Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cylindrurie

Présence dans les urines d'un nombre excessif de cylindres.

   Divers éléments microscopiques (protéines, cellules sanguines) contenus dans les urines peuvent précipiter ou s'agglutiner dans les tubules rénaux : ce sont les cylindres. Des cylindres ne contenant aucune inclusion ne sont pas pathologiques. Des cylindres hématiques (contenant des globules rouges) indiquent une atteinte des glomérules (unités de filtration du rein), des cylindres leucocytaires (composés de globules blancs), une maladie inflammatoire.

cyphoscoliose

Double déformation de la colonne vertébrale, associant une déviation latérale (scoliose) et une déviation à convexité postérieure (cyphose).

   Une cyphoscoliose entraîne des troubles statiques d'importance variable et peut s'accompagner de douleurs, voire d'un retentissement sur l'état général (troubles respiratoires, cardiaques ou viscéraux). Le traitement repose sur la kinésithérapie et la gymnastique corrective et, dans les cas les plus graves, sur le port d'un corset. La prévention consiste à surveiller et à corriger l'attitude de l'enfant ou de l'adolescent en position assise.

Voir : cyphose, scoliose.

cyphose

Déformation de la colonne vertébrale, anormalement convexe en arrière.

   La courbure du rachis dorsal, normalement convexe en arrière, est excessive dans la cyphose, qui affecte habituellement la colonne dorsale entre les 2 omoplates, arrondissant le dos et projetant le cou en avant.
— La cyphose des enfants et des adolescents résulte parfois d'une mauvaise posture, mais est le plus souvent due à une maladie de croissance des vertèbres dorsales, la maladie de Scheuermann. Cette cyphose n'est pas douloureuse mais favorise l'apparition d'une arthrose dorsale.
— La cyphose des adultes jeunes est le plus souvent due à certaines maladies inflammatoires de la colonne vertébrale, les spondylarthropathies.
— Les cyphoses acquises des sujets âgés résultent de tassements vertébraux (ostéoporose), de discopathies dégénératives multiples (vieillissement des disques intervertébraux) ou, plus rarement, d'un déficit des muscles paravertébraux.

TRAITEMENT

Le traitement des cyphoses est celui de leur affection d'origine. Il repose également sur la kinésithérapie et la rééducation corrective. Dans certains cas de maladie de Scheuermann, le port d'un corset est indispensable.

cyprotérone

Progestatif utilisé dans le traitement du cancer de la prostate.

cystalgie

Douleur de la vessie.

   Une cystalgie peut avoir différentes localisations, suspubienne ou pelvienne, et être ou non permanente. Provoquée par une irritation de la paroi vésicale, elle se manifeste par des brûlures s'accentuant pendant et après la miction. Les causes les plus fréquentes en sont les cystites, les tumeurs et les calculs de la vessie.

cystectomie

Ablation chirurgicale de tout ou partie de la vessie.

   La cystectomie est l'un des modes de traitement des tumeurs vésicales.

— La cystectomie partielle permet de conserver une miction normale par les voies naturelles. Elle est indiquée pour les tumeurs vésicales uniques situées sur une partie mobile de la paroi de la vessie. La contenance vésicale est souvent réduite après l'intervention, mais une capacité normale est récupérée en quelques mois.

— La cystectomie totale est souvent associée, chez l'homme, à l'ablation de la prostate (prostatocystectomie) et, chez la femme, à celle de l'utérus et de l'urètre (pelvectomie antérieure). Cette intervention est pratiquée en cas de cancers étendus de la vessie. L'opéré ne pouvant plus uriner par les voies naturelles, une dérivation doit être réalisée. Quatre méthodes sont possibles :

— l'entérocystoplastie, qui est le remplacement de la vessie par un segment d'intestin ; cette technique n'est applicable que chez l'homme, car, chez la femme, elle entraîne une incontinence urinaire totale ;

