Larousse Médical 2006Éd. 2006
N

nosologie

Partie de la médecine qui étudie les critères qui servent à définir les maladies afin d'établir une classification.

   Les maladies sont classées selon leurs causes (maladies infectieuses, maladies tumorales, etc.), selon leur localisation sur un organe ou un appareil (maladies du cœur, maladies du système nerveux, etc.) ou selon les lésions anatomiques qu'elles provoquent (tumeurs bénignes, tumeurs malignes, etc.).

nosophobie

Crainte obsédante d'être atteint par une maladie ou d'en contracter une.

   La nosophobie exprime l'idée d'une menace d'être atteint, contaminé ou détruit par une maladie. De ce fait, la personne sujette à cette crainte tente de se prémunir par des mesures d'hygiène ou par des thérapeutiques préventives pour elle et pour son entourage. Ce comportement envahit toute la pensée et les activités, mais ne se fixe pas sur un organe ou une fonction. C'est l'ensemble du corps et de ses fonctions qui est concerné.

   La nosophobie est à la fois un symptôme et une maladie. Elle survient progressivement, au cours de la maturation de la personnalité, et le rôle de l'entourage de l'enfant doit être considéré. Le plus souvent, les comportements de nosophobie s'installent au fur et à mesure de la rencontre de situations à risque. Au début, des stratégies de protection sont suffisantes, mais rapidement la personne est submergée et vit uniquement pour s'assurer que les risques sont anticipés, voire éradiqués.

   Les comportements de nosophobie se rencontrent au cours des troubles graves de la personnalité, les troubles obsessionnels, les phobies sociales. Ce trouble est transculturel et se rencontre dans toutes les sociétés.

Voir : hypocondrie.

nourrisson

Enfant dont l'âge se situe entre 29 jours (fin de la période néonatale) et 2 ans.

Voir : alimentation du nourrisson, allaitement, croissance de l'enfant, développement de l'enfant.

nouveau-né

Enfant, depuis le jour de sa naissance jusqu'à son 28e jour de vie.

   Adaptation, maturation et développement constituent les grandes caractéristiques de cette phase de l'existence.

SOINS ET INSPECTION À LA NAISSANCE

Dès que l'enfant est né, il est généralement placé sur une table de réanimation chauffante : son cœur est ausculté et ses voies aériennes supérieures (fosses nasales et pharynx) sont doucement désobstruées. Un collyre antibiotique lui est administré pour prévenir tout risque de conjonctivite, ainsi qu'une ampoule de vitamine K, pour prévenir toute hémorragie. L'adaptation du nouveau-né à la vie extérieure s'évalue grâce à la cotation d'Apgar, qui permet d'apprécier l'état des grandes fonctions vitales dans les minutes qui suivent la naissance. Trois éléments sont essentiels pour cette évaluation : l'état des mouvements respiratoires spontanés, le rythme cardiaque et la couleur de la peau (rosée, pâle ou cyanosée), indice d'une bonne ou d'une mauvaise oxygénation sanguine. Si l'enfant est en bonne santé, il est mis au contact de sa mère, après avoir été lavé et séché. En revanche, s'il est pâle, s'il gesticule peu, s'il a un teint bleuté et ne respire pas immédiatement, il faut sans tarder lui assurer une ventilation efficace (à l'aide d'un masque à oxygène ou, en cas d'échec, par intubation trachéale) et, dans certains cas, procéder à un massage cardiaque.

EXAMEN MÉDICAL DÉTAILLÉ

Pendant sa première semaine de vie, le nouveau-né fait l'objet d'un examen approfondi effectué par un pédiatre. Il est souhaitable qu'une bonne partie de cet examen soit pratiquée en présence des parents.

— L'auscultation sert à apprécier les fréquences cardiaque et respiratoire, ainsi que l'absence d'anomalies (souffle cardiaque, gêne respiratoire). La palpation des artères fémorales permet de s'assurer qu'il n'existe pas d'anomalie aortique (coarctation).

— L'examen de la peau permet de mettre en évidence certaines anomalies cutanées (purpura, angiome) ou une coloration anormale (ictère, cyanose).

