Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

angioplastie

Intervention consistant à réparer, à dilater ou à remodeler un vaisseau déformé, rétréci ou dilaté.

INDICATIONS

Le choix d'une angioplastie dépend de la localisation de la lésion (au niveau d'une bifurcation ou non), de son aspect à l'examen radiologique (longueur, éventuelles anfractuosités, excentration, présence de calcifications) et de son retentissement sur le débit sanguin. L'angioplastie est le plus souvent indiquée pour traiter la sténose (rétrécissement) des artères coronaires (responsable d'angor [angine de poitrine] ou d'infarctus du myocarde), celle des artères rénales (source d'hypertension artérielle), des artères mésentériques supérieures et des artères des membres inférieurs (dont l'atteinte se traduit par des douleurs à la marche). Elle est beaucoup plus rarement indiquée dans la réparation des carotides internes (artères qui irriguent le cerveau) et des veines (veine iliaque, veine cave inférieure ou veine porte).

DÉROULEMENT

L'angioplastie peut être pratiquée par incision chirurgicale ou par voie transcutanée.

— L'angioplastie par incision utilise un fragment de veine sain (en général prélevé sur la jambe du malade) ou de tissu synthétique (patch) qui vient restaurer la partie malade après incision longitudinale de la paroi du vaisseau.

— L'angioplastie par voie transcutanée utilise une sonde à ballonnet gonflable. Elle ne s'applique qu'aux rétrécissements localisés. L'injection d'un produit de contraste iodé, repérable par radiographie, permet de localiser la zone rétrécie et de contrôler le positionnement de la sonde. Celle-ci est introduite dans le vaisseau malade par le biais d'un vaisseau périphérique (par exemple l'artère fémorale) ; le ballonnet, placé au niveau du rétrécissement artériel, est ensuite gonflé pour dilater le segment atteint. Le plus souvent, un stent (endoprothèse constituée d'un cylindre métallique extensible) est mis en place pour maintenir la dilatation obtenue. Après obtention d'un résultat satisfaisant (disparition complète de la sténose ou persistance d'une sténose minime ne gênant plus le cheminement du sang), sonde et ballonnet sont retirés.

COMPLICATIONS ET PRONOSTIC

Les complications graves de l'angioplastie par voie transcutanée (occlusion de l'artère par clivage de sa paroi, hématome, hémorragie) sont devenues rares depuis l'utilisation généralisée du stent. À terme, un nouveau rétrécissement (resténose) peut parfois survenir : il est alors traité, habituellement avec succès, par une nouvelle angioplastie avec stent.

angiosarcome

Tumeur maligne d'origine vasculaire.

   Un angiosarcome a pour origine la prolifération anarchique de cellules endothéliales situées dans la paroi des vaisseaux. L'angiosarcome du sein est un cas particulier : il ressemble à un angiome (lésion bénigne des vaisseaux sanguins), mais sa localisation permet de l'identifier comme étant un angiosarcome. Dans les autres cas, il s'agit d'un nodule dont les cellules sont parfois tellement altérées que leur origine vasculaire ne peut être affirmée que sur les données de l'immunohistochimie (technique histologique de marquage des cellules par des réactions immunologiques) ou de la microscopie électronique.

   Les localisations les plus fréquentes sont le foie, la peau, la rate et les os. La survenue de ces tumeurs peut être facilitée par le contact avec certaines substances. L'angiosarcome hépatique, par exemple, est favorisé par l'arsenic contenu dans les pesticides et le chlorure de polyvinyle des matières plastiques.

   Le traitement fait appel aux différentes techniques thérapeutiques cancérologiques adaptées à chaque organe.

Voir : sarcome de Kaposi.

angioscanner

Technique d'imagerie des vaisseaux utilisant un scanner à rayons X et une injection de produit de contraste iodé.

Technique

   Pour l'acquisition des images vasculaires, la technique utilise le scanner à rayons X en mode spiralé, une ponction veineuse au pli du coude et un injecteur automatique pour l'injection de produit de contraste iodé. L'injecteur est programmé pour permettre une injection rapide à haut débit et en quantité suffisante de façon synchronisée à l'acquisition des images. L'arrivée du produit de contraste dans l'organe à étudier est parfois automatiquement détectée. Les images acquises sont traitées par des logiciels qui permettent d'en extraire, par leur densité et leur contraste, l'information vasculaire spécifique de l'angio-scanner. Les images vasculaires peuvent être analysées en volume (3D) ou en projections planes (2D).

   La qualité des images se rapproche de celle des artériographies et permet souvent de prendre les décisions thérapeutiques appropriées. L'angiographie peut être secondairement indiquée soit pour préciser certains aspects lésionnels, soit pour un geste de radiologie interventionnelle, comme le traitement localisé d'un rétrécissement artériel.

Indications

L'angioscanner peut être assez facilement utilisé en ambulatoire pour l'exploration des artères, avec de moindres risques qu'une artériographie par ponction directe ou cathétérisme.

   L'angio-scanner thoracique est particulièrement indiqué en cas de suspicion d'embolie pulmonaire. Il tend aussi à remplacer l'angiocardiographie pour l'imagerie des cavités cardiaques et surtout la coronarographie pour l'exploration des artères coronaires. L'angioscanner peut être utilisé pour l'exploration de l'aorte thoracique, des troncs supra-aortiques (les vaisseaux destinés à la tête et aux membres supérieurs) pour la recherche d'anévrismes intracrâniens, pour l'exploration des artères rénales, digestives ou du petit bassin et pour l'exploration des artères des membres inférieurs.

Contre-indications et effets secondaires

Les contre-indications sont celles des produits de contraste iodés. Les limitations sont liées à l'irradiation par les rayons X.

   Outre les effets secondaires possibles des produits de contraste iodés, il faut mentionner la possibilité d'extravasation de produit de contraste, lorsque la veine ne résiste pas à l'injection. Par mesure de sécurité, l'injection est automatiquement interrompue et le désagrément reste habituellement mineur. Si ce n'est pas le cas, une surveillance médicale du site d'extravasation est recommandée.

Voir : angiographie, angio-I.R.M..