Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dyskératose

Trouble de la synthèse d'une protéine, la kératine, survenant au cours de diverses maladies cutanées.

   Les dyskératoses se rencontrent dans deux types d'affections, héréditaires ou acquises. Les affections héréditaires sont notamment la maladie de Darier et la maladie de Hailey-Hailey. Les affections acquises sont précancéreuses (kératose pré-épithéliomateuse, maladie de Bowen), cancéreuses (épithélioma spinocellulaire), virales (molluscum contagiosum) ou dues à l'exposition au soleil (lucite phototoxique).

dyskinésie

Anomalie de l'activité musculaire se traduisant par la survenue de mouvements anormaux ou par une gêne dans les mouvements volontaires, leur conférant un aspect anormal.

   En pratique, le terme s'emploie dans un sens beaucoup plus restreint : mouvements anormaux qui prédominent à la face, au cou et au tronc.
Il s'agit alors de mouvements spontanés, incontrôlables et répétés : protraction (sortie) de la langue ; spasmes des paupières ou de la face (grimaces) ; spasmes des muscles respiratoires, avec gêne à la respiration, ou des muscles laryngés, avec gêne à la parole.

CAUSE ET TRAITEMENT

La cause la plus fréquente est la prise de médicaments neuroleptiques, provoquant des dyskinésies dans les premiers jours du traitement ou plus tardivement (après 3 mois de traitement), lesquelles sont parfois irréversibles. Un traitement par la lévodopa ou par les agonistes dopaminergiques (médicaments agissant comme la dopamine) au cours d'une maladie de Parkinson est une autre cause possible de dyskinésie, rythmée par les prises du médicament.

   Le traitement consiste essentiellement à arrêter le médicament en cause, ou, dans le cas d'un parkinsonien sous lévodopa, à en diminuer ou à en fragmenter les doses.

dyslexie

Difficulté d'apprentissage de la lecture et de l'orthographe, en dehors de toute déficience intellectuelle et sensorielle, et de tout trouble psychiatrique.

FRÉQUENCE

La dyslexie touche environ 8 à 10 % des enfants, les garçons étant 3 fois plus souvent atteints que les filles.

CAUSES

Les causes actuellement reconnues de la dyslexie sont soit génétiques (fréquence significativement élevée de troubles du langage oral et écrit dans certaines familles), soit acquises (maladies atteignant le développement cérébral durant la grossesse).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après une période allant de plusieurs mois à un an d'apprentissage de la lecture, l'enfant dyslexique a une lecture encore trop lente, difficile, laborieuse, non automatisée : fautes phonétiques, lettres ou syllabes inversées, omises, remplacées, confondues, mots changés, etc. Les mêmes difficultés existent dans l'orthographe. Le texte lu est souvent mal compris. L'enfant aime aller à l'école ; le plus souvent, il est bon en calcul, mais il évite l'écriture et les lectures prolongées dans toutes les matières, même les énoncés de mathématiques.

   Une évaluation médicopsychologique montre que les compétences intellectuelles et la motivation de l'enfant sont normales. Dans 30 à 50 % des cas, celui-ci a présenté des troubles du langage avant 4 ans.

DIAGNOSTIC

Souvent, la dyslexie est encore non dépistée et mal reconnue. Parents, enseignants et médecins doivent donc être vigilants. Des tests de langage, de lecture et d'orthographe, effectués par un orthophoniste, permettent de confirmer le diagnostic.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Les séances de rééducation orthophonique, prescrites par le médecin traitant, suivies une ou – plus souvent – deux fois par semaine pendant plusieurs mois, permettent de compenser le trouble plutôt que de le guérir. Les capacités de l'enfant dyslexique (intelligence, don pour les mathématiques, le sport, etc.) doivent être reconnues durant sa scolarité. Lorsqu'elle est diagnostiquée et traitée suffisamment tôt, une dyslexie légère ou moyenne permet une scolarité normale, bien que souvent difficile. À l'inverse, une dyslexie sévère ou tardivement reconnue peut être à l'origine de difficultés scolaires importantes, et de grands problèmes d'intégration sociale.

dyslipidémie

Anomalie du taux de lipides dans le sang.

