Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

tympanisme

Augmentation pathologique de la sonorité du thorax ou de l'abdomen.

   Un tympanisme est décelé à la percussion, examen consistant à frapper une zone du corps avec les doigts pour en apprécier la sonorité. Le son tympanique est analogue au bruit que l'on produit en frappant un tambour. Un tympanisme du thorax révèle un pneumothorax (épanchement d'air dans la cavité pleurale) ou une distension de la cage thoracique ; un tympanisme de l'abdomen constitue le signe d'un météorisme (ballonnement dû à la présence de gaz) ou d'un pneumopéritoine (épanchement d'air dans le péritoine).

tympanométrie

Examen qui a pour but d'évaluer les variations de pression de la caisse du tympan (partie de l'oreille moyenne contenant les osselets) et, plus rarement, d'étudier la souplesse du tympan et de la chaîne des osselets de l'oreille moyenne.

INDICATIONS

La tympanométrie permet de mettre en évidence une otite séreuse (pression anormalement basse de la caisse du tympan) ou de diagnostiquer une fracture ou une luxation des osselets (élasticité excessive de la chaîne des osselets).

TECHNIQUE

La tympanométrie consiste à introduire dans le conduit auditif externe une sonde munie d'un microphone. Cette sonde est reliée à un appareil générateur qui a une triple fonction : faire varier la pression dans le conduit auditif externe ; émettre un son continu dans l'oreille explorée ; enregistrer le son qui est partiellement réfléchi par le tympan. En effet, le son est d'autant mieux réfléchi par le tympan que ce dernier est proche de sa position normale, ce qui permet indirectement d'apprécier la pression régnant dans la caisse du tympan.

DÉROULEMENT ET EFFETS SECONDAIRES

La tympanométrie se pratique généralement dans une cabine insonorisée. Cet examen, qui ne nécessite aucune préparation particulière, dure de 2 à 3 minutes. Indolore, il ne s'accompagne d'aucun effet secondaire, si ce n'est d'une sensation d'obstruction de l'oreille, similaire à celle que l'on ressent en cas de dépressurisation (voyage en avion, plongée sous-marine). Il peut être pratiqué à tout âge, y compris chez le jeune enfant.

tympanoplastie

Toute intervention chirurgicale consistant à réparer le tympan ou la chaîne des osselets.

   Les tympanoplasties, pratiquées sous anesthésie générale, nécessitent de 48 heures à une semaine d'hospitalisation. Elles comprennent deux types d'opérations qui sont pratiquées indépendamment l'une de l'autre ou conjointement.
— La myringoplastie est la plus courante des tympanoplasties. Elle vise à réparer une perforation du tympan, séquelle d'une otite (inflammation de l'oreille) ou d'un traumatisme, à l'aide d'un greffon ; celui-ci est le plus souvent constitué d'un fragment de la membrane fibreuse qui enveloppe le muscle temporal (muscle situé sous le cuir chevelu de la tempe) ou du cartilage prélevé au niveau du pavillon de l'oreille.
— Les ossiculoplasties visent à réparer la chaîne des osselets (marteau, enclume et étrier) lorsque celle-ci a été abîmée à la suite d'une otite ou, beaucoup plus rarement, d'une fracture ou d'une luxation des osselets.

   Ces deux opérations sont suivies par la pose de pansements, qui sont enlevés au bout de 5 à 10 jours.

EFFETS SECONDAIRES

Une tympanoplastie peut entraîner quelques légers vertiges postopératoires. Il arrive exceptionnellement que cette intervention se complique d'une atteinte irréversible de l'oreille moyenne provoquant une surdité.

tympanosclérose

Infiltration de la muqueuse tapissant la caisse du tympan (partie de l'oreille moyenne contenant les osselets) ou de la membrane tympanique par une substance hyaline (semblable à un dépôt de calcaire) qui l'épaissit.

   La tympanosclérose est une complication rare d'une otite chronique. En gênant les mouvements du tympan ou des osselets de l'oreille moyenne, la substance hyaline entraîne souvent une surdité (hypoacousie) plus ou moins importante. Elle peut aussi être à l'origine de lésions parfois irréversibles des osselets.

TRAITEMENT

Le seul traitement de la tympanosclérose consiste à enlever chirurgicalement la substance hyaline par tympanoplastie.

tympanotomie

Ouverture chirurgicale de la caisse du tympan (partie de l'oreille moyenne contenant les osselets).

   On distingue deux types de tympanotomie, la paracentèse et la tympanotomie postérieure.

— La paracentèse se pratique presque toujours en cas d'otite aiguë. Elle consiste à perforer le tympan en passant directement par le conduit auditif externe de façon à drainer les sécrétions muqueuses et/ou purulentes qui s'y sont accumulées.

— La tympanotomie postérieure consiste à atteindre l'oreille moyenne en ouvrant la mastoïde (base de l'os temporal, située derrière le pavillon de l'oreille) entre le nerf facial et le sulcus tympanique (rainure creusée au fond du conduit auditif externe) ; c'est le premier temps opératoire d'une tympanoplastie (réparation chirurgicale du tympan ou de la chaîne des osselets). Sa principale complication, rare, est une paralysie faciale.

Voir : paracentèse.

typage cellulaire

Méthode de laboratoire qui permet d'identifier la nature, le stade de développement et certaines capacités fonctionnelles de cellules isolées provenant d'un liquide biologique (sang, moelle, liquide céphalorachidien, etc.) ou d'un fragment de tissu prélevé par biopsie.

Synonyme : immunophénotypage.

   Le typage cellulaire repose sur l'existence, à la surface des cellules ou dans leur cytoplasme, de molécules spécifiques appelées antigènes de différenciation. Depuis la fin des années 1970, des anticorps monoclonaux (élaborés par culture de cellules issues d'une cellule initiale, constituant un clone) permettent de détecter très précisément les antigènes de différenciation des globules blancs. Ces réactifs ont été regroupés en classes (ou clusters) de différenciation, les CD. En 1994, 130 classes de différenciation se trouvent définies, ce vocable s'appliquant indifféremment à un anticorps ou à l'antigène de différenciation qu'il reconnaît.

INDICATIONS

Les cellules bénéficiant le plus souvent d'un typage cellulaire sont les lymphocytes du sang pour l'identification et la numération de leurs sous-populations, dont les principales sont les lymphocytes T CD3, CD4 et CD8. Cette technique permet d'éclairer le diagnostic et le pronostic des déficits immunitaires, qu'ils soient congénitaux ou acquis (sida), et des maladies auto-immunes. La recherche d'un grand nombre de classes de différenciation exprimées par des cellules leucémiques permet également de préciser la nature d'une leucémie et d'apporter des éléments de pronostic.

TECHNIQUE

L'immunofluorescence in situ ou en cytométrie en flux est la technique la plus couramment utilisée. Le premier procédé consiste à observer au microscope un prélèvement de tissu à l'aide de réactifs fluorescents. La cytométrie en flux consiste à analyser des paramètres cellulaires (taille, granulosité) à l'aide de marqueurs fluorescents. L'appareil permettant cette analyse, le cytomètre en flux, est constitué d'un faisceau laser, qui capte les cellules passant une par une dans un axe perpendiculaire, et d'un ordinateur, qui retranscrit les données sous forme d'images sur un écran.

   L'immunohistochimie, qui est l'observation au microscope de tissus ou de cellules marqués par une enzyme, peut également être employée.