— L'examen morphologique est destiné à éliminer l'éventualité d'une malformation qui aurait pu échapper à l'examen échographique anténatal. Une sonde est introduite dans l'œsophage pour vérifier qu'il n'y a pas d'atrésie (interruption) de cet organe ; une autre sonde est placée dans l'anus afin de dépister une malformation anorectale. Les choanes (orifices postérieurs des fosses nasales conduisant au pharynx) sont également sondés. On recherche une éventuelle division du palais (fente labiopalatine) ou une anomalie du bas de la colonne vertébrale. Les os et les articulations sont, eux aussi, inspectés pour détecter soit une déformation crânienne (céphalhématome, bosse sérosanguine), soit une fracture de la clavicule ou des membres supérieurs (due à une extraction difficile), ou encore des anomalies des doigts, des orteils ou une luxation de la hanche.

— L'examen des yeux a pour but de vérifier que le regard s'oriente spontanément vers la lumière, qu'il suit horizontalement un objet contrasté (blanc et noir), qu'il n'y a pas de reflet dans les pupilles. Une conjonctivite (rougeur de l'œil) est recherchée. Une obstruction du canal lacrymal est suspectée si l'œil de l'enfant est souvent « collé », avec des sécrétions abondantes.

— L'examen de l'abdomen conduit à apprécier l'état du reliquat du cordon ombilical (qui contient 3 vaisseaux) et, par palpation, la taille du foie. Chez le garçon, le pénis doit avoir une longueur minimale de 2 centimètres. Les deux testicules doivent être en place dans les bourses. Chez la fille, l'orifice vaginal doit être bien visible. Les sécrétions vaginales blanchâtres ou parfois hémorragiques qui peuvent survenir vers le 5e jour de la vie sont banales et ne nécessitent aucun traitement.

— L'examen neurologique, primordial, comprend, entre autres, l'observation de la motricité spontanée de l'enfant ; celle-ci se caractérise notamment par une gesticulation asymétrique des membres, l'alternance des mouvements de flexion et d'extension, de l'ouverture et de la fermeture des mains. Le tonus de l'enfant est également apprécié (étude de l'extensibilité musculaire, du redressement de la tête et du tronc) et les réflexes dits primaires ou archaïques, propres au nouveau-né (agrippement, succion, marche automatique, etc.), sont contrôlés.

— Des tests biologiques de dépistage sont pratiqués : le talon de l'enfant est légèrement incisé pour y prélever quelques gouttes de sang. Le test de Guthrie recherche la phénylcétonurie (maladie héréditaire caractérisée par un déficit enzymatique) ; une hypothyroïdie (insuffisance de la sécrétion de la glande thyroïde) est aussi recherchée. Les dépistages de la mucoviscidose et de la drépanocytose peuvent également être pratiqués. Pour la drépanocytose, l'origine des parents peut être un motif de dépistage.

ALIMENTATION ET HYGIÈNE

Les besoins alimentaires du nouveau-né sont de 60 millilitres quotidiens de lait maternel ou maternisé par kilogramme de poids à la naissance et de 150 millilitres quotidiens par kilogramme à la fin de la 1re semaine de vie. Le nouveau-né perd habituellement du poids pendant les trois premiers jours de sa vie, essentiellement en raison de la faiblesse de ses apports alimentaires ; mais il a, dans la plupart des cas, regagné son poids initial vers le 10e jour. La prise pondérale est ensuite, en moyenne, de 25 à 30 grammes par jour.

   L'enfant doit être nettoyé et changé après chaque tétée ; s'il a les fesses facilement irritables, on les enduit d'une pâte à l'eau. Le cordon ombilical, qui doit être désinfecté tous les jours, tombe en moyenne vers le 8e jour.

   Le nouveau-né doit être couché dans un lit à montants rigides, sur un matelas ferme occupant bien toute la surface libre et sans oreiller. La position idéale de couchage est sur le dos (prévention de la mort subite du nourrisson). Il est préférable de le couvrir avec un surpyjama plutôt qu'avec une couette ou des couvertures, pour lui permettre d'être à l'aise dans ses mouvements sans se découvrir.

SUIVI MÉDICAL

La plupart des pays ont mis en place des structures médico-sociales permettant aux parents d'accéder à une surveillance médicale régulière de leur enfant.