Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

bloc de branche

Trouble cardiaque de la conduction des influx électriques dans les branches du faisceau de His, qui cheminent de part et d'autre du septum interventriculaire (cloison musculaire séparant les ventricules).

   Un bloc de branche se traduit par le ralentissement ou même l'interruption de la conduction de l'influx électrique vers l'un des deux ventricules. Comme cet influx électrique a pour rôle de déclencher la contraction musculaire cardiaque, on observe un retard de contraction d'un ventricule par rapport à l'autre.

   Un bloc de branche est souvent associé à une cardiopathie (hypertrophie ventriculaire, cardiopathie ischémique, etc.). Il peut également s'observer chez des patients normaux. Il n'a généralement aucune traduction clinique autre qu'un aspect anormal de l'électrocardiogramme, qui révèle le retard d'activation électrique du ventricule dont la branche est bloquée. Le traitement est celui de la cause.

bloc enzymatique surrénalien

Anomalie ou absence de fonctionnement, d'origine héréditaire, d'une enzyme de la glande corticosurrénale.

   Le bloc enzymatique surrénalien le plus fréquent (1 pour 5 000 naissances) est lié à l'insuffisance d'une enzyme de type 21-hydroxylase (une hydroxylase accélère la fixation d'un atome d'oxygène et d'un atome d'hydrogène sur une molécule). Les filles sont plus souvent touchées que les garçons (4 pour 1). Cette maladie est transmise sur un mode autosomique récessif.

   Le mécanisme du trouble est le suivant : le déficit enzymatique entraîne une baisse du taux de cortisol, qui provoque une élévation de la production par l'hypophyse de corticotrophine (ACTH) ; cette hormone stimule la glande corticosurrénale, qui, à son tour, sécrète plus d'hormones androgènes.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le bloc enzymatique surrénalien provoque une hyperplasie (augmentation de volume) des deux glandes surrénales, avec une perte de sel (chlorure de sodium) plus ou moins importante. Les symptômes diffèrent selon le degré de gravité de la maladie et selon le moment où elle se manifeste.

   Dans les formes qui se révèlent juste après la naissance, la maladie se traduit par une déshydratation aiguë s'il y a perte de sel. La croissance est ralentie. Dans d'autres cas, on observe une hypertension artérielle. Enfin, chez la petite fille, l'excès d'androgènes peut entraîner un pseudo-hermaphrodisme (virilisation avec masculinisation des organes génitaux externes).

   Dans les formes de révélation tardive (à la puberté, par exemple), une avance staturale, une puberté précoce ou une stérilité chez l'adulte peuvent être constatées.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'élévation du taux sanguin de précurseurs hormonaux du cortisol.

   Le traitement consiste à remplacer les sécrétions absentes par des médicaments dont la prescription dure toute la vie. Un traitement adapté et précoce permet de prévenir un défaut de croissance (petite taille) chez l'enfant ou les signes de virilisme chez la petite fille.

bloc enzymatique thyroïdien

Trouble de la synthèse des hormones thyroïdiennes, d'origine héréditaire.

   Il existe cinq types de bloc enzymatique thyroïdien, tous transmis sur un mode autosomique récessif. Ils ont pour origine une anomalie spécifique qui survient dans l'une des étapes chimiques de la synthèse des hormones thyroïdiennes (défaut d'assimilation de l'iode, par exemple).

SYMPTÔMES ET SIGNES

C'est l'association d'un goitre et d'une hypothyroïdie, parfois dès les premiers mois, avec un retentissement variable sur la taille, le développement du squelette et surtout celui des facultés intellectuelles.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le dépistage systématique de l'hypothyroïdie à la naissance permet d'établir un premier diagnostic. Le dosage des hormones thyroïdiennes permet d'apprécier la gravité de l'atteinte. Le diagnostic est facilité lorsqu'il existe un trouble familial connu de la synthèse des hormones thyroïdiennes.

   Le traitement consiste dans tous les cas en l'administration d'hormones thyroïdiennes de substitution durant toute la vie. Il fait régresser le goitre et la compression qui peut en résulter, et assure à l'enfant un développement psychomoteur et staturopondéral normal. Aujourd'hui, l'apparition d'un goitre, son évolution et son éventuel traitement peuvent être surveillés in utero par échographie obstétricale.

bloc opératoire

Ensemble des locaux et des équipements nécessaires aux opérations chirurgicales.

   Un bloc opératoire comprend une ou plusieurs salles d'opération, une surface de circulation pour le transfert des malades et des locaux destinés au stockage et à l'entretien du matériel.

SALLE D'OPÉRATION

C'est une salle de grande dimension (de 35 à 50 mètres carrés), en raison de la présence éventuelle de gros matériel, et qui comporte plusieurs dépendances : un local où l'opéré est préparé à l'anesthésie, un autre où les chirurgiens et les autres intervenants se lavent les mains et s'habillent avec des vêtements stériles. Au-dessus de la table d'opération, réglable en hauteur et inclinable, un éclairage focalisé évite la projection d'ombres. Le champ opératoire est équipé de prises électriques pour les différents appareils, de circuits d'alimentation en gaz (oxygène, protoxyde d'azote) et d'un circuit d'aspiration, de plateaux, de tiroirs et de placards de rangement pour le petit matériel. Le sol est antistatique afin de ne pas attirer les poussières ; les murs et les sols sont conçus pour être faciles à laver. Un système d'aération permet le renouvellement constant de l'air, qui est filtré et stérilisé.

SALLES ANNEXES

Les surfaces de circulation sont utilisées pour le transfert du malade du lit au chariot, puis pour son retour vers la salle de réveil, tous les circuits étant indépendants. On range le matériel dans les locaux de stockage, les instruments étant nettoyés et lavés après usage, puis placés dans des boîtes et stérilisés.

   La capacité d'un bloc opératoire est variable, de deux salles à une quinzaine. On parle alors de bloc commun, car les salles d'opération, dédiées ou non, sont utilisées par plusieurs spécialités dans les grands hôpitaux à forte activité chirurgicale.