Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

complexe immun circulant

Association d'un antigène et de l'un des anticorps correspondant à cet antigène, qui circule dans le sang et peut provoquer des maladies auto-immunes.

   L'existence des complexes immuns circulants est un phénomène naturel de réaction immunitaire. Cependant, leur taux élevé dans le sang est pathologique. Normalement, les complexes immuns circulants captent le complément (système enzymatique participant à la lutte contre les antigènes), et l'agrégat antigène-anticorps-complément séjourne dans la circulation sanguine avant d'être éliminé par le système réticulohistiocytaire (cellules chargées d'éliminer les déchets dans le sang). Dans la plupart des cas, l'antigène est l'un des constituants d'un agent infectieux, mais il peut aussi être un auto-antigène, c'est-à-dire une substance naturelle de l'organisme contre laquelle celui-ci réagit anormalement en produisant des anticorps dirigés contre elle, ou auto-anticorps. Ainsi, les complexes immuns circulants peuvent se déposer, selon la nature de cette substance, dans tel ou tel organe, le rein par exemple, et être à l'origine de lésions viscérales. Le traitement des maladies auto-immunes qu'ils engendrent est propre à chacune d'entre elles et fait appel essentiellement à la plasmaphérèse (épuration plasmatique).

compliance pulmonaire

Élasticité des poumons, que l'on mesure dans le bilan des maladies respiratoires.

   La compliance est le rapport d'une variation du volume pulmonaire à la variation de la pression d'air correspondante. Une bonne compliance signifie que le poumon se distend facilement à l'inspiration et reprend facilement son volume initial à l'expiration.

   La compliance est mesurée lors d'un examen pléthysmographique, qui évalue les variations du volume du thorax au cours de la respiration et les pressions correspondantes. La compliance est anormalement augmentée en cas d'emphysème et anormalement diminuée en cas de fibrose pulmonaire (développement diffus d'un tissu fibreux anormal).

Voir : exploration fonctionnelle respiratoire, pléthysmographie.

complication

État pathologique survenant lors de l'évolution d'une maladie, dont il aggrave le pronostic.

Complications opératoires

Ensemble des incidents ou accidents qui peuvent survenir pendant ou après toute intervention chirurgicale : apparition d'un abcès de paroi lié à une infection de la plaie, d'adhérences pathologiques des tissus, survenue d'un trouble du rythme cardiaque provoqué par l'anesthésie, etc.

comportement (trouble du)

Défaut manifeste d'adaptation à la vie familiale, affective et sociale.

Synonyme : trouble des conduites.

   Les troubles du comportement prennent de multiples formes : ils peuvent affecter la présentation (habillement, physionomie), le comportement quotidien (hygiène, sommeil, alimentation), le contact à autrui (méfiance, opposition, indifférence) ou se manifester par des passages à l'acte (réalisation de désirs impulsifs), tels que fugue, suicide, délinquance.

   Les troubles du comportement apparaissent souvent à l'occasion d'une situation conflictuelle ; aussi doivent-ils être notamment appréciés en fonction de l'environnement social. Ils sont particulièrement fréquents dans les phases aiguës de troubles psychotiques, névrotiques ou de la personnalité. L'alcoolisme, ainsi que la prise de toxiques, volontaire ou involontaire, sont des causes fréquentes de troubles du comportement. Certaines maladies organiques, enfin, peuvent se révéler par un trouble du comportement (tumeurs, accident vasculaire cérébral, épilepsie, troubles métaboliques [diabète, baisse du taux sanguin en potassium], etc.).

composite dentaire

Matériau plastique utilisé en dentisterie pour obturer la cavité dentaire.

   Le composite est un matériau résineux renforcé par des éléments minéraux, qui se présente dans une gamme de teintes très étendue de façon à permettre une restauration esthétique des dents antérieures cariées. Le composite est maintenu par collage et non, comme l'amalgame, de façon mécanique ; en revanche, il est moins durable que ce dernier ou que l'or. Son utilisation est donc indiquée pour restaurer les fractures d'angles (sur une incisive), mais plus controversée pour le remplissage des prémolaires et des molaires.

compresse

Pièce de gaze hydrophile repliée plusieurs fois sur elle-même et stérilisée.

compression

Syndrome dû à la pression exagérée exercée sur des tissus ou sur un organe par un élément anatomique, une structure pathologique ou un instrument médical.

