Larousse Médical 2006Éd. 2006
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phytothérapie (suite)

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

La phytothérapie se donne un champ d'action sur de nombreux troubles, à titre préventif et curatif, dans des cas aigus ou pour modifier des terrains (tendances générales à être victime d'un type de maladie). Elle s'attache à traiter la cause du mal et non pas seulement ses symptômes. Son emploi s'appuie sur les connaissances traditionnelles, sur l'analyse des principes actifs des plantes et la compréhension de leur mode d'action, ainsi que sur les résultats constatés par les malades. Cependant, la phytothérapie n'a pas les mêmes bases scientifiques que la médecine moderne officielle, et il est impossible de la recommander pour des affections graves ni quand il existe un traitement moderne plus efficace.

EFFETS INDÉSIRABLES

Ils sont rares et en général bénins. Lorsqu'un médecin prescrit une ordonnance comprenant des plantes qui peuvent être toxiques, telles que la digitale ou la belladone, il importe que le patient ne dépasse pas les doses indiquées : les troubles sont souvent liés à une utilisation abusive et trop prolongée de la plante médicinale. On a signalé des néphropathies et des interactions avec des médicaments.

Voir : aromathérapie, homéopathie.

pian

Maladie infectieuse endémique due à une variété de tréponème, Treponema pertenue.

Synonyme : frambœsia.

   Le pian s'observe surtout dans les pays chauds et humides (Afrique tropicale, Guyane et Asie). Il entre, avec le béjel, le caraté et la syphilis, dans le groupe des tréponématoses. La transmission se fait souvent dans l'enfance, principalement par contact cutané direct avec une lésion d'un sujet infecté, l'agent responsable, très fragile, ne pouvant vivre longtemps en milieu extérieur. Des cas de contamination par des insectes vecteurs (mouches) ont été rapportés.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Le pian évolue en trois phases.

— La phase primaire, qui succède à une incubation de 4 semaines, correspond à l'apparition du chancre pianique d'inoculation, papule d'un diamètre de 1,5 à 2 centimètres, affectant surtout les membres inférieurs. Il peut parfois s'agir d'ulcérations superficielles de la bouche ou de la poitrine. Des ganglions accompagnés de douleurs osseuses, une fièvre et des maux de tête peuvent s'y associer.

— La phase secondaire survient de 3 à 6 mois après l'apparition des premiers signes et donne des lésions appelées pianomes, petites élevures boursouflées de couleur rosée, s'érodant facilement et se recouvrant d'une croûte. Elles se groupent en plaques ou en anneaux sur les membres inférieurs. Sous les pieds, les pianomes provoquent un épaississement de la couche cornée, s'ulcèrent et entravent la marche (pian-crabe).

   Dans un deuxième temps apparaissent des lésions sèches (pianides), groupées en placards sur les épaules et sur les cuisses. Enfin, une atteinte ostéoarticulaire est fréquente à ce stade, accompagnée d'une ostéite nécrosante et mutilante du nez (inflammation des os du nez provoquant une déformation et un grossissement de ce dernier) et des maxillaires supérieurs (goundou retrouvé en Côte d'Ivoire). Peuvent également survenir des tumeurs de la face, une nécrose et une ulcération du rhinopharynx (gangosa).

— La phase tertiaire survient après plusieurs années de latence et se traduit par des gommes avec ulcérations ou des lésions osseuses multiples. Contrairement à la syphilis, le pian ne provoque ni manifestations viscérales ni lésions nerveuses.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la mise en évidence du tréponème dans la lésion primaire et sur les réactions sérologiques positives dans les autres phases. Cependant, la distinction pian et syphilis est sérologiquement impossible, ce qui pose pour l'adulte des problèmes d'interprétation, celle-ci reposant uniquement sur la notion de contamination en zone d'endémie. Le traitement, efficace, consiste en l'administration de pénicilline à doses élevées par voie intramusculaire. Une injection est suffisante au début de la maladie, mais un traitement d'au moins 15 à 20 jours est nécessaire pour les formes évoluées. Des séquelles cutanées et osseuses sont possibles.

pica

Trouble du comportement alimentaire consistant à ingérer des substances non comestibles.

   La pica s'observe chez certaines personnes souffrant de troubles psychiatriques, et parfois chez l'enfant ou chez la femme enceinte de certains pays, en particulier d'Afrique. Il s'agit alors d'une pratique coutumière, au cours de laquelle les enfants et les femmes enceintes mangent de la terre (géophagie). Cette forme de pica est souvent causée par une carence en fer et nécessite un traitement médical.

Pickwick (syndrome de)

Ensemble de troubles associant des épisodes d'apnée nocturne (arrêt respiratoire), une somnolence diurne, une cyanose (lèvres et ongles bleutés) et une obésité.

   Le syndrome de Pickwick, de mécanisme mal connu, est caractérisé par une diminution de la concentration d'oxygène associée à une augmentation de la concentration de gaz carbonique dans le sang, témoignant d'une hypoventilation alvéolaire. Il se traduit par un sommeil de mauvaise qualité, des ronflements et une hypersomnolence dans la journée, survenant chez un patient en surpoids. Cette maladie représente une forme rare du syndrome d'apnée du sommeil.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Il repose sur l'examen polygraphique du sommeil. Le malade est hospitalisé pendant une nuit. Pendant son sommeil, on pratique une électroencéphalographie et une électrocardiographie ; en outre, on installe également de petites électrodes sur son thorax et un saturomètre (petit capteur permettant de mesurer la saturation sanguine), au bout d'un doigt. Les malades doivent suivre un régime amaigrissant. On peut aussi faire appel à la respiration en pression positive continue : cette technique consiste à faire porter au sujet, pendant son sommeil, un masque respiratoire relié à un appareil délivrant une pression positive, afin de maintenir ouvertes ses voies respiratoires pharyngées. Lorsque, à l'occasion d'un examen polygraphique du sommeil, on constate une apnée, il n'est pas rare que l'on place le malade en pression positive continue, ce qui permet de voir à quel niveau de pression on arrive le mieux à empêcher la survenue de ce trouble. Parfois, on pratique une ablation chirurgicale de tout ou partie du voile du palais (uvulopalatoplastie), voire, dans quelques cas rebelles, une trachéotomie.