Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

aortographie

Examen radiologique qui permet de visualiser l'aorte et ses branches, et utilisant un produit de contraste iodé.

   L'aortographie est une forme ou une étape d'artériographie.

   L'aortographie a pour indication l'exploration des pathologies de l'aorte avant intervention chirurgicale : anévrisme de l'aorte, dissection aortique, syndrome de Leriche (thrombose de l'aorte terminale et de sa bifurcation en artères iliaques primitives), coarctation aortique.

   Il y a plusieurs façons de la réaliser, mais la plus fréquente reste la méthode de cathétérisme à partir de la ponction de l'artère fémorale au pli de l'aine, au cours d'une brève hospitalisation.

   Il existe des contre-indications en rapport avec les traitements anticoagulants, la prise intempestive d'aspirine ou avec les produits de contraste iodés. L'aortographie comporte les mêmes risques que l'artériographie.

   L'échographie, le scan RX (angioscanner) et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.) peuvent se substituer à l'aortographie diagnostique.

Apgar (score d')

Système mis au point par l'anesthésiste américaine Virginia Apgar pour évaluer les grandes fonctions vitales du nouveau-né dès sa première minute de vie et en apprécier l'évolution 3, 5 ou 10 minutes plus tard.

   Cinq éléments sont notés à la naissance : la fréquence cardiaque ; les mouvements respiratoires ; la coloration de la peau (bleue en cas d'appauvrissement en oxygène du sang, ou trop pâle) ; le tonus musculaire ; les réactions à la stimulation. Chaque élément est noté de 0 à 2, le total pouvant atteindre 10 :

— si la fréquence cardiaque est supérieure à 100 battements par minute, si l'enfant pousse un cri vigoureux à la naissance et si sa peau est rose, le score d'Apgar se situe entre 7 et 10 : le bébé est en bonne santé ;

— si le nouveau-né est inerte, cyanosé ou pâle (score d'Apgar entre 0 et 3), son état nécessite une réanimation et un massage cardiaque immédiats ;

— l'enfant naît parfois dans un état intermédiaire (score d'Apgar situé entre 4 et 7 après une minute de vie). Il est alors nécessaire de procéder à une brève mais soigneuse désobstruction des voies respiratoires, suivie d'une ventilation au masque à oxygène.

   Si le score d'Apgar, mentionné dans les carnets de santé est inférieur à 7, il signifie simplement que des soins urgents ont été nécessaires. 

aphakie

ou

aphaquie

Absence de cristallin.

   L'œil sans cristallin est dit aphake (ou aphaque).

CAUSES

L'aphakie survient soit après une extraction chirurgicale du cristallin compliquée, n'ayant pas permis la pose d'un implant intra-oculaire, soit après un traumatisme oculaire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'œil aphake perd ses facultés d'accommodation (qui permettent une vision nette, de loin comme de près) et devient hypermétrope. En effet, le cristallin est une lentille convergente responsable de l'accommodation, qui fournit un tiers de la puissance réfractive de l'œil. Après l'ablation de son cristallin, un sujet ayant une vue normale peut ainsi devenir hypermétrope.

TRAITEMENT

Le port de verres correcteurs très convergents entraîne un agrandissement de l'image d'environ 30 % et peut rendre l'image floue au bord des verres (aberration visuelle). Dans le cas où un seul œil est aphake, l'inégalité de réfraction entre les deux yeux est trop importante pour pouvoir être corrigée par un seul verre très convergent.

   Le port de lentilles procure un agrandissement de l'image de seulement 6 à 8 % et corrige bien les aphakies unilatérales. Il permet, par ailleurs, au sujet de retrouver un champ visuel normal, car la forme des lentilles épouse parfaitement la convexité de l'œil.

   Enfin, les implants cristalliniens constituent la meilleure correction. Remplaçant le cristallin naturel (pseudophakie), le cristallin artificiel ne provoque pas d'agrandissement d'image. Le champ visuel est, là aussi, restitué. Le patient peut ainsi retrouver sa vue très rapidement après l'opération, sans risque d'intolérance.

aphasie

Trouble ou perte de l'expression et de la compréhension du langage acquis, parlé ou écrit, indépendants de tout état démentiel, atteinte sensorielle ou dysfonctionnement de la musculature pharyngolaryngée (dysphonie).

   L'aphasie est le plus souvent due à un accident vasculaire cérébral touchant l'hémisphère dominant (le gauche pour les droitiers), mais elle peut également être la conséquence d'une tumeur, d'un traumatisme, d'une infection cérébrale ou d'un processus dégénératif.

DIFFÉRENTS TYPES D'APHASIE

— L'aphasie motrice, ou aphasie de Broca, est dominée par des troubles de l'expression orale et écrite, tandis que la compréhension est généralement bonne. On constate chez le patient une réduction du langage associée à des troubles articulatoires plus ou moins sévères, l'emploi inlassablement répété des mêmes phrases, généralement courtes et non construites, l'impossibilité de trouver le mot juste pour exprimer une idée, l'emploi de mots impropres ou l'inversion de syllabes ou de phonèmes (par exemple « hôpital » devient « hôpilat »). Les lésions responsables de cette forme d'aphasie, qui accompagne habituellement une hémiplégie droite, se situent dans le cerveau, dans l'aire de Broca, ou dans une région particulière de la substance blanche.

— L'aphasie sensorielle, ou aphasie de Wernicke, est dominée par des troubles de compréhension du langage très importants. L'expression orale ne comporte pas de troubles articulatoires mais l'emploi fréquent de mots inappropriés, constituant un véritable jargon. Le malade, qui n'a pas conscience de son trouble, s'étonne qu'on ne le comprenne pas. Cette aphasie, généralement observée en l'absence d'hémiplégie, est fréquemment associée à une perturbation du champ visuel droit. La lésion responsable se situe dans l'aire de Wernicke (région temporo-pariétale droite).

— L'aphasie mixte est l'association des troubles de l'expression de l'aphasie de Broca et des troubles de la compréhension de l'aphasie de Wernicke. Lorsque ces troubles sont importants, on parle d'aphasie globale, difficile à corriger.

   Certaines aphasies peuvent régresser grâce aux rééducations orthophonique et neuropsychologique, souvent longues. L'aide de l'entourage est essentielle.