Larousse Médical 2006Éd. 2006
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L

La Peyronie (maladie de)

Présence de un ou de plusieurs nodules fibreux dans les corps caverneux du pénis, qu'ils déforment.

Synonyme : induration plastique des corps caverneux du pénis.

   D'origine inconnue, la maladie de La Peyronie survient chez l'homme généralement après 40 ans. Elle est toujours bénigne mais, dans les cas très évolués, elle peut entraîner une impuissance. Les nodules, durs et indolores, sont situés sur le dos et les côtés du pénis, provoquant lors de l'érection une déviation parfois si importante qu'elle empêche tout rapport sexuel.

TRAITEMENT

La maladie de La Peyronie n'est soignée que lorsque la déviation du pénis gêne le patient dans ses rapports sexuels. Il existe de nombreux traitements médicamenteux, peu ou non efficaces : vitamine E, corticostéroïdes, anti-inflammatoires, etc. Le seul traitement efficace est la correction chirurgicale de la déviation, soit par ablation des nodules, ce qui est rarement possible en raison de l'importance de la mutilation que cela entraînerait, soit par une plastie de redressement du pénis sans toucher aux nodules. Dans les cas entraînant une impuissance, la pose d'une prothèse pénienne est nécessaire.

labile

Susceptible de subir des modifications.

Synonymes : fluctuant, instable.

   En psychologie, une humeur labile désigne un état d'instabilité émotionnelle.

   En cardiologie, une hypertension artérielle labile est une pression artérielle qui varie et est tantôt normale, tantôt supérieure aux limites admises pour une tension normale.

labyrinthe

Ensemble de cavités situées dans le rocher (partie profonde de l'os temporal) et constituant l'oreille interne.

   Le labyrinthe comprend le vestibule, organe de l'équilibre, et la cochlée, organe de l'audition.

Voir : labyrinthite, oreille.

labyrinthite

Inflammation d'une cavité de l'oreille interne, le labyrinthe.

CAUSES

Une labyrinthite est le plus souvent due à une infection virale (oreillons, rougeole, grippe ou mononucléose infectieuse) ou bactérienne (otite mal traitée). L'infection peut aussi atteindre l'oreille interne par voie sanguine. Plus rarement, une labyrinthite peut compliquer un traumatisme crânien.

SIGNES ET SYMPTÔMES

Une labyrinthite provoque surtout des vertiges, car l'oreille interne contrôle l'équilibre. Elle peut se manifester aussi par des nausées, des mouvements involontaires des globes oculaires, des sifflements et des bourdonnements d'oreille, une baisse de l'audition.

TRAITEMENT

Une labyrinthite virale guérit spontanément, mais ses symptômes sont atténués par le traitement de sa cause. Une labyrinthite bactérienne demande un traitement médical rapide et énergique (antibiotiques) ou chirurgical, sinon des complications graves (surdité définitive, méningite) pourraient survenir.

lacet (test ou signe du)

Examen permettant une évaluation de la résistance ou de la fragilité des vaisseaux capillaires sanguins.

   Le test du lacet consiste à appliquer une pression de 100 millimètres de mercure au niveau du bras, pendant 5 minutes, à l'aide d'un sphygmomanomètre (brassard de prise de tension artérielle), en bloquant la circulation veineuse mais sans entraver la circulation artérielle. L'accumulation de sang qui en résulte (stase sanguine) provoque l'apparition de pétéchies (petites taches rouges) traduisant l'épanchement de globules rouges hors des vaisseaux, consécutif à l'augmentation de la pression intravasculaire. En comptant le nombre de ces pétéchies au pli du coude, sur l'avant-bras et sur la main, on évalue le degré de fragilité des capillaires. Un nombre élevé peut être le signe d'une fragilité anormale des capillaires ou indiquer une diminution du nombre des plaquettes.

lacrymal (appareil)

Ensemble des organes qui sécrètent et excrètent les larmes et le film lacrymal.

STRUCTURE

— L'appareil lacrymal sécréteur comporte la glande lacrymale principale, qui est située en arrière du bord supérieur de l'orbite, à l'angle externe, et qui assure la sécrétion lacrymale réflexe (larmes), provoquée par une vive émotion ou une irritation (vent, lumière trop forte) ; et les glandes lacrymales accessoires, situées dans la conjonctive, qui participent à l'élaboration du film lacrymal destiné à nourrir la cornée. Les glandes lacrymales sécrètent larmes et film lacrymal à partir du sang qui les alimente. Le film lacrymal qui tapisse la cornée se compose de trois couches : une couche superficielle lipidique, qui prévient l'évaporation, sécrétée par les glandes de Meibomius, situées dans les paupières ; une couche moyenne aqueuse, qui transporte l'oxygène et les éléments nutritifs sécrétés par les glandes lacrymales accessoires ; une couche profonde de mucus, sécrétée par des glandes de la conjonctive, qui répand uniformément le film lacrymal.

— L'appareil excréteur comprend les points lacrymaux, petits orifices situés sur le bord libre des paupières, à l'extrémité interne de celles-ci, et les canalicules lacrymaux qui leur font suite et se dirigent en dedans, vers le sac lacrymal, situé entre l'angle interne de l'œil et la paroi nasale et relié à la cavité nasale par le canal lacrymonasal.

FONCTIONNEMENT

Les larmes protègent la cornée en lui apportant les éléments indispensables à sa nutrition et à l'élimination des corps étrangers. En la lubrifiant, elles l'empêchent de s'ulcérer. Le clignement des paupières, qui étale le film lacrymal sur l'œil, entretient aussi la lubrification des conjonctives.

EXAMENS

L'appareil lacrymal peut être exploré de plusieurs manières. L'examen au biomicroscope permet d'observer les deux points lacrymaux et de découvrir une anomalie à leur niveau (imperforation, occlusion, malposition). La perméabilité des voies lacrymales est vérifiée grâce au test à la fluorescéine (quelques gouttes de colorant dans le cul-de-sac conjonctival) et au cathétérisme lacrymal (injection de sérum physiologique dans les points lacrymaux à l'aide d'une canule). Le test de Schirmer (mesure de la longueur d'humidification d'une bandelette de papier-filtre dont une extrémité est posée sur la conjonctive) sert à déterminer le degré d'humidité de la cornée et de la conjonctive. Enfin, on peut également mesurer le temps que met le film lacrymal à se rompre sur la cornée lorsque le patient ne cligne pas des yeux.

PATHOLOGIE

L'appareil lacrymal s'altère avec l'âge, et la sécrétion de larmes diminue. Certains médicaments atropiniques (surtout les benzodiazépines), une hyperthyroïdie ou une maladie systémique sont également susceptibles de tarir la sécrétion lacrymale. Une diminution de l'excrétion des larmes peut aussi se rencontrer en cas de maladie auto-immune (syndrome de Goujerot-Sjögren), d'éversion du point lacrymal par anomalie de position de la paupière inférieure ou en raison d'un obstacle sur la voie lacrymale, d'origine congénitale (imperforation du canal lacrymonasal), traumatique (rétrécissement cicatriciel, brûlure), tumorale ou inflammatoire (dacryocystite).

Voir : dacryoadénite, dacryocystite, syndrome de Gougerot-Sjögren, syndrome de Mikulicz.