Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

stérilité (suite)

TRAITEMENT

Le traitement est chirurgical ou médicamenteux, en fonction de l'origine de la stérilité. Le traitement chirurgical est indiqué lors des stérilités d'origine tubaire. Il vise à rétablir la perméabilité des trompes ou à libérer le petit bassin des adhérences afin de permettre aux pavillons des trompes, parfois reconstitués par salpingoplastie, de capter à nouveau les ovules libérés par l'ovaire. La nature de l'intervention varie en fonction de la localisation de la lésion (partie de la trompe proche de l'utérus ou du pavillon, par exemple). Les résultats sont souvent plus satisfaisants lorsque la lésion est proche de l'utérus. Les fibromes utérins et certaines malformations utérines peuvent également être opérés avec succès.

   Le traitement médical est indiqué en cas de défaut de la glaire cervicale ou de trouble de l'ovulation. Dans le premier cas, il fait appel à la prise orale d'œstrogènes du 6e au 13e jour du cycle, la qualité de la glaire étant ensuite jugée grâce au test postcoïtal de Hühner. Dans le deuxième cas, il repose sur l'administration orale, pendant la première partie du cycle, de citrate de clomiphène, médicament neurotrope qui stimule l'ovulation. Ce traitement est souvent associé à la prise d'œstrogènes et/ou d'hormone gonadotrophique (naturelle ou recombinante). Les hormones gonadotrophiques stimulent directement les ovaires. Enfin, lorsqu'elle est nécessaire, une injection d'hormone chorionique gonadotrophique (h.C.G.), hormone sécrétée par le placenta pendant la grossesse, permet de déclencher l'ovulation. Un soutien en progestérone est ensuite nécessaire pendant la 2e phase du cycle.

   Le traitement inducteur de l'ovulation nécessite une surveillance étroite du cycle : dosages hormonaux sanguins portant sur les œstrogènes, l'hormone lutéinisante et la progestérone et pratiqués soit séparément, soit simultanément autour de la période ovulatoire ; échographie mesurant la taille du ou des follicules ovariens et précisant leur nombre exact ; étude de la glaire cervicale, pratiquée lors d'un examen gynécologique.

   Après une stimulation ovarienne, il existe un risque plus élevé de grossesse multiple. Si le traitement, chirurgical ou médical, ne suffit pas à obtenir une grossesse, une insémination artificielle ou une fécondation in vitro peut être envisagée. Dans le cadre d'une stérilité d'origine immunologique, l'insémination artificielle doit être intra-utérine pour court-circuiter la glaire cervicale.

Le bilan de stérilité

Évaluer la ou les causes de la stérilité d'un couple consiste à pratiquer, après un interrogatoire commun et un examen clinique de chacun des 2 membres du couple, un certain nombre d'examens.

   L'interrogatoire permet d'obtenir des données chronologiques sur la stérilité du couple, d'évaluer sa vie sexuelle et d'éclaircir les antécédents médicaux et gynécologiques. L'examen clinique sert à préciser la bonne morphologie des appareils génitaux féminin et masculin.

   Les examens complémentaires, qui peuvent être pratiqués en l'espace de 2 ou 3 mois, portent sur 4 axes : la fonction ovarienne (courbe de température, dosages hormonaux, échographie pelvienne) ; les voies génitales de la femme (hystérosalpingographie, cœlioscopie, hystéroscopie) ; le sperme de l'homme (spermogramme, spermocytogramme et test de migration suivie) ; la glaire cervicale (test de Hühner, test de pénétration croisée). Ils permettent de déterminer si la stérilité est d'origine masculine ou féminine et de proposer un traitement.

— La courbe de température est établie par la femme sur 3 mois : celle-ci prend sa température tous les matins, au lever et avant tout effort. Cette courbe permet de diagnostiquer la survenue et le jour de l'ovulation, et d'évaluer la durée de la 2e phase du cycle.

— Un bilan hormonal (dosage dans le sang des hormones folliculostimulante [FSH] et lutéinisante [LH] ainsi que de l'œstradiol, de la testostérone, de la progestérone, de la prolactine, l'inhibine B et de l'AMH) est effectué en début de cycle chez la femme.

— Des échographies pelviennes sont parfois pratiquées, du 8e au 14e jour du cycle, pour diagnostiquer la croissance folliculaire, témoignant de l'ovulation.

— Une hystérosalpingographie, complétée le cas échéant par une cœlioscopie et une hystéroscopie, permet de vérifier la normalité des trompes et de la cavité utérine.

— Un examen du sperme (spermogramme) est pratiqué. Si le résultat est anormal, le spermogramme est répété et les investigations ultérieures sont en rapport avec le type d'anomalies du sperme : bilan hormonal, prélèvement testiculaire, test de migration et de survie des spermatozoïdes.

— Un test postcoïtal de Hühner, souvent complété par un test de pénétration croisée, permet d'évaluer à la fois les spermatozoïdes, la glaire cervicale et l'interaction sperme-glaire.

Sternberg (cellule de)

Cellule pathologique caractéristique de la maladie de Hodgkin.

   Cette cellule, décrite en 1898 par le médecin autrichien Carl Sternberg, est constamment retrouvée dans les proliférations cellulaires envahissant les ganglions lymphatiques dans la maladie de Hodgkin. Elle ne représente toutefois qu'une petite partie des cellules anormales présentes dans ces proliférations. À l'examen microscopique d'un prélèvement de ganglion hodgkinien, la cellule de Sternberg apparaît comme une cellule de grande taille, dotée d'un gros noyau bourgeonnant et d'aspect boursouflé qui contient plusieurs nucléoles (éléments arrondis) bleutés, très visibles, évoquant des yeux. Elle est en outre porteuse de marqueurs de surface, tels que l'antigène CD30, permettant son identification en cas de doute.

   L'origine de la cellule de Sternberg est controversée. De nombreux éléments concordants accréditent fortement l'hypothèse selon laquelle elle proviendrait des lymphocytes (variété de globule blanc jouant un rôle important dans les mécanismes immunitaires), peut-être à la suite d'une transformation provoquée par le virus de la mononucléose infectieuse.

sterno-cléido-mastoïdien (muscle)

ou

sternomastoïdien

Muscle de forme allongée, situé obliquement de chaque côté du cou.

   Les muscles sterno-cléido-mastoïdiens, au nombre de deux – un de chaque côté du cou –, ont plusieurs chefs (points d'insertion) : en bas, ils s'attachent d'une part sur le bord supérieur du sternum, d'autre part sur la partie interne de la clavicule. Puis ils montent obliquement vers l'arrière pour s'insérer sur l'apophyse mastoïde (pointe osseuse derrière l'oreille) et sur l'os occipital (derrière la tête). Facilement visibles, surtout quand ils se contractent, ils permettent à la tête de s'incliner en avant et sur le côté.

PATHOLOGIE

En cas de troubles respiratoires, les muscles sterno-cléido-mastoïdiens servent de muscles inspirateurs accessoires en soulevant les clavicules ; leur contraction, devenue trop apparente (il se forme notamment un creux au-dessus du sternum à l'inspiration), constitue alors un signe diagnostique de gêne respiratoire, appelé tirage. Le torticolis congénital, dû à une rétraction d'un muscle sterno-cléido-mastoïdien, doit être opéré car il peut entraîner à terme des déformations irréductibles de la face et du cou.