Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

histogenèse

Ensemble des étapes aboutissant à la constitution d'une lésion tissulaire.

   La connaissance de l'histogenèse repose sur l'étude de lésions d'âge différent, la corrélation avec les données cliniques et biologiques, la comparaison avec un modèle animal aussi proche que possible de la maladie humaine et l'analyse de l'enchaînement des lésions élémentaires.

histologie

Étude microscopique des tissus vivants.

   L'histologie permet de connaître la structure des tissus, d'en comprendre le fonctionnement et d'y découvrir éventuellement des anomalies (histopathologie).

Voir : histochimie, immunohistochimie.

histopathologie

Utilisation des techniques de l'histologie (étude au microscope des tissus vivants) pour étudier les tissus prélevés par biopsie ou sur une pièce opératoire, ou encore au cours d'une autopsie.

   L'histopathologie identifie les lésions des cellules et des tissus et permet le plus souvent d'établir un diagnostic précis indispensable à la mise en œuvre de certains traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie). Elle est nécessaire pour établir la nature cancéreuse d'une lésion car elle permet d'en préciser le type exact et de formuler un pronostic d'évolution. L'histopathologie s'applique également aux lésions non tumorales, malformatives ou inflammatoires, par exemple.

histoplasmose

Maladie infectieuse provoquée par deux champignons, Histoplasma capsulatum capsulatum et Histoplasma capsulatum duboisii.

   Il existe donc deux histoplasmoses, qui diffèrent par leurs aires de répartition géographique et leurs symptômes.

Histoplasmose américaine

Connue aussi sous le nom de maladie de Darling, l'histoplasmose américaine, ou histoplasmose à petites formes, est due à Histoplasma capsulatum capsulatum, champignon capable d'infecter de nombreux animaux domestiques et sauvages. Ce champignon est présent dans les tissus sous forme de levures ; dans le sol ou en culture, il existe sous forme filamenteuse très contaminante.

   L'histoplasmose américaine sévit aux États-Unis et en Amérique du Sud. Des cas sont signalés en Afrique, en Asie, en Europe. La maladie est cosmopolite.

CONTAMINATION

L'homme se contamine par voie pulmonaire en inhalant des spores de champignon contenues dans les poussières de ferme ou de pigeonnier, ou dans les grottes à sol humide et souillé par des déjections animales (chauves-souris, oiseaux). Dans l'organisme, le champignon se multiplie à l'intérieur des cellules du système réticuloendothélial (cellules capables d'absorber des particules étrangères comme les levures).

SIGNES ET SYMPTÔMES

L'histoplasmose américaine peut revêtir trois formes différentes : une forme de primo-infection, de très loin la plus courante, sans symptômes particuliers dans 90 % des cas ou se présentant comme un état grippal ; une forme pulmonaire chronique (pseudotuberculose) ; une forme généralisée grave, fréquente chez les sujets atteints du sida.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic est fondé sur la recherche et l'identification du champignon dans les sécrétions, le pus, sur les biopsies d'organes (bronches, foie, poumon). Le traitement repose sur la prescription de médicaments antifongiques, surtout l'itraconazole ; l'amphotéricine B et les antifongiques azolés (fluconazole, itraconazole, voriconazole, posaconazole) sont efficaces contre les formes généralisées et chez le patient immunodéprimé.

Histoplasmose africaine

Appelée aussi histoplasmose à grandes formes, cette maladie est due au champignon Histoplasma capsulatum duboisii, présent à l'état de levures dans les tissus humains et sous forme filamenteuse contaminante, en culture, dans un laboratoire de mycologie.

   L'histoplasmose africaine sévit de façon sporadique en Afrique subsaharienne intertropicale.

CONTAMINATION ET SYMPTÔMES

Le mode de contamination (aérienne, muqueuse ou cutanée) est mal connu.

