrapyramidal, ou syndrome parkinsonien, associant une akinésie (rareté et lenteur des mouvements), un tremblement au repos et une hyperkinésie, ensemble de signes observés dans différentes affections, la maladie de Parkinson surtout, mais aussi l'athétose, la dystonie, la chorée, l'hémiballisme. L'hypertonie (rigidité) extrapyramidale est très caractéristique : quand on veut déplier le bras du sujet, par exemple, il résiste avec une force constante comme un tuyau de plomb (et non pas comme un élastique), souvent en cédant par à-coups comme une « roue dentée ». Les autres signes et le traitement dépendent de l'affection concernée.

système immunitaire

Système grâce auquel l'organisme se défend contre l'infection par les agents pathogènes de l'environnement (bactéries, virus, champignons microscopiques, parasites), mais aussi contre ses propres constituants lorsque ceux-là présentent une anomalie (cancérisation, vieillissement).

   Ce système comprend des cellules, dites immunocompétentes, les organes lymphoïdes qui les produisent (moelle osseuse, thymus) et ceux qui les hébergent (ganglions lymphatiques, tissu lymphoïde satellite du tube digestif et des voies respiratoires, rate, sang circulant), ainsi que les différentes molécules que ces cellules sont susceptibles de produire. Il peut être divisé en deux principaux sous-systèmes, dont l'association est le plus souvent nécessaire pour lutter efficacement contre les infections : le système immunitaire naturel et le système immunitaire adaptatif.

Système immunitaire naturel

Il vise à empêcher la pénétration des germes et les attaque lorsqu'ils ont franchi les barrières externes de l'organisme (peau, muqueuse), provoquant une inflammation aiguë.

   Le système immunitaire naturel est constitué, outre de barrières physiques, de différentes cellules présentes dans le sang circulant ainsi que de trois principaux types de protéines spécialisées, le complément, les cytokines et les anticorps dits naturels.

— Les barrières physiques comprennent les couches superficielles de cellules mortes de l'épiderme, ainsi que les substances antibactériennes recouvrant la peau et présentes dans la sueur, telles que le lysozyme. Le mucus épais sécrété par des cellules situées sur les orifices du corps est également capable de retenir les microbes. Une autre forme de protection est assurée par les acides forts de l'estomac et par des substances, comme la lactoferrine, qui se fixent sur des éléments vitaux comme le fer et empêchent ce dernier d'intervenir dans la multiplication de nombreuses bactéries.

— Les cellules du sang circulant sont les phagocytes, comprenant les macrophages et les polynucléaires neutrophiles, qui incorporent et tuent les germes ; les cellules « natural killer » (NK), qui reconnaissent les cellules infectées par des virus, s'y fixent et les tuent en y faisant pénétrer des substances chimiques létales ; les mastocytes, qui contiennent de grosses granulations de substances chimiques (perforine, granzymes) libérées dès qu'elles reçoivent une stimulation appropriée.

— Le complément est un système enzymatique comprenant une série d'au moins 20 protéines différentes qui enveloppent les germes lorsqu'ils s'introduisent dans l'organisme. L'une des protéines se fixe à la surface du germe, les autres composants du complément s'y attachant ensuite l'un après l'autre, en cascade. Ces réactions ont pour effet d'attirer les phagocytes hors de la circulation sanguine et de les diriger vers le germe (processus dénommé chimiotaxie), de rendre celui-ci « attirant » pour que le phagocyte s'y attache et l'ingère et de faire une brèche dans sa membrane extérieure, ce qui entraîne son éclatement (lyse).

— Les cytokines comprennent les interleukines, les chimiokines et les interférons. Ces derniers sont des molécules sécrétées par des cellules en réponse à une infection d'origine virale, qui protègent les cellules voisines en « interférant » avec le relâchement de nouvelles particules virales à partir de la cellule infectée. D'autres cytokines favorisent le développement d'un tissu neuf à la suite de lésions tissulaires d'origine microbienne et aident les cellules à éliminer les germes qu'elles contiennent.

— Les anticorps naturels sont polyspécifiques, c'est-à-dire dirigés contre plusieurs antigènes distincts, à la différence des anticorps « classiques ». Ces anticorps, présents en permanence dans la circulation, assurent une réaction précoce contre l'antigène, avant que celui-ci soit reconnu par les anticorps spécifiques. En revanche, la liaison de ces anticorps à l'antigène est faible, et donc leur efficacité limitée.

Système immunitaire adaptatif

Il intervient lorsque le système immunitaire naturel ne suffit pas à éliminer un germe.

   Les cellules de ce système comprennent les lymphocytes T et B et les substances que ces derniers élaborent : les anticorps. À la différence du système immunitaire naturel, ce système s'adapte à chaque infection afin de réagir plus efficacement contre les microbes. Son efficacité est encore accrue si le germe a déjà été rencontré auparavant.

— Les lymphocytes comportent à leur surface des molécules, les récepteurs, qui leur permettent de reconnaître les antigènes des germes qu'ils rencontrent.

— Les lymphocytes T ont deux fonctions principales. Ils facilitent, par le biais des cytokines qu'ils sécrètent, l'activité des autres cellules appartenant au système immunitaire : les lymphocytes dits T helper (facilitant), par exemple, aident les macrophages à tuer les microbes qu'ils ont phagocytés, les lymphocytes B, à fabriquer les anticorps, les lymphocytes natural killer, à tuer des cellules infectées par des virus. Leur autre fonction principale consiste à tuer directement des cellules infectées par des virus (lymphocytes T cytotoxiques).

— Les lymphocytes B, produits par la moelle osseuse, ont pour fonction principale d'élaborer des anticorps avec l'aide des lymphocytes T. Les lymphocytes B sont également susceptibles de sécréter des cytokines.

— Les plasmocytes sont la forme mature des lymphocytes B et sont les seules cellules susceptibles de sécréter des anticorps. On les retrouve principalement dans les différents organes et tissus lymphoïdes de l'organisme.

— Les anticorps sont des protéines spécialisées. Chaque anticorps est spécifique d'un antigène unique. Certains ne passent que dans la circulation sanguine, comme les immunoglobulines de grande taille (IgM) ; d'autres, en revanche, pénètrent dans tous les tissus de l'organisme, comme les immunoglobulines IgG. Ces dernières jouent également un rôle important dans la protection du nouveau-né contre l'infection. D'autres anticorps, produits par les plasmocytes situés dans les muqueuses des organes appartenant aux appareils respiratoire, génito-urinaire et digestif, les IgA, protègent ces appareils de l'infection. Ils s'opposent aussi au franchissement des barrières muqueuses par les micro-organismes.