   Les lipides sanguins sont représentés par le cholestérol, les triglycérides, les phospholipides et les acides gras libres. Non solubles, ils ne peuvent circuler dans le sang qu'associés à des protéines spécifiques (apoprotéines), l'ensemble ainsi formé constituant une lipoprotéine. Il existe ainsi quatre sortes de lipoprotéines : les chylomicrons, les VLDL (Very Low Density Lipoproteins, ou lipoprotéines de très basse densité), les LDL (Low Density Lipoproteins, ou lipoprotéines de basse densité) et les HDL (High Density Lipoproteins, ou lipoprotéines de haute densité).

DIFFÉRENTS TYPES DE DYSLIPIDÉMIE

— Les hyperlipidémies (augmentation du taux de lipides sanguins) sont principalement représentées par l'hypercholestérolémie, l'hyperchylomicronémie et l'hypertriglycéridémie. Ce sont les seules dyslipidémies dont la médecine ait à s'occuper. Certaines risquent en effet de provoquer une athérosclérose (dépôt de plaques d'athérome rétrécissant le diamètre intérieur des artères). Le traitement repose sur un régime alimentaire et, au besoin, sur la prise de médicaments dits hypolipidémiants.

— Les hypolipidémies (diminution du taux de lipides sanguins) sont principalement représentées par l'hypocholestérolémie (diminution du taux de cholestérol dans le sang). Excepté quelques maladies héréditaires très rares, les hypolipidémies sont dues à des insuffisances alimentaires importantes ou à des maladies du tube digestif qui diminuent l'absorption des lipides alimentaires. Ces anomalies purement biologiques n'ont aucune conséquence (ni symptômes ni complications) en elles-mêmes.

dysménorrhée

Menstruation douloureuse.

   Une dysménorrhée atteint de 30 à 50 % des femmes en période d'activité génitale et gêne de façon notable environ 10 % d'entre elles. Elle peut apparaître dès le début de la vie génitale (dysménorrhée primaire) ou plus tard (dysménorrhée secondaire).

CAUSES

La dysménorrhée semble due à une anomalie de la contractilité utérine qui aurait plusieurs explications : trouble de la vascularisation utérine, excès de prostaglandines (substances sécrétées par de nombreux tissus et intervenant dans l'inflammation et dans les contractions utérines de l'accouchement), troubles hormonaux ou psychologiques, hérédité.

   Une dysménorrhée primaire peut être causée par une anomalie de forme ou de position de l'utérus ou par un obstacle cervical à l'écoulement du sang. Une dysménorrhée secondaire est parfois la conséquence d'une infection génitale chronique, d'une endométriose, d'une maladie ovarienne, d'un rétrécissement du canal cervical.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La douleur varie selon plusieurs critères :

— son siège : il est pelvien, mais la douleur irradie souvent dans le dos, vers le vagin et le rectum ; parfois, elle intéresse tout l'abdomen ;

— sa date d'apparition par rapport au flux menstruel : lorsqu'elle précède l'apparition des règles, elle se confond avec le syndrome prémenstruel ; au début des règles, elle traduit plutôt un obstacle à l'écoulement du sang ; elle peut également durer pendant toute la menstruation ou n'en marquer que la seconde moitié ;

— son type : elle peut être spasmodique (colique rappelant les douleurs de l'accouchement) ou lancinante et continue ;

— ses signes d'accompagnement, qui sont nombreux : troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), maux de tête, vertiges, pertes de connaissance.

TRAITEMENT

Longtemps considérées comme des manifestations psychosomatiques, les dysménorrhées sont aujourd'hui reconnues et traitées. La douleur peut céder à l'administration d'antispasmodiques ou d'analgésiques, mais les médicaments œstroprogestatifs et les antiprostaglandines sont également efficaces. Cependant, seuls la recherche et le traitement de la cause permettent de faire disparaître une dysménorrhée.