Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chlore

Élément chimique très répandu dans la nature.

   Le chlore gazeux (Cl2), formé de deux atomes de chlore, est fabriqué industriellement mais n'existe pas tel quel dans la nature. Il réagit avec l'eau pour former de l'acide chlorhydrique.

   Dans la nature et dans l'organisme, le chlore est présent sous forme de sels, surtout de chlorure de sodium (sel de table). Le sang humain contient environ 100 millimoles de chlorure par litre. Cette concentration peut augmenter dans les affections rénales et diminuer en cas de vomissements répétés.

   Le chlore entre dans la composition de l'eau de Javel, désinfectant très actif de l'eau et des surfaces. On l'utilise également dans le soluté de Dakin, un antiseptique de la peau.

   Un effet caustique plus ou moins marqué existe pour tous les produits à base de chlore. Ceux-ci sont irritants pour la peau et surtout pour les muqueuses, et extrêmement toxiques en cas d'ingestion accidentelle. Ils doivent être tenus hors de portée des enfants.

chloroforme

Liquide incolore et volatil, autrefois utilisé comme anesthésique.

   Le chloroforme, qui permettait une anesthésie générale par inhalation, est aujourd'hui quasiment abandonné du fait de sa forte toxicité cardiaque.

chlorose

Forme grave d'anémie ferriprive (par manque de fer).

   La chlorose se caractérise par une perte de la coloration physiologique blanc rosé de la peau, qui devient jaune verdâtre en raison d'une baisse du taux d'hémoglobine. Le terme est aujourd'hui désuet.

choane

Orifice postérieur des fosses nasales.

   Au nombre de deux, les choanes sont séparés l'un de l'autre par le vomer, os de la cloison nasale. Ils permettent le passage de l'air des fosses nasales vers le cavum, partie supérieure du pharynx.

   L'atrésie choanale (absence congénitale de développement des choanes) entraîne des difficultés respiratoires chez le nouveau-né. Le traitement repose sur leur ouverture chirurgicale.

choc anaphylactique

Manifestation la plus sévère de l'allergie aiguë entraînant une grave défaillance circulatoire et des difficultés respiratoires.

   Le choc anaphylactique est dû à un mécanisme d'hypersensibilité immédiate (type I), déclenché par une substance avec laquelle un sujet allergique a déjà été en contact antérieurement ; sa conséquence est la libération dans la circulation sanguine d'histamine et d'autres substances entraînant la dilatation des vaisseaux sanguins et la constriction des bronches. Les substances en cause sont parfois des aliments (lait, œufs, poisson, fruits de mer) ou des médicaments (sérums, antibiotiques, analgésiques, anesthésiques locaux). Il existe parfois des réactions initiales aussi graves lors du tout premier contact avec certaines substances (piqûres d'insectes).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le choc anaphylactique se déclenche dans les minutes ou dans l'heure qui suivent le contact et est annoncé par une intense sensation de malaise. Il s'accompagne de démangeaisons débutant à la paume des mains, de frissons, de sueurs, d'une pâleur suivie d'une rougeur diffuse, d'une éruption d'urticaire. Peu après apparaissent une gêne respiratoire sévère, une chute de la tension artérielle, tandis que le pouls devient imperceptible. Parfois surviennent des vomissements ou une diarrhée sanglante, une crise d'asthme, un œdème de Quincke (gonflement du visage). Dans les formes les plus graves et en l'absence de traitement, l'importance du choc et de la gêne respiratoire peut entraîner la mort.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement nécessite une hospitalisation d'urgence en service de réanimation et repose principalement sur l'administration immédiate par voie intraveineuse d'adrénaline, un remplissage vasculaire, éventuellement l'injection de corticostéroïdes et d'antihistaminiques, d'efficacité moins immédiate. Dans les cas extrêmes, une intubation trachéale peut être nécessaire.

   La prévention est la même que pour les autres troubles allergiques : empêcher le contact avec les substances en cause, si cela est possible, ou pratiquer une désensibilisation (injections répétées de doses infinitésimales et très progressivement croissantes de ces substances), en particulier dans les cas d'allergie à un venin d'insecte. De plus, on conseille au sujet chez qui le risque persiste d'avoir en permanence de l'adrénaline à portée de main, qu'il peut s'administrer facilement en attendant l'arrivée d'un médecin.

Voir : allergie.

choc cardiogénique

Insuffisance circulatoire aiguë consécutive à une défaillance fonctionnelle de la pompe cardiaque.

CAUSES

Un choc cardiogénique est le plus souvent dû à un infarctus du myocarde étendu, la partie valide du muscle cardiaque étant insuffisante pour assurer la circulation sanguine, même lorsque l'organisme est au repos. D'autres atteintes, comme des lésions valvulaires sévères, une embolie pulmonaire massive, des myocardiopathies (atteintes non coronaires du muscle cardiaque) ou des myocardites aiguës, peuvent, lorsqu'elles sont à un stade avancé, être responsables de l'apparition d'un choc cardiogénique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le choc cardiogénique est caractérisé par une chute de la pression artérielle systolique, associée à une diminution du débit cardiaque. Celle-ci se traduit par une pâleur des extrémités, des sueurs, un refroidissement de la peau, des troubles de la conscience, des urines peu abondantes et foncées. L'altération de la fonction de pompe du cœur peut entraîner un engorgement circulatoire dans les poumons, aboutissant parfois à un œdème pulmonaire.

TRAITEMENT

Il repose sur des mesures de réanimation en unité de soins intensifs, avec utilisation de substances stimulant la contractilité cardiaque (dobutamine, par exemple). Des dispositifs d'assistance circulatoire, comme la contrepulsion par ballonnet intra-aortique, peuvent partiellement pallier la diminution de débit sanguin ou diminuer le travail du cœur. Si la cause du choc est un infarctus du myocarde aigu, on cherche à dilater dès les premières heures la thrombose coronaire par une angioplastie de l'artère coronaire responsable.

   En cas de défaillance cardiaque globale, un cœur artificiel externe (Thoratec), peut être mis en place, qui assure la survie du patient dans l'attente d'une transplantation cardiaque. Celle-ci est souvent le seul recours pour les malades jeunes.

PRÉVENTION

Le choc cardiogénique est une affection grave ; aussi le meilleur traitement demeure-t-il préventif. Il consiste à lutter contre les facteurs favorisant le développement de lésions des artères coronaires : tabagisme, obésité, diabète, taux de cholestérol élevé, hypertension artérielle. Chez les patients cardiaques, un bilan médical précis et une surveillance régulière permettent de mieux guider les choix de traitement et, notamment, de déterminer le moment où une intervention devient nécessaire.