Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

érotisme

Recherche psychologique et physiologique de l'attraction et de l'excitation sexuelles.

   L'érotisme, loin de n'être qu'un instinct dont l'unique fin serait l'orgasme, peut être décrit comme un mode d'échange affectif conscient propre à l'être humain. Une trop grande frustration érotique, qu'elle soit engendrée par certains types d'éducation ou par des faits de civilisation (puritanisme victorien, par exemple), conditionne de nombreux troubles de la personnalité : altération des capacités sexuelles, impuissance, frigidité, états névrotiques, perversions, etc. Ceux-ci sont du ressort de traitements spécifiques : sexothérapie, psychanalyse, thérapies comportementales.

   Par ailleurs, un érotisme intense et permanent traduit parfois un trouble de la personnalité, et risque d'avoir des conséquences individuelles, sociales et familiales.

érotomanie

Conviction délirante d'être aimé.

   L'érotomanie est une exagération pathologique de la passion amoureuse. Elle affecte le plus souvent une femme. Elle peut constituer un symptôme isolé, ou s'inscrire dans le cadre d'un trouble de la personnalité, névrotique ou psychotique. Selon les psychanalystes, son mécanisme repose sur un retournement du désir amoureux par déni et projection, la formule « Je l'aime » devenant alors « Je ne l'aime pas, c'est lui qui m'aime ». L'érotomane se croit désiré par une personne jugée de rang important (vedette, homme politique, prêtre, médecin). Chacun des gestes de cette personne est interprété comme un signe d'encouragement ou de mise à l'épreuve, y compris les manifestations d'indifférence ou de rejet. Classiquement, le délire évolue en trois phases : espoir, dépit, rancune. À ce dernier stade, la quête érotomaniaque peut tourner à la persécution de la personne visée, avec scandales et voies de fait. L'hospitalisation, voire l'internement s'imposent alors.

erratique

Qui n'est pas fixe.

   Une douleur erratique a une localisation variable ; une fièvre erratique est caractérisée par une courbe de température irrégulière.

éructation

Rejet bruyant, par la bouche, des gaz contenus dans l'estomac.

Synonyme : rot.

   L'éructation occasionnelle durant ou après un repas permet de faire diminuer le volume de la poche à air gastrique et de soulager ainsi la gêne provoquée par l'hyperpression intragastrique. Elle est à distinguer de l'aérophagie, qui est la déglutition d'air. Lorsque les éructations sont fréquentes et répétées, elles peuvent faire partie des symptômes de la dyspepsie (troubles de la digestion) et sont alors associées à d'autres signes digestifs (ballonnements abdominaux, pesanteur gastrique, états nauséeux).

   La tétée des nourrissons s'achève normalement sur une éructation, avec rejet d'un peu de lait (régurgitation). Cette éructation est provoquée par la déglutition de bulles d'air pendant la tétée. Il faut, à la fin de chaque repas, tenir verticalement l'enfant et attendre cette éructation avant de le recoucher afin d'éviter une éventuelle fausse-route.

éruption

Survenue, le plus souvent brutale, de lésions cutanées (exanthème) ou muqueuses (éranthème).

   Une éruption peut être d'origine infectieuse, comme les éruptions fébriles contagieuses de l'enfance (rougeole, scarlatine, etc.), l'érysipèle, la varicelle et le zona. Elle peut être associée à des infections virales (à entérovirus ou à arbovirus), à des infections à rickettsies (fièvres exanthématiques) et à des maladies parasitaires (toxoplasmose).

   Les éruptions infectieuses doivent être distinguées des toxidermies (éruptions allergiques provoquées par un médicament) et des réactions cutanées liées à une intolérance alimentaire ou à des stress brutaux (lichen plan). Les éruptions d'origine infectieuse sont parfois assez spécifiques pour permettre de reconnaître ou de suggérer la nature du germe pathogène. Ainsi, l'éruption de la rougeole (macules distinctes) se distingue de celle de la scarlatine (rougeur diffuse). Cependant, une éruption peut aussi prendre la forme de l'une ou de l'autre : éruption morbilliforme (semblable à celle de la rougeole) ou scarlatiniforme. Certains diagnostics nécessitent un prélèvement bactériologique ou une biopsie cutanée.

Éruption fébrile de l'enfant

Elle est le plus souvent d'origine infectieuse.

   La survenue d'une éruption fébrile chez l'enfant est un motif fréquent de consultation. Dans la plupart des cas, il s'agit des principales maladies infectieuses susceptibles de survenir à cet âge : rubéole, mégalérythème épidémique, exanthème subit, varicelle, mononucléose infectieuse. D'autres éruptions sont liées à des maladies inflammatoires, comme la maladie de Kawasaki ou la maladie de Still.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'examen clinique de l'éruption, sa nature (macules, papules, vésicules, etc.), sa localisation, sa chronologie (survenue unique ou par poussées) et les symptômes associés (fièvre, desquamation, prurit).

TRAITEMENT

Il comprend le traitement de la fièvre, l'application, dans certains cas, d'antiseptiques cutanés sur les lésions et le traitement spécifique de la maladie en cause.

érysipèle

Maladie infectieuse aiguë, caractérisée par une inflammation de la peau.

Synonyme : dermohypodermite aiguë.

   L'érysipèle est dû à une bactérie, le streptocoque, provenant d'une infection cutanée ou rhinopharyngée, appelée « porte d'entrée », ou, plus rarement, au staphylocoque doré. L'érysipèle du visage, très aigu et douloureux, forme un placard rouge, chaud, gonflé, entouré d'un bourrelet et s'étendant très rapidement. L'érysipèle de la jambe, plus fréquent, se traduit par une augmentation de volume de la jambe, qui devient rouge, associée à une douleur, à une fièvre et à une augmentation du volume des ganglions de l'aine. Sans traitement, la maladie peut évoluer vers une aggravation avec une extension en profondeur de l'infection, aboutissant à la cellulite infectieuse, affection très grave nécessitant un traitement chirurgical d'urgence (débridement).

   Devant tout érysipèle, il faut rechercher un terrain favorisant : diabète ou déficit immunitaire. Le traitement, conduit alors en urgence, est celui du foyer infectieux initial, associé à l'administration de pénicilline par voie intraveineuse, ou d'un autre antibiotique. La guérison est habituelle si le traitement est précoce, mais les récidives sont fréquentes, imposant une antibiothérapie préventive.

   Les éruptions ressemblant à l'érysipèle, sans en être, sont dites érysipélatoïdes.

Voir : streptocoque.