Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pseudokaposi

Affection d'origine vasculaire, provoquant des lésions d'aspect et de structure proches de ceux des lésions dues au sarcome de Kaposi (cancer affectant principalement les sujets immunodéprimés et touchant notamment la peau sous forme de plaques infiltrées rouges ou violines).

   Un pseudokaposi peut être lié à une insuffisance veineuse importante, à la suite de varices ou de phlébites, ou, chez les sujets jeunes, à une fistule artérioveineuse. Les lésions s'étendent progressivement ; elles sont susceptibles de démanger et d'entraîner des douleurs, surtout en cas de surinfection.

   La distinction d'avec le sarcome de Kaposi repose sur différents examens (Doppler, écho-Doppler, artériographie).

   Le traitement repose, selon le cas, sur la contention (bande élastique) ou sur une intervention chirurgicale (fermeture de la fistule). Des séquelles (persistance des lésions, dermite ocre des jambes) sont possibles.

pseudolymphome cutané

Lésion cutanée constituée par une infiltration de la peau par des globules blancs du type lymphocytes, caractérisée par son évolution bénigne, que contredit son aspect histologique proche de celui d'un cancer.

   Le terme de pseudolymphome cutané recouvre plusieurs affections que l'on peut regrouper selon le type de lymphocyte en cause : actinoréticulose, papulose lymphomatoïde, eczéma de contact (lymphocytes T) ; lymphocytome cutané bénin, nodules consécutifs à l'infestation par la gale, toxidermies dues à certains médicaments utilisés dans le traitement de l'épilepsie, les hydantoïnes (lymphocytes B). Les lésions sont d'aspect variable (nodules violacés plus ou moins saillants) ; le traitement est celui de l'affection responsable.

pseudomonas

Genre bactérien de bacilles à Gram négatif comportant un nombre important d'espèces, pour la plupart présentes à l'état naturel sur toute la surface du globe, dans le sol, les eaux et les plantes.

   Un remaniement récent de la classification bactériologique a conduit à regrouper certaines espèces de Pseudomonas dans un genre nouveau, appelé Burkholderia. Pseudomonas cepacia (parfois isolé chez l'homme) est ainsi maintenant désigné Burkholderia cepacia.

   L'espèce de Pseudomonas la plus fréquemment responsable d'infections humaines est Pseudomonas æruginosa, ou bacille pyocyanique ; Burkholderia pseudomallei, ou bacille de Whitmore, est l'agent de la mélioïdose ; Pseudomonas mallei, celui de la morve.

   Les infections à Pseudomonas sont traitées par antibiothérapie adaptée aux résultats de l'antibiogramme.

pseudomonas æruginosa

Bacille à Gram négatif, présent à l'état naturel dans l'eau et l'environnement, pouvant coloniser la peau et le tube digestif.

Synonyme : bacille pyocyanique.

   Pseudomonas æruginosa est responsable de graves infections nosocomiales (acquises à l'hôpital) chez les sujets immunodéprimés ou ayant une affection sévère (cancer, diabète, brûlures, mucoviscidose).

   Le principal problème posé par les infections à Pseudomonas æruginosa est celui de leur traitement. Ce germe peut, en effet, être résistant à de nombreux antibiotiques, surtout en milieu hospitalier et chez les patients ayant reçu préalablement des antibiotiques.

pseudopelade

Maladie du cuir chevelu caractérisée par une chute définitive, par plaques, des cheveux.

   Les pseudopelades sont tantôt dues à une maladie dermatologique (lupus érythémateux, lichen plan, sclérodermie), tantôt n'ont pas de cause connue ; on parle alors de pseudopelade idiopathique de Brocq. À la perte des cheveux correspond une destruction des follicules pilosébacés, normalement responsables de leur repousse ; aussi la pseudopelade, contrairement à la pelade, est-elle irréversible. L'évolution se fait vers une extension progressive des zones d'alopécie. La peau de ces zones est lisse, brillante, atrophique et difficile à plisser.

   Le traitement est celui de la maladie en cause quand elle est connue, en particulier par des corticostéroïdes locaux. Dans certains cas, une greffe localisée de cheveux est possible.

pseudopode

Prolongement du cytoplasme (partie de la cellule qui entoure le noyau) émis par certaines cellules (globules blancs, amibes) et servant à leur locomotion et à la phagocytose (absorption de particules et de micro-organismes).

   Chez l'homme, seule une variété de globules blancs, les polynucléaires neutrophiles, émet des pseudopodes. Ces éléments du sang peuvent ainsi se déplacer et quitter les capillaires en écartant les cellules endothéliales qui les tapissent pour se rendre sur le site d'une infection : c'est la diapédèse. Grâce aux pseudopodes, les polynucléaires peuvent aussi réaliser une phagocytose, c'est-à-dire absorber des particules étrangères ou des microbes pathogènes : ils les entourent de pseudopodes, les incorporent à leur cytoplasme puis les digèrent.

pseudopolyarthrite rhizomélique

Maladie inflammatoire atteignant les racines des membres et, à un moindre degré, le cou, associée à une altération importante de l'état général.

Synonyme : maladie de Forestier.

   La pseudopolyarthrite rhizomélique est une affection du sujet âgé. Elle semble présenter un lien de parenté avec la maladie de Horton, artérite temporale caractérisée notamment par une atteinte inflammatoire oculaire grave, une association de ces deux pathologies étant fréquente.

   Une pseudopolyarthrite rhizomélique se traduit par des douleurs et des raideurs, accentuées la nuit et le matin, de la région du cou, des épaules et du haut des cuisses. Il s'y ajoute une grande fatigue et un amaigrissement. Les radiographies sont normales mais la vitesse de sédimentation du sang, très élevée, révèle un syndrome inflammatoire intense.

TRAITEMENT

Il repose sur l'administration de corticostéroïdes et doit être suivi pendant quelques années. La guérison se fait en général sans séquelles.

pseudotumeur

Tuméfaction déformant un organe et ayant pour origine une dystrophie (déficience de la nutrition de cet organe), une inflammation ou une malformation, mais non une tumeur.

DIFFÉRENTS TYPES DE PSEUDOTUMEUR

— Une pseudotumeur dystrophique résulte d'un trouble endocrinien ou nutritionnel. Entrent, par exemple, dans cette catégorie un goitre thyroïdien, dû à une carence en iode, une déformation des seins chez la femme ou un développement anormal des seins chez l'homme, provoqués par un déséquilibre hormonal.

— Une pseudotumeur inflammatoire, formée de tissu fibreux et inflammatoire, peut être une cicatrice au développement excessif, une chéloïde (sorte de boursouflure fibreuse de la peau), un pseudopolype des cordes vocales, une lésion autour d'un corps étranger (prothèse, fils de suture, etc.).

— Une pseudotumeur malformative est liée à un trouble du développement embryonnaire d'un organe. Les hamartomes (quantité excessive ou disposition anormale de cellules dans un organe), les kystes du cou, la maladie polykystique des reins sont des exemples de pseudotumeur malformative.

DIAGNOSTIC

Une biopsie (prélèvement d'un fragment) de l'organe concerné est souvent nécessaire afin de procéder à un examen au microscope du tissu prélevé, ce qui permet d'éliminer l'hypothèse d'un cancer et de déterminer l'origine et la nature de la pseudotumeur.