Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

béance dentaire

Existence d'un espace anormal entre les dents du haut et celles du bas.

   La béance dentaire la plus fréquente est la béance antérieure : bouche fermée, les incisives, les canines, voire les prémolaires, du haut ne sont pas en contact avec celles du bas. Lorsqu'elle est importante, elle peut entraîner une béance labiale au repos.

   Son origine peut être basale ou alvéolaire.

— La béance basale résulte d'une mauvaise position du maxillaire supérieur et du maxillaire inférieur l'un par rapport à l'autre. Elle est généralement d'origine héréditaire et se traite par la chirurgie orthopédique afin de replacer les deux os l'un en face de l'autre.

— La béance alvéolaire est une anomalie souvent acquise du fait de la succion tardive du pouce ou de l'interposition de la langue entre les dents lors de la déglutition. Elle ne se corrige pas spontanément et requiert un traitement orthodontique.

béance du col utérin

Situation caractérisée par une ouverture anormale de l'orifice du col de l'utérus.

Synonyme : béance isthmique.

CAUSES

La béance du col utérin est le plus souvent d'origine traumatique : elle apparaît après un accouchement difficile ou un avortement provoqué traumatique. Lorsqu'elle est congénitale, elle est souvent associée à d'autres malformations utérines.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

La béance du col utérin se manifeste uniquement lors de la grossesse et peut entraîner soit un avortement tardif (au cours du 2e trimestre de la grossesse), soit un accouchement prématuré. Elle est évoquée après une hystérographie ou une hystéroscopie. Le diagnostic est établi par le calibrage du col avec un mandrin (instrument métallique de diamètre croissant). Au cours de la grossesse, seule l'échographie du col de l'utérus permet d'évaluer le risque d'accouchement prématuré en mesurant sa longueur et son ouverture.

TRAITEMENT

Il repose sur le cerclage du col utérin dans les trois premiers mois de la grossesse. Cette petite intervention consiste à passer un fil autour de l'orifice du col utérin et à le serrer convenablement. Le fil est sectionné au début du 9e mois de la grossesse ou au commencement du travail si l'accouchement survient prématurément.

Voir : cerclage.

bébé collodion (syndrome du)

Syndrome congénital très rare atteignant le nouveau-né, caractérisé par une enveloppe cutanée anormale.

   Un nouveau-né atteint du syndrome du bébé collodion conserve à la naissance la couche épitrichiale (couche superficielle de la peau qui, normalement, se détache vers le 7e mois de gestation). Cette couche forme une membrane lisse, luisante, tendue, qui rapidement se fissure, se décolle par endroits et saigne faiblement.

   Ce syndrome nécessite un traitement en urgence : mise en couveuse, réhydratation, surveillance de la perméabilité respiratoire et des fonctions rénales. Il est régressif (retour à une peau normale) dans 10 % des cas, mais, le plus souvent, il évolue après trois à six mois vers une dermatose généralisée sèche (ichtyose) nécessitant des soins réguliers et continus.

bec-de-lièvre

fente labiopalatine

bec-de-perroquet

ostéophyte

becquerel

Unité de mesure de la radioactivité.

   Le nom de cette unité de mesure a été choisi en hommage au physicien français Henri Becquerel qui donna la première description de la radioactivité en 1896. Depuis 1982, le becquerel (Bq) remplace officiellement le curie dans le système international des unités. Un becquerel correspond à la désintégration de 1 noyau atomique par seconde. Un curie (1 Ci) correspond à 37 milliards de becquerels (37 GBq).

   Cette unité est employée en médecine lorsqu'on utilise des produits radioactifs dans une intention thérapeutique (pour soigner certaines maladies comme le cancer) ou diagnostique (scintigraphie). Dans ce dernier cas, la substance radioactive dont on suit la diffusion dans l'organisme du patient est appelée « traceur ». Selon la nature du corps radioactif utilisé, un examen nécessite de quelques dizaines de kilobecquerels (1 kBq = 1 000 Bq) à plusieurs mégabecquerels (1 MBq = 1 000 000 Bq).

