Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

audioprothésiste

Technicien spécialisé chargé du choix, de la délivrance, de l'adaptation et du suivi des prothèses auditives.

audition

Fonction sensorielle qui permet de capter les sons par l'oreille et de les transmettre, par le nerf cochléaire, au cerveau, où ils sont reçus et analysés.

   L'audition est rendue possible grâce aux systèmes auditifs périphérique et central.

— Le système auditif périphérique est formé des oreilles externe, moyenne et interne.

— L'oreille externe (pavillon et conduit auditif externe) protège l'oreille moyenne et agit comme un récepteur en amplifiant certaines fréquences.

— L'oreille moyenne, située dans la caisse du tympan (cavité de l'os temporal), amplifie les sons et assure leur transmission à l'oreille interne. Une membrane élastique très mince, le tympan, isole l'oreille moyenne de l'extérieur. Les osselets (le marteau, l'enclume et l'étrier) transmettent les vibrations vers l'oreille interne. La trompe d'Eustache communique avec le pharynx et maintient constante la pression intérieure.

— L'oreille interne comprend la cochlée, en avant, et le système vestibulo-semi-circulaire, en arrière. Les cellules ciliées externes de la cochlée amplifient le message sonore et le transmettent aux cellules ciliées internes, qui traduisent alors l'information en message nerveux.

— Le système auditif central est constitué par des fibres nerveuses qui, partant des cellules ciliées internes, se rejoignent dans le fond du conduit auditif pour former le nerf auditif (les nerfs auditifs constituent la huitième paire de nerfs crâniens), et par le cortex temporal, où l'influx nerveux se transforme en sensation consciente du message auditif et en permet l'interprétation par le sujet.

aura

Manifestation clinique passagère annonçant une crise d'épilepsie.

   L'aura est très variable selon les sujets. Elle peut revêtir la forme de sensations subjectives telles que des hallucinations visuelles (sensation lumineuse perçue par l'œil sans qu'elle ait été provoquée par la lumière), auditives (bruits plus ou moins élaborés), olfactives (odeurs le plus souvent désagréables), etc., ou une sensation de mouvement dans une partie du corps. Elle peut également s'accompagner de mouvements du corps (manifestation adversive : déviation conjuguée de la tête et des yeux, par exemple). L'analyse de l'aura peut permettre :

— de prévoir l'intensité de la crise qui va suivre ; si la décharge neuronale initiale, cause de l'aura, reste localisée, la crise d'épilepsie reste partielle ; si la décharge neuronale se propage aux structures profondes, la crise risque d'être généralisée (avec perte de connaissance éventuelle) ;

— de localiser une lésion cérébrale, cause éventuelle de l'épilepsie ; une aura visuelle oriente le diagnostic vers les aires occipitales ; une aura auditive, vers les aires temporales supérieures ; une aura olfactive, vers les régions temporales internes ; une manifestation adversive, vers les régions temporale et/ou frontale.

auricule

Prolongement creux de la partie antérieure de chacune des oreillettes du cœur.

   Relativement exclues du courant sanguin principal, les auricules peuvent être le lieu de formation de caillots - source d'embolies périphériques - lorsque les conditions circulatoires s'y prêtent : ralentissement du flux sanguin dû, par exemple, à une baisse importante du débit cardiaque ou à une sténose mitrale (rétrécissement de l'orifice valvulaire qui fait communiquer l'oreillette et le ventricule gauches). Les auricules peuvent être étudiées par l'échocardiographie transœsophagienne.

auriculothérapie

Thérapeutique dérivée de l'acupuncture traditionnelle et qui consiste à traiter différentes affections du corps par la piqûre de points déterminés du pavillon de l'oreille.

   L'auriculothérapie fut découverte en 1951. Elle rapproche, pour localiser des points correspondant aux différentes parties du corps, le dessin de l'oreille de l'image du fœtus. La stimulation de ces points par microcourant ou à l'aide de petites aiguilles (implantées pendant 15 à 20 minutes, ou plus) permet d'atténuer ou de faire disparaître certains phénomènes pathologiques comme les douleurs somatiques, les allergies, les intoxications par l'alcool, le tabac, les troubles hémorroïdaires ou l'aérophagie.

auscultation

Action d'écouter les bruits internes de l'organisme pour contrôler le fonctionnement d'un organe ou déceler une anomalie.

   Cette méthode d'examen clinique fut inventée par le médecin français René Laennec en 1819. L'auscultation peut être immédiate, par contact direct de l'oreille sur la partie du corps à ausculter, ou médiate, par l'intermédiaire d'un stéthoscope, méthode actuellement utilisée.

— L'auscultation de l'abdomen permet d'entendre les bruits hydroaériques intestinaux (borborygmes). La présence d'un souffle abdominal peut traduire l'existence d'un anévrysme de l'aorte abdominale ou d'un rétrécissement des artères rénales.

— L'auscultation du crâne permet d'entendre à travers la boîte crânienne un souffle qui peut révéler un anévrysme vasculaire intracérébral.

— L'auscultation du cœur permet d'entendre deux bruits séparés par un petit silence et suivis d'un grand silence. Le premier bruit, grave, correspond au début de la systole ventriculaire ; le second, clair et bref, est dû au claquement de fermeture des valvules sigmoïdes. Toute modification des bruits (souffle, dédoublement, bruit de galop, arythmie, frottement, click) traduit souvent une atteinte cardiaque. Le siège de ces anomalies d'auscultation renseigne sur la localisation des lésions.

— L'auscultation fœtale permet d'entendre à l'aide d'un stéthoscope de bois les bruits du cœur du fœtus à travers l'abdomen de la femme enceinte, dès la 8e semaine de grossesse. Ce bruit caractéristique est signe de la vitalité du fœtus.

— L'auscultation du poumon permet d'entendre le murmure vésiculaire qui correspond aux mouvements des alvéoles pulmonaires lors de leur insufflation et de leur exsufflation. Toute perception d'un bruit anormal (frottement, souffle, râle, tintement métallique, crépitement) traduit une atteinte pulmonaire ou pleurale.

— L'auscultation des vaisseaux permet d'entendre, essentiellement, le bruit des artères carotides et fémorales. L'audition d'un souffle témoigne d'une oblitération vasculaire partielle.