Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

anxiété

Trouble émotionnel se traduisant par un sentiment indéfinissable d'insécurité.

   S'il existe une anxiété « normale » qui améliore l'apprentissage et les performances, l'anxiété peut aussi devenir pathologique : le sujet se trouve alors si profondément conditionné qu'il ne peut plus la contrôler.

CAUSES

Sigmund Freud relie l'anxiété à des besoins sexuels non satisfaits, mais la constatation de l'importance du « bonding » (processus par lequel un lien psychologique se crée entre parents et nouveau-né) a permis d'élaborer des théories reposant sur la peur de perdre les objets aimés. Parallèlement, les psychologues comportementalistes attribuent l'anxiété à une souffrance ou à un choc psychologique (accident, conflit, échec).

   Banale au cours des états dépressifs, l'anxiété constitue le symptôme essentiel de la plupart des névroses (névrose d'angoisse, hystérie, phobie, obsession). Elle se rencontre aussi dans les troubles psychotiques et la maladie maniacodépressive. Enfin, elle peut être le signe d'une maladie organique : affection cardiaque (infarctus du myocarde, arythmie), insuffisance respiratoire, asthme, hyperthyroïdie. L'abus de certains médicaments (amphétamines, barbituriques, anxiolytiques, hormones corticostéroïdes ou thyroïdiennes) ou de certains produits toxiques peut déclencher, surtout chez les sujets prédisposés, des états anxieux.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'anxiété comporte trois caractères principaux : pressentiment d'un danger vague et imminent, réactions physiques variées (sensation d'étouffement, palpitations, sueurs, sécheresse de la bouche, vertiges, tremblements, troubles du transit), impression pénible d'impuissance ou de faiblesse devant la menace, chaque symptôme venant renforcer le qui-vive. Classiquement, le terme d'anxiété est donné au versant psychique du trouble alors que l'on réserve celui d'angoisse au versant somatique.

   Le malade peut s'agiter, marcher sans but ou rester cloué sur place par la panique qui grandit en lui. La durée d'une crise d'anxiété est en général de 1 ou 2 heures. Quand les crises se répètent chez un sujet présentant un fond anxieux permanent, on parle de névrose d'angoisse.

DIFFÉRENTS TYPES D'ANXIÉTÉ

La classification des troubles anxieux permet d'envisager des traitements spécifiques adaptés. Elle comprend : le trouble panique avec ou sans agoraphobie, l'anxiété avec phobie (animal, situation, accident, phobies sociales, etc.), le trouble obsessionnel compulsif, l'état de stress post-traumatique, l'anxiété généralisée, le trouble anxieux en rapport avec une affection médicale ou un toxique.

TRAITEMENT

Il repose d'abord sur l'attitude de l'entourage du patient, qui doit rester calme et apaisant, sans attendrissement excessif mais sans agressivité ni mépris. S'il existe toute une gamme de médicaments contre l'anxiété dont la prescription est limitée dans le temps (tranquillisants [benzodiazépines], bêtabloquants, neuroleptiques à faibles doses et certains antidépresseurs), celle-ci ne peut en aucun cas se traiter sans avis médical, sous peine d'une aggravation parfois liée à la prise abusive de médicaments (pharmacomanie). Le traitement de fond s'oriente souvent vers une psychothérapie. Les techniques de relaxation, l'exercice physique, une meilleure hygiène de vie constituent dans tous les cas un appoint indispensable.

anxiolytique

Médicament utilisé dans le traitement de l'anxiété et de ses différentes manifestations, faisant partie des tranquillisants.

   Les anxiolytiques les plus prescrits sont les benzodiazépines, les carbamates, l'hydroxyzine. Ces médicaments ont plusieurs indications : anxiété simple, à condition qu'elle soit réellement gênante ; insomnie d'endormissement (et non pas réveil précoce) ; attaque de panique (crise anxieuse aiguë) ; états d'agitation psychiatrique incontrôlable ; anxiété au cours des névroses. Leur administration se fait par voie orale ou, parfois, en cas d'urgence, par injection.

   Un risque partagé par nombre de ces produits est l'augmentation de leurs effets s'ils sont associés à de l'alcool. Les interactions avec les autres médicaments sont nombreuses. Par ailleurs, la somnolence qu'ils entraînent rend dangereuse la conduite d'un véhicule. Les benzodiazépines, bien que peu toxiques si les règles de prescription sont respectées, peuvent provoquer une dépendance, voire une véritable toxicomanie. Leur utilisation doit être particulièrement surveillée chez les anciens toxicomanes. La consultation en centre d'addictologie est parfois nécessaire.

   La prescription de certains antidépresseurs est possible au cours des troubles paniques et des formes d'anxiété plus spécialisées. 

aorte

Principale artère de l'organisme, naissant à la base du ventricule gauche et distribuant le sang oxygéné par les poumons dans tout le corps.

   À partir du ventricule gauche, l'aorte décrit une courbe en forme de crosse pour traverser le thorax, puis l'abdomen, avant de se diviser en ses deux branches terminales, les artères iliaques primitives, destinées principalement aux membres inférieurs. Au niveau de la crosse aortique naissent les artères coronaires (qui irriguent le cœur), le tronc artériel brachiocéphalique, l'artère sous-clavière gauche et la carotide primitive gauche (qui irriguent les membres supérieurs et le cerveau).

PATHOLOGIE

On peut observer diverses anomalies : un rétrécissement congénital au niveau de l'isthme (coarctation) ; une atteinte de la paroi, en général par une plaque d'athérome, aboutissant à la dilatation (anévrysme) ou à un rétrécissement du vaisseau. Dans les deux cas, la formation de caillots est fréquente, responsable d'embolies du cerveau et des membres. Une autre lésion athéromateuse est la dissection, clivage se produisant dans l'épaisseur de la paroi. Toutes ces atteintes justifient un traitement chirurgical.

aortite

Inflammation de la paroi de l'aorte.

   La forme la plus classique, l'aortite syphilitique, est liée à l'atteinte du vaisseau par l'agent de la syphilis, le tréponème pâle, à un stade tardif de la maladie, appelé syphilis tertiaire. Une angéite ou une spondylarthrite ankylosante peuvent également s'accompagner d'une aortite.

   Une aortite se traduit par des lésions, observées le plus souvent sur l'aorte thoracique ascendante : insuffisance valvulaire aortique (valve fuyante), rétrécissement de l'origine (ostium) des artères coronaires pouvant provoquer un angor, calcification de la paroi aortique ou anévrysme, habituellement de type sacciforme (en forme de sac). La sérologie (recherche des anticorps dans le sang du malade) est utile au diagnostic, et le traitement comporte parfois, outre la prise de pénicilline, une intervention chirurgicale.