   Cette mycose atteint surtout la peau, les os, les ganglions, où elle développe des nodules, des abcès, des ulcérations. Les formes disséminées sont rares mais d'une extrême gravité.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la recherche du champignon dans les lésions. Le traitement par des médicaments antifongiques (amphotérine B, itraconazole) est en général efficace, surtout s'il est associé à la chirurgie. La guérison est plus lente que pour l'histoplasmose américaine. Dans les cas graves non traités, la maladie peut être mortelle.

historadiographie

autohistoradiographie

HIV

sida

HLA (système)

histocompatibilité

Hodgkin (maladie de)

Affection maligne du tissu lymphatique touchant essentiellement les ganglions lymphatiques et caractérisée par une cellule très particulière, dite cellule de Sternberg.

Synonymes : lymphogranulomatose maligne, lymphome de Hodgkin.

   La maladie de Hodgkin est rare chez l'enfant et présente deux pics de fréquence, entre 20 et 30 ans et au-delà de 50 ans. Ses causes sont encore inconnues. Le virus d'Epstein-Barr, responsable de la mononucléose infectieuse, pourrait jouer un rôle dans 50 % des cas, mais d'autres éléments sont certainement en cause.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'affection apparaît d'abord aux ganglions lymphatiques (cou, aisselle, aine, médiastin [espace entre les poumons]), augmentés de volume (adénopathies) et où l'on observe les cellules de Sternberg, des cellules géantes à noyaux multiples caractéristiques de cette maladie dont on sait à présent qu'elles sont, dans la plupart des cas, des cellules lymphoïdes B anormales. L'affection s'étend de proche en proche aux chaînes ganglionnaires et parfois à la rate, qui augmente de taille. Plus tardivement, d'autres organes, comme le foie, le poumon ou la moelle osseuse, sont touchés. La maladie s'accompagne fréquemment de signes généraux tels que fièvre, sueurs nocturnes et amaigrissement, avec des signes biologiques d'inflammation (augmentation de la vitesse de sédimentation sanguine). La maladie est parfois révélée par des démangeaisons inexpliquées et encore, plus rarement, par des douleurs à l'ingestion d'alcool.

DIAGNOSTIC

Il repose exclusivement sur l'examen anatomo-pathologique d'un ganglion prélevé chirurgicalement, qui montre un bouleversement de son architecture tissulaire et la présence de cellules de Sternberg. Cette étude permet de différencier la maladie de Hodgkin des autres lymphomes, dits non hodgkiniens. Le diagnostic établi, il faut estimer le degré d'extension de la maladie, dont dépend la conduite du traitement. L'étendue de l'atteinte des ganglions superficiels est évaluée à l'examen clinique, celle des ganglions profonds par échographie ou scanner. On distingue quatre stades de l'affection, la présence de signes généraux définissant les formes évolutives.

TRAITEMENT

Il fait appel à une polychimiothérapie et à la radiothérapie. Différents types de traitements chimiothérapiques, en constante évolution, sont possibles. La radiothérapie est habituellement appliquée aux ganglions atteints initialement, détectés au moment du diagnostic. Dans certaines formes localisées, il est parfois proposé une radiothérapie sans chimiothérapie. Dans les rares cas d'échec du traitement, ou en cas de rechute ultérieure, on peut recourir à une autogreffe : des cellules souches hématopoïétiques sont dans un premier temps recueillies chez le malade, souvent après une chimiothérapie intensive. Une seconde chimiothérapie, très puissante, lui est ensuite administrée, puis les cellules souches sont réimplantées, permettant la reconstitution de tissus hématopoïétiques sains.

PRONOSTIC

Constamment mortelle jusqu'au début des années 1960, la maladie de Hodgkin est un des cancers qui a le plus bénéficié des progrès de la radiothérapie et de la polychimiothérapie. On peut donc guérir, à présent, une majorité de patients.

Voir : ganglion lymphatique, lymphome, cellule de Sternberg.