Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dent

Organe minéralisé implanté dans le maxillaire, dont la partie visible émerge de l'os.

   Les dents permettent la mastication, qui constitue le premier temps de la digestion. En soutenant les tissus mous (lèvres, joues), elles jouent un rôle dans l'esthétique du visage et dans la prononciation des sons.

   On distingue chez l'être humain les dents de lait, temporaires, et les dents permanentes. Les dents de lait apparaissent entre l'âge de 6 mois et l'âge de 30 mois et sont au nombre de 20. L'éruption des dents permanentes, au nombre de 32, est plus étalée. Elle commence à partir de 6 ans et se termine à 12 ans. L'éruption des 4 dents de sagesse peut se produire à partir de 18 ans environ.

STRUCTURE

La dent est un tissu vivant, innervé et irrigué par des nerfs et des vaisseaux sanguins. Ceux-ci parviennent au centre de la dent par le canal dentaire et forment la pulpe, logée au centre de la dent et contenue dans un tissu calcifié, la dentine. La zone visible de la dent, appelée couronne, est recouverte d'émail, tissu le plus dur de l'organisme ; la racine de la dent, partie implantée dans le maxillaire, est entourée de cément, qui assure l'articulation avec l'os au moyen de fins filaments formant le ligament alvéolodentaire.

DIFFÉRENTS TYPES DE DENTS

On distingue les dents de devant, incisives et canines, et les dents postérieures, prémolaires et molaires.

— Les incisives, au nombre de 8, ont une forme de pelle et permettent de trancher les aliments, les incisives supérieures recouvrant les incisives inférieures à la manière d'une lame de ciseaux par rapport à l'autre.

— Les canines, au nombre de 4, pointues et robustes, sont les dents les plus longues chez l'homme. Situées à la limite des dents postérieures, elles déchiquettent les aliments.

— Les prémolaires, au nombre de 8, les premières des dents postérieures, peuvent avoir 1 ou 2 racines et présentent deux cuspides (protubérances situées sur la surface de mastication) ; elles participent au broiement des aliments.

— Les molaires, au nombre de 12, dont 4 dents de sagesse, possèdent 2 ou 3 racines et de 4 à 5 cuspides ; elles jouent un rôle essentiel dans le broiement des aliments.

PATHOLOGIE

Les dents et la mâchoire peuvent être le siège de douleurs, le plus souvent dues à une carie et à ses conséquences. L'inflammation du nerf, provoquée par la proximité microbienne d'une carie, produit un flux supplémentaire de sang à l'intérieur de la pulpe ; mais l'exiguïté de la cavité pulpaire, emmurée dans la dentine, empêche toute possibilité d'œdème inflammatoire, et toute augmentation de la pression sanguine (au contact du chaud, en position couchée) induit une réaction violente et douloureuse des filets nerveux pulpaires. Le drainage des tissus de soutien apporte un soulagement immédiat ; il doit être complété par un nettoyage et un assainissement des canaux.

   Une infection microbienne peut aussi se produire lors d'une maladie de la gencive et provoquer un abcès. Dans certains cas, des bains de bouche à l'eau salée ou des antibiotiques sont prescrits.

Voir : carie, abcès de la dent, gencive, implant dentaire, parodonte, plaque dentaire.

Le brossage des dents

Il débarrasse les dents des débris alimentaires et de la plaque bactérienne et doit se faire chaque jour, après les principaux repas, durant environ trois minutes à chaque fois. Il faut changer souvent la brosse, qui doit être à manche souple, à petite tête (pour atteindre les zones d'accès difficile), munie de poils synthétiques souples et arrondis. Le brossage doit être plus minutieux qu'énergique ; il s'effectue sur toutes les faces des dents, dans un mouvement dirigé de la gencive - à brosser aussi - vers la dent. L'angle des poils avec la surface de la dent doit être de 45 °. Le dentifrice permet de polir les dents et de rafraîchir l'haleine. Une fois par jour, le passage d'un fil dentaire entre les dents complète le brossage. Les bridges et les appareils orthodontiques fixés se nettoient à l'aide de brossettes interdentaires.

dent (abcès de la)

Collection de pus localisée dans les tissus qui enveloppent la racine dentaire.

CAUSES

Un abcès de la dent résulte d'une infection de la pulpe, formée de nerfs et de vaisseaux sanguins et située dans la cavité centrale de la dent. Une fois celle-ci détruite, l'infection atteint l'os de la mâchoire. Cette infection peut résulter d'une fracture de la dent, d'une parodontopathie (maladie des gencives) ou, le plus souvent, d'une carie dentaire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Un abcès dentaire se signale par une rougeur et un gonflement de la gencive. Une douleur lancinante gêne fortement la mastication. Céphalées, fièvre et fatigue générale accompagnent souvent l'évolution de l'abcès. Si le drainage se fait spontanément (rupture de la paroi de l'abcès), un pus verdâtre et fétide s'écoule et la douleur s'estompe généralement. Dans ce cas, l'abcès aboutit à la formation d'un granulome (amas cellulaire inflammatoire) ou d'un kyste.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Les progrès de l'endodontie (étude des tissus pulporadiculaires de la dent, de leur pathologie et des traitements qui s'y rattachent) favorisent aujourd'hui la conservation de la dent. Une simple incision au bistouri permet le drainage du pus si celui-ci ne s'est pas fait naturellement. Elle est suivie par un traitement endodontique (assainissement des canaux infectés puis comblement de la cavité par une pâte d'obturation), complété par la pose d'une couronne. Dans les cas où l'incision est impossible (tuméfaction sans pus encore formé), des antibiotiques sont prescrits par voie orale.

   Quand l'abcès résulte d'une maladie de la gencive, drainage au bistouri, détartrage et curetage sont indiqués, auxquels s'ajoutent des mesures d'hygiène quotidienne.

   Les visites de contrôle chez le dentiste (deux fois par an pour l'enfant, une fois par an pour l'adulte) évitent la propagation d'une carie ou d'une infection de la gencive, qui peut atteindre l'os.

dent incluse

Arrêt partiel ou total de l'éruption d'une dent qui demeure sous la gencive ou est complètement enchâssée dans l'os de la mâchoire.

   L'inclusion la plus fréquente concerne les dents de sagesse, lorsque, évoluant tardivement, celles-ci ne trouvent pas suffisamment de place et restent coincées derrière la dernière molaire. Les canines supérieures peuvent aussi rester incluses. Si l'évolution est partielle, les bactéries de la plaque dentaire se glissent entre la dent et la gencive et entraînent douleur, enflure et empâtement ganglionnaire, ce qui peut nécessiter l'extraction chirurgicale de la dent.