Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hémagglutination

Agglutination des cellules du sang.

   Dans la pratique courante, ce phénomène ne concerne que les globules rouges. L'hémagglutination est un processus de nature immunologique qui se produit sous l'influence d'anticorps dirigés contre les antigènes portés par la membrane des globules rouges. Ce phénomène naturel est mis à profit dans la détermination des groupes sanguins ABO ou Rhésus et lors de certains tests immunologiques. Il existe également des anticorps dirigés contre les virus et, plus spécifiquement, contre les récepteurs membranaires leur permettant d'infecter les cellules : l'agglutination alors provoquée sert à l'établissement, en laboratoire, du diagnostic de maladies virales.

Voir : agglutination, test de Coombs.

hémangioblastome

angioblastome

hémangiome

angiome

hémarthrose

Épanchement de sang dans une articulation, le plus souvent localisé dans la cavité articulaire du genou.

   En général, une hémarthrose survient immédiatement après un traumatisme provoquant une lésion sévère de l'articulation : fracture d'un os faisant partie de l'articulation, déchirure des ligaments, lésion de la capsule et de la synoviale, lésion du ménisque dans le cas du genou. Les autres causes d'hémarthrose, plus rares, sont diverses : hémophilie, traitements anticoagulants, arthrose de l'articulation fémororotulienne chez les personnes âgées, synovite villonodulaire (tumeur synoviale bénigne). L'hémarthrose se caractérise le plus souvent par un gonflement et une douleur de l'articulation concernée ; elle peut aussi entraîner un raidissement articulaire dû à une contracture des muscles de voisinage.

TRAITEMENT

Une poche de glace placée sur l'articulation peut aider à diminuer l'épanchement et la douleur. Afin d'arrêter l'hémorragie, le médecin pourra réaliser un bandage articulaire relativement serré et conseillera le repos du membre en position surélevée pendant 2 ou 3 semaines. Une ponction évacuatrice raccourcit l'évolution.

hématémèse

Vomissement de sang d'origine digestive.

   Une hématémèse traduit une hémorragie digestive haute (sang plus ou moins digéré provenant de l'œsophage, de l'estomac ou du duodénum). Les causes les plus fréquentes en sont la rupture de varices œsophagiennes dues à l'hypertension portale chez un sujet atteint d'une cirrhose, les lésions favorisées par la prise de médicaments toxiques pour l'estomac (aspirine, anti-inflammatoires), l'ulcère gastroduodénal et les gastrites hémorragiques. Une fibroscopie gastrique permet de déterminer l'origine du saignement et d'établir le diagnostic. Une hématémèse nécessite une hospitalisation en urgence pour apprécier sa gravité et son retentissement.

   Le traitement fait appel le plus souvent à la prise de médicaments antiulcéreux ainsi qu'à la sclérose, réalisée par voie endoscopique, de varices œsophagiennes ou d'un ulcère hémorragique. Une intervention chirurgicale s'impose en cas d'hémorragie non jugulée ou récidivante.

hématie

Cellule sanguine transportant l'oxygène des poumons vers les tissus.

Synonymes : érythrocyte, globule rouge.

   L'hématie peut être considérée comme un sac transportant de l'hémoglobine, pigment protéinique de couleur rouge chargé de transporter l'oxygène.

STRUCTURE

L'hématie est une cellule ayant la forme d'un disque biconcave, d'un diamètre de 7 micromètres environ. Chez l'être humain, contrairement à ce qu'il en est chez d'autres espèces comme les oiseaux, le globule rouge ne possède pas de noyau. Ses propriétés notables d'élasticité et de malléabilité lui permettent de se déformer pour passer dans les capillaires les plus fins (3 à 4 micromètres) puis de reprendre sa forme initiale. Sa membrane comporte une double couche lipidique dans laquelle s'insèrent des protéines. Sur celles-ci se fixent des substances qui déterminent les groupes sanguins.

CYCLE DE VIE

Les hématies sont produites par les érythroblastes, cellules souches de la moelle des os, dont elles représentent la dernière étape de différenciation. Ces érythroblastes expulsent leur noyau pour devenir des « réticulocytes » de globules rouges jeunes qui conservent pendant 48 heures environ des restes filamenteux. La durée de vie des hématies est de 120 jours en moyenne. Leur destruction est assurée par les cellules macrophages de la moelle des os, du foie et, accessoirement, de la rate. Elles sont décomposées en éléments chimiques simples qui sont immédiatement utilisés par les autres cellules de l'organisme. Seule l'hémoglobine, riche en fer, suit un cycle particulier ; sa structure centrale, l'hème, est transformée sous l'action d'enzymes et libérée dans le plasma sous forme de bilirubine (pigment jaune-brun). Celle-ci passe ensuite dans la bile et est éliminée dans les fèces. Le fer est, lui, remis en circulation et réutilisé.

PATHOLOGIE

Chacun des éléments de l'hématie peut être l'objet de modifications constitutionnelles ou acquises : ainsi, il existe des anomalies des lipides ou des protéines de sa membrane, de l'hémoglobine, des enzymes. Certaines modifications n'ont pas de conséquences sur la vie du globule rouge ; d'autres affectent son espérance de vie et sont responsables d'anémies hémolytiques.

Voir : anémie, drépanocytose, sang.

hématocèle

Accumulation de sang dans le cul-de-sac de Douglas.

   Le cul-de-sac de Douglas est une poche comprise entre les deux feuillets du péritoine et constituant le point le plus bas de la cavité péritonéale. Chez la femme, il est situé entre le vagin et le rectum ; chez l'homme, entre la vessie et le rectum. Chez la femme, une hématocèle est presque toujours une complication d'une grossesse extra-utérine non diagnostiquée. Cependant, le sang peut provenir d'une rupture de la rate ou d'un anévrysme ou survenir à la suite d'une intervention chirurgicale. Après le saignement, des caillots se forment, qui s'entourent rapidement d'une coque pathologique formée par une agglutination d'anses intestinales et d'épiploon. Le traitement de l'hématocèle est souvent chirurgical.

hématocèle vaginale testiculaire

Accumulation de sang entre le testicule et son enveloppe séreuse, la vaginale testiculaire.

   Une hématocèle vaginale testiculaire est souvent due à un traumatisme du testicule provoquant une rupture de l'albuginée (membrane entourant le testicule) ; plus rarement, elle est liée à une tumeur testiculaire. Douloureuse, elle se traduit par une augmentation de volume du testicule et de la bourse. Son traitement repose sur une intervention chirurgicale, qui permet d'évacuer la collection sanguine et de vérifier l'état du testicule.