   La mesure en becquerels de la radioactivité ne suffit pas à elle seule à évaluer le risque d'une irradiation par un corps radioactif. Il faut également tenir compte de sa période radioactive (temps nécessaire à la désintégration de la moitié des atomes contenus dans un échantillon de ce corps), de sa distribution dans l'organisme, de l'énergie et du type de rayonnement émis au cours de la désintégration des noyaux atomiques. D'autres unités sont utilisées (gray, sievert) pour caractériser les effets des rayonnements.

bégaiement

Perturbation de l'élocution, caractérisée par l'hésitation, la répétition saccadée, la suspension pénible et même l'empêchement complet de la faculté d'articuler.

   Le bégaiement est un trouble fréquent chez l'enfant, avec prédominance masculine (3,5 garçons pour 1 fille) : de 5 à 10 % des enfants en seraient atteints lors de leur entrée à l'école.

DIFFÉRENTS TYPES DE BÉGAIEMENT

— Le bégaiement clonique se manifeste par la répétition involontaire et saccadée d'une syllabe ; physiologique chez l'enfant de 2-3 ans, il disparaît spontanément en quelques semaines ou en quelques mois.

— Le bégaiement tonique est l'impossibilité d'émettre certains mots pendant un temps variable : il survient souvent lors de l'émission du premier mot de la phrase.

— Le bégaiement tonicoclonique est le plus fréquent, associant à des degrés divers les deux aspects précédents : après le blocage initial, on observe la répétition explosive de certaines syllabes. Les consonnes semblent favoriser le bégaiement, mais chaque sujet peut avoir sa syllabe élective ou son mot d'achoppement préférentiel.

— Le bégaiement par inhibition est très différent : lorsqu'une question lui est posée, le sujet bègue reste inerte et inexpressif avant de commencer à parler.

CAUSE

Elle n'est pas établie de façon certaine. Le bégaiement peut survenir dans un contexte affectif particulier (choc émotif intense, perturbation de la vie familiale) ou accompagner un trouble du développement du langage. Son incidence familiale suggère une vulnérabilité génétique.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

Le bégaiement survient chez l'enfant pendant la période d'acquisition de la parole et du langage, généralement entre 18 mois et 4 ans. Son apparition est insidieuse, s'étendant sur plusieurs semaines ou plusieurs mois ; elle est marquée par des troubles épisodiques : l'enfant bégaie lorsqu'il est dans des phases d'excitation ou de stress, ou lorsqu'il est pressé de communiquer. Ultérieurement, le désordre peut devenir chronique. On observe des signes associés : troubles moteurs, affectant le visage, les muscles respiratoires, et phénomènes vasomoteurs (rougeur de la face, hypersalivation). Un quart des enfants bègues présentent parallèlement un retard dans le développement de la parole et du langage.

   Le bégaiement est très influencé par le contexte émotionnel. Certaines situations (comme le téléphone) tendent à l'augmenter. Il s'atténue ou disparaît lors du cri et du chuchotement et n'affecte pas le chant. La lecture, la récitation l'atténuent le plus souvent. Le bégaiement prolongé engendre un grand nombre de réactions émotionnelles consécutives au sentiment d'être incapable de parler de façon correcte. Il peut être autoentretenu par la peur de bégayer.

TRAITEMENT

Il repose essentiellement sur la rééducation orthophonique. Celle-ci paraît particulièrement indiquée et efficace chez le jeune enfant. Elle s'impose d'autant plus impérieusement lorsqu'un retard de parole et de langage se trouve associé au bégaiement. Il existe différentes techniques de rééducation orthophonique, adaptées à l'âge et au comportement de chaque enfant. En cas de bégaiement du jeune enfant, il est recommandé aux parents de ne pas faire répéter les mots à l'enfant qui commence à parler, afin de ne pas favoriser les répétitions et de ne pas fixer le phénomène. Depuis quelques années se sont développées des techniques thérapeutiques, comme la psychothérapie comportementale, qui s'adressent plutôt au grand enfant ou à l'enfant ayant éprouvé découragement, honte, difficultés d'affirmation de soi à cause de son bégaiement. Les psychothérapies de type psychanalytique donnent des résultats dans les cas où prédomine une souffrance psychologique. Les traitements en groupe ont montré leur efficacité et la participation de l'entourage peut être utile. Certains médicaments peuvent être parfois proposés dans les formes sévères. Environ 80 % des enfants atteints de bégaiement guérissent, et ce avant l'âge de 16 ans.