Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

cardioplégie

Technique médicale destinée à provoquer un arrêt de l'activité du muscle cardiaque afin de protéger le cœur au cours d'interventions chirurgicales cardiaques ou thoraciques.

   La cardioplégie consiste à perfuser par voie intraveineuse des solutions dites cardioplégiques, provoquant l'arrêt des battements cardiaques. La cardioplégie est souvent associée à la mise en place d'une circulation extracorporelle, court-circuitant le cœur : le sang veineux de l'opéré circule à travers un appareil qui l'oxygène et le réinjecte dans les artères.

cardiorraphie

Suture permettant la fermeture d'une brèche du cardia, orifice supérieur de l'estomac où s'abouche l'œsophage.

   Du fait de la rareté de ce type de lésion, qui survient, par exemple, après des vomissements violents et prolongés, la cardiorraphie est une intervention peu fréquente.

cardiothyréose

Complication cardiaque d'une hyperthyroïdie (hypersécrétion d'hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde).

   La cardiothyréose se traduit par des troubles du rythme cardiaque : les plus fréquents sont l'arythmie complète par fibrillation auriculaire, comportant un risque embolique, et le flutter auriculaire (contraction anormalement rapide des oreillettes). Une insuffisance cardiaque peut succéder au trouble du rythme ; elle est plus fréquente chez le sujet âgé. Le dosage des hormones thyroïdiennes, systématique en cas de troubles cardiaques inexpliqués chez le sujet âgé, permet de rattacher les symptômes cardiaques à une hyperthyroïdie.

TRAITEMENT

Les troubles du rythme et l'insuffisance cardiaque cèdent au traitement de l'hyperthyroïdie et à la prise de bêtabloquants.

cardiotonique

Médicament augmentant la force de contraction du cœur.

Synonyme : tonicardiaque.

   Les cardiotoniques comprennent trois catégories de médicaments : les amines sympathomimétiques (adrénaline, isoprénaline, dopamine, dobutamine) ; les inhibiteurs des phosphodiestérases (amrinone, milrinone, enoximone) ; les digitaliques, ou glucosides cardiotoniques (digoxine, digitoxine). Tous augmentent, par des mécanismes variables, la concentration de calcium dans les cellules du myocarde (muscle du cœur), provoquant une élévation du débit cardiaque et une augmentation de l'excitabilité myocardique.

INDICATIONS ET MODES D'ADMINISTRATION

Les médicaments cardiotoniques sont indiqués en cas d'insuffisance cardiaque et pour traiter certains troubles du rythme (accélération, ralentissement). Ils sont prescrits soit par voie injectable en cas d'urgence, dont le choc cardiogénique et l'arrêt cardio-circulatoire, soit par voie orale à long terme (mode habituel d'administration pour les médicaments digitaliques).

EFFETS INDÉSIRABLES

Chaque produit a ses propres effets indésirables, mais il existe un risque commun : l'apparition de troubles du rythme cardiaque, parfois graves (accélération ou ralentissement trop intenses).

cardiovasculaire (appareil)

appareil circulatoire

cardioversion

Méthode de traitement de certains troubles du rythme cardiaque par choc électrique externe.

Synonymes : choc électrique externe, défibrillation.

   Utilisée pour la première fois en 1956, la cardioversion est pratiquée à l'aide d'un appareil appelé défibrillateur.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Elles diffèrent selon le degré d'urgence de la cardioversion.

— En urgence, il s'agit souvent de traiter un trouble du rythme spontanément mortel comme une fibrillation ventriculaire (contraction rapide et irrégulière des ventricules), notamment au cours des premières heures d'un infarctus du myocarde. Il peut également s'agir de réduire un autre trouble du rythme, ventriculaire (tachycardie ventriculaire) ou auriculaire (fibrillation ou flutter auriculaire), mal toléré en lui-même ou à cause d'une cardiopathie sous-jacente susceptible de s'aggraver encore.

— Sans caractère d'urgence encore, il peut s'agir du traitement d'une arythmie installée depuis quelques jours ou quelques semaines, après échec d'un traitement médicamenteux anti-arythmique, ou d'une arythmie récidivant sous traitement médicamenteux.

   Les contre-indications de la cardioversion ne sont prises en compte qu'en dehors d'une situation d'extrême urgence. Ce sont principalement l'âge du patient (supérieur à 75 ans), la présence d'une cardiomégalie (augmentation de la taille du cœur) importante ou d'une insuffisance cardiaque.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

La cardioversion se pratique en milieu hospitalier. La douleur thoracique qu'elle engendre justifie une brève anesthésie générale, mais celle-ci peut être impossible à effectuer en cas d'extrême urgence. Le médecin applique une électrode sur le sternum et une autre sur la paroi latérale gauche du thorax, puis déclenche la stimulation électrique, qui a pour effet de suspendre momentanément l'influx nerveux du cœur afin de permettre une reprise, généralement normale cette fois, des battements cardiaques. Après la cardioversion, une surveillance du malade est indispensable. Dans la majorité des cas, cette méthode est parfaitement bien tolérée.

cardite rhumatismale

Inflammation des tissus du cœur, consécutive à un rhumatisme articulaire aigu.

   En raison de mesures préventives (antibiotiques), la cardite rhumatismale, couramment appelée rhumatisme cardiaque, a pratiquement disparu dans les pays industrialisés.

   Il s'agit d'une inflammation des tissus qui atteint le péricarde (enveloppe du cœur), le myocarde (muscle du cœur) et l'endocarde (tunique interne du cœur). Elle est généralement associée à une inflammation d'autres organes comme les poumons, les articulations et la peau. La cardite rhumatismale se traduit par une fièvre, une douleur dans la poitrine et parfois un essoufflement. Il s'y ajoute souvent des douleurs articulaires.

DIAGNOSTIC

À l'examen, le cœur bat vite et l'on peut entendre un souffle par lésion d'une valvule cardiaque ou un frottement péricardique par atteinte du péricarde. Des signes d'insuffisance cardiaque sont parfois présents (essoufflement, jambes lourdes et gonflées). L'électrocardiogramme peut mettre en évidence des anomalies électriques (troubles du rythme ou de la conduction cardiaques). Sur la radiographie du thorax, le cœur apparaît dilaté s'il existe une péricardite. L'échographie cardiaque permet de faire un excellent bilan de l'atteinte.

   En l'absence de traitement, la cardite rhumatismale laisse des séquelles cardiaques concernant notamment les valvules (valvulopathie postrhumatismale).

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Les médicaments anti-inflammatoires (corticostéroïdes) sont prescrits pour traiter la poussée de la maladie ; un traitement antibiotique (pénicilline) prolongé sur plusieurs années permet d'éviter les rechutes.

   Le traitement préventif repose sur l'usage des antibiotiques lors de toute infection à streptocoques de l'enfant et de l'adolescent, principalement en cas d'angines et d'otites.