— l'implantation des uretères dans le haut rectum (opération de Coffey), les mictions s'effectuant par l'anus ; cette intervention est peu pratiquée en raison de ses mauvais résultats sur le confort à la miction ;

— la dérivation cutanée non continente, dans laquelle les uretères sont abouchés à la paroi abdominale ; les urines sont alors recueillies dans une poche placée sur l'abdomen ;

— la dérivation cutanée continente, dans laquelle un segment d'anse intestinale est isolé, façonné en réservoir pour recueillir l'urine et pourvu d'une valve qui assure la continence. Le malade s'autosonde plusieurs fois par jour pour évacuer ses urines.

cysticercose

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation par des cysticerques, larves d'un ténia de l'homme (Tænia solium) habituellement trouvées chez le porc.

Synonyme : ladrerie.

   La cysticercose sévit surtout à Madagascar, en Amérique latine, à La Réunion et dans certains pays d'Asie, d'Afrique et d'Europe (Portugal) où les conditions d'hygiène fécale et d'élevage du porc sont déficientes.

   L'homme héberge un ver plat, Tænia solium, dans l'intestin et émet dans le milieu extérieur les œufs du parasite avec les selles. Ces œufs sont contaminants pour l'homme et le porc. L'homme contracte la cysticercose par ingestion d'aliments crus et mal lavés sur lesquels se trouvent les œufs du ténia. L'œuf éclôt dans l'estomac, puis l'embryon du ténia gagne les muscles, le derme et surtout l'œil ou le cerveau et s'enkyste, provoquant l'apparition d'une petite tumeur de la taille d'un grain de riz, la larve cysticerque.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La localisation dans le cerveau provoque des crises d'épilepsie, des maux de tête, des convulsions et des vomissements répétés. La localisation dans le globe oculaire peut entraîner une cécité.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la localisation des larves enkystées soit par radiographie ou scanner cérébral, soit par biopsie. Il est confirmé par la présence d'anticorps anticysticerques dans le sérum du malade. Le traitement consiste en l'administration de praziquantel ou d'albendazole par voie orale. Le kyste doit parfois être retiré chirurgicalement.

cystinose

Maladie due à un trouble du métabolisme de la cystine, acide aminé qui se dépose dans certains tissus (œil, rein essentiellement).

CAUSES ET SYMPTÔMES

La cystinose est une maladie héréditaire à transmission autosomique récessive (le gène porteur est sur un chromosome autosome - non sexuel - et doit être reçu du père et de la mère pour que l'enfant développe la maladie). Ses symptômes diffèrent selon l'âge auquel elle débute ; on distingue la forme rencontrée chez l'adulte, la plus rare et la plus bénigne (sans atteinte rénale), la forme juvénile, qui évolue tardivement mais inéluctablement vers l'insuffisance rénale, et la forme infantile, la plus grave. Le début de la maladie se situe alors dans les premiers mois de la vie et est marqué par des signes d'atteinte des fonctions tubulaires du rein (polyurie, soif, déshydratation) associés à une acidose rénale. La croissance s'en trouve ralentie, aboutissant à un nanisme avec rachitisme. Au bout de quelques années apparaît une insuffisance rénale.

   L'accumulation de cystine dans d'autres organes que le rein est à l'origine des autres manifestations de la maladie : atteinte oculaire avec baisse de la vision, voire cécité, atteinte du système nerveux central, du pancréas, de la thyroïde.

TRAITEMENT

On ne sait pas actuellement empêcher l'accumulation de cystine dans les tissus. Le traitement est donc symptomatique, destiné à pallier les pertes hydroélectrolytiques (eau, sodium, potassium, etc.) dues aux troubles tubulaires : apport important d'eau, de bicarbonate de sodium, de potassium, de phosphore et de vitamine D pour lutter contre le rachitisme. Lorsque l'insuffisance rénale est arrivée à son stade ultime, une épuration extrarénale (dialyse péritonéale, hémodialyse) est indispensable, le meilleur traitement étant la transplantation rénale, dont les résultats sont particulièrement bons dans la cystinose.