   Les causes de compression sont nombreuses : déplacement d'un fragment osseux après une fracture ; rétrécissement d'un canal anatomique, pour des raisons souvent inconnues ; épanchement d'air ou de liquide dans une cavité (plèvre, péricarde) ; collection (hématome, abcès) ; tumeur bénigne ou maligne ; pose d'un plâtre trop serré.

   On observe des signes très variables, puisqu'ils dépendent de la cause (tumeur, abcès, etc.), de l'organe lésé et du degré de gravité de la compression. Parmi les exemples les plus fréquents, un rétrécissement du canal carpien situé à la face antérieure du poignet peut, en comprimant le nerf médian qui commande la flexion de la main et des doigts, entraîner une sensation d'engourdissement ou de fourmillement dans les doigts, appelée syndrome du canal carpien. Une tumeur de l'abdomen peut comprimer la veine cave inférieure, le sang s'accumulant alors dans la partie inférieure du corps. Enfin, un plâtre trop serré provoque parfois une compression grave des vaisseaux et des nerfs d'un membre (appelée syndrome des loges), avec séquelles (paralysies et déformations). Des fourmillements, un œdème, une cyanose imposent son retrait immédiat.

compression de la moelle

ou

compression médullaire

Syndrome dû à une compression de la moelle épinière, parfois responsable de paralysies.

   Les causes rencontrées sont multiples : tumeur bénigne ou maligne, infection, malformation vasculaire de la moelle épinière ou arthrose de la colonne vertébrale. La compression s'exerce soit directement sur la moelle épinière, soit sur ses vaisseaux en diminuant la circulation sanguine locale.

   Le syndrome peut prendre trois formes, éventuellement associées.
— Le syndrome lésionnel traduit la compression des nerfs rachidiens au niveau des racines qui les relient à la moelle. Il se manifeste par des douleurs le long du trajet du nerf comprimé, un déficit sensitif, une faiblesse musculaire et une abolition des réflexes tout au long des fibres nerveuses concernées.
— Le syndrome sous-lésionnel traduit la compression des faisceaux de fibres nerveuses, motrices ou sensitives, à l'intérieur de la moelle. Les fibres motrices descendant du cerveau ne conduisent plus les messages au-dessous du niveau de la compression. Cela se manifeste le plus souvent par des troubles de la marche commençant par une claudication intermittente (obligation de s'arrêter après une certaine distance). Dans la même région du corps, l'atteinte des faisceaux de fibres sensitives entraîne des douleurs, des fourmillements, une diminution de la sensibilité. Par ailleurs, il existe des troubles sphinctériens, surtout mictionnels (envie impérieuse d'uriner, par exemple).
— Le syndrome rachidien est dû à l'éventuelle anomalie (tumeur, infection) qui est à l'origine de la compression. Il se traduit par une raideur, une déformation, une douleur de la colonne vertébrale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est précisé par les examens complémentaires, en particulier par les examens d'imagerie : les radiographies de la colonne vertébrale et l'I.R.M. L'I.R.M. est indiquée, parfois en urgence. Elle permet d'étudier sans risque toute la hauteur de la colonne vertébrale (du cou au sacrum), en montrant directement les images du contenu canalaire et de la moelle ; elle permet de reconnaître une compression médullaire et d'en apprécier le siège, le degré, la cause. Mais elle peut avoir des contre-indications ou des limitations. Lorsqu'elle n'est pas possible, il est proposé de recourir au scanner du rachis ou à une myélographie.

   Le traitement d'une compression de la moelle est une urgence. Variable selon la cause, il est cependant le plus souvent chirurgical (ablation d'une tumeur, par exemple). En l'absence de traitement, l'évolution se fait vers l'aggravation progressive des symptômes, en particulier la paraplégie (paralysie totale des membres inférieurs), et vers l'irréversibilité des lésions. En outre, une aggravation brutale peut survenir à tout moment, liée à la compression d'une artère médullaire importante.