Larousse Médical 2006Éd. 2006
Z

zona

Maladie infectieuse due à la réactivation du virus varicelle-zona.

Synonyme : herpès zoster.

CAUSES

Le zona atteint exceptionnellement l'enfant, beaucoup plus fréquemment l'adulte et le vieillard. Il survient chez des sujets ayant eu la varicelle. En effet, le virus responsable de cette maladie persiste à l'état latent après l'infection, pendant la vie entière, dans les ganglions nerveux du rachis ou des nerfs crâniens. Dans certains cas, et notamment lorsqu'il se produit une baisse des défenses immunitaires, ou sous l'effet d'un stress (traumatisme, par exemple), le virus peut se réactiver et infecter le nerf correspondant aux ganglions qu'il occupait. Le zona est une maladie contagieuse, par contact cutané avec les lésions ; il peut provoquer la varicelle chez un sujet n'ayant jamais contracté le virus varicelle-zona.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le zona atteint le plus souvent un nerf intercostal, les symptômes se déclarant alors sur le thorax, mais tous les autres nerfs peuvent être touchés : nerfs cervicaux (éruption se déclarant sur la nuque, le cou, le cuir chevelu), ganglion géniculé (atteinte du conduit auditif externe et de l'intérieur du pavillon de l'oreille), nerf buccopharyngé (atteinte de la face interne de la joue, du voile du palais, de la paroi postérieure du pharynx), nerfs céphaliques et, particulièrement, branche ophtalmique du nerf trijumeau (atteinte de l'œil, ou zona ophtalmique).

   La maladie débute par une fièvre modérée et par une sensation de brûlure dans la zone d'émergence du nerf atteint. Après quelques jours apparaît une éruption de petites taches rouges surmontées de vésicules. Dans certains cas, l'éruption peut être très discrète (très peu de vésicules) et passer inaperçue – lorsqu'elle survient à l'aisselle, par exemple –, la maladie se révélant alors exclusivement par des douleurs. Signe caractéristique du zona, l'éruption est unilatérale et recouvre strictement le territoire d'un nerf sensitif – bien qu'on puisse rencontrer quelques vésicules ou quelques rougeurs en dehors de ce territoire. Sur le thorax en particulier, les lésions suivent un tracé grossièrement horizontal qui croise obliquement les côtes.

   Les vésicules, d'abord translucides, se troublent rapidement. Vers le sixième jour, elles se dessèchent en formant des croûtes ou en se creusant, puis cicatrisent en 15 à 20 jours ; de petites cicatrices déprimées peuvent persister. L'éruption s'accompagne d'une exacerbation de la douleur, qui devient souvent très difficilement supportable, et, dans certains cas, de sueurs et de maux de tête. Elle évolue en deux ou trois poussées sur deux à trois semaines.

COMPLICATIONS

Elles sont surtout à redouter en cas de zona ophtalmique ; en effet, celui-ci peut entraîner, outre des douleurs très intenses, une atteinte de la cornée (kératite), de l'uvée (uvéite), de la rétine (rétinite) ou des nerfs moteurs de l'œil (paralysie oculaire).

   Chez les malades dont les défenses immunitaires sont très affaiblies (sujets atteints du sida, de leucémie, sous traitement immunosuppresseur, sous corticothérapie, etc.) existe le risque d'une généralisation de l'infection avec atteinte des viscères, nécrose hémorragique ou méningoencéphalite.

TRAITEMENT ET ÉVOLUTION

Chez les sujets de moins de 50 ans ne souffrant d'aucun déficit immunitaire, le traitement est uniquement celui des symptômes : repos et, surtout, prise d'analgésiques le plus précocement possible. Chez les sujets plus âgés, les sujets immunodéprimés et ceux chez qui la maladie est très étendue ou entraîne des douleurs importantes, on prescrit en outre des antiviraux (valaciclovir) qui sont d'autant plus efficaces qu'ils sont prescrits tôt.

   En cas de zona ophtalmique, il peut être nécessaire de procéder, pendant toute la durée du zona, à une tarsorraphie (suture des paupières) pour empêcher une ulcération ou une surinfection de la cornée.

SÉQUELLES

Ce sont des douleurs, appelées algies postzostériennes, souvent très pénibles, qui peuvent persister des années, surtout chez les personnes âgées ou après un zona ophtalmique. Il est souvent malaisé de les faire disparaître et les analgésiques usuels se révèlent peu opérants. L'efficacité des traitements proposés est d'autant plus grande qu'ils sont prescrits précocement. Les antiviraux administrés tôt ont comme intérêt principal de limiter les séquelles douloureuses.

Voir : varicelle.

zone (phénomène de)

Lors de tests de type sérodiagnostic, réaction négative aux faibles dilutions alors qu'elle s'avère positive à des dilutions plus élevées.

   Au cours du phénomène de zone, un anticorps anti-nucléaire, par exemple, n'est pas retrouvé quand le sérum du malade est testé à la dilution du 1/10, alors qu'on le détecte dans le même sérum testé à la dilution du 1/100. Ce phénomène est évidemment la source de faux négatifs.

zoonose

Maladie de l'animal transmissible à l'homme.

   Certaines zoonoses sont également susceptibles d'être transmises de l'homme à l'animal. Le terme d'anthropozoonose désigne plus spécifiquement les maladies exclusivement transmises de l'animal à l'homme.

   Nombre de zoonoses se transmettent à l'homme par contact direct avec un animal infecté, qu'il s'agisse d'un animal familier (chat, chien, oiseau), domestique (bétail) ou sauvage (renard). D'autres se contractent par l'intermédiaire d'un animal vecteur, comme la peste bubonique, le typhus murin (du rat à l'homme par la puce) ou la fièvre jaune (du singe à l'homme par le moustique). D'autres encore se contractent par de la viande infectée (téniasis, trichinellose).

   La nouvelle variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, probablement due à une transmission à l'homme, par voie alimentaire, du prion responsable de l'encéphalite spongiforme bovine (E.S.B.), constitue dans cette hypothèse une nouvelle zoonose. 

zooprophylaxie

Ensemble des mesures prises pour empêcher la transmission des zoonoses (maladies transmissibles de l'animal à l'homme).

   Ces mesures consistent à contrôler l'état sanitaire des animaux. Elles comprennent la surveillance sanitaire, par les services vétérinaires, des élevages et des animaux ou de la viande ainsi que la vaccination des animaux domestiques, voire, dans certains cas, des animaux sauvages (vaccination du renard contre la rage, par exemple), le traitement médical ou l'abattage systématique des animaux malades, la mise en quarantaine des animaux transportés (prophylaxie de la rage en Grande-Bretagne, par exemple) et la désinfection du matériel ou des locaux contaminés.