Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

thrombophilie

Tendance congénitale ou acquise à constituer des thromboses (caillots de sang à l'intérieur des vaisseaux).

   La thrombophilie se manifeste par des accidents thromboemboliques (dus à un thrombus ou à un embole) répétés, veineux ou artériels, sans qu'une circonstance favorisante soit identifiée (immobilisation d'un membre plâtré, par exemple). La thrombophilie expose notamment à des risques de phlébites ou d'embolie pulmonaire. La cause peut être une pathologie profonde, non diagnostiquée (cancer, maladie auto-immune). Elle peut également résulter d'une perturbation de l'équilibre assurant normalement la fluidité du sang, soit par excès des facteurs de la coagulation, soit par déficit de l'un des agents de la fibrinolyse (assurant la dissolution des caillots intravasculaires). Une telle anomalie peut être héréditaire ou acquise. Son identification demande de nombreux dosages. Le traitement est variable. L'existence d'antécédents d'accidents thromboemboliques conduit généralement à la prescription à vie de médicaments anticoagulants. Une thrombophilie peut néanmoins être détectée sans qu'elle ne se soit jamais manifestée par une thrombose ; le traitement n'est alors pas systématique.

thrombophlébite

phlébite

thrombopoïétine

Principal facteur de croissance stimulant la production de plaquettes.

Synonyme : ligand de MPL.

   La thrombopoïétine (TPO) est produite de façon diffuse dans l'organisme, notamment par le foie. Le récepteur de cette hormone, appelé MPL, est présent à la surface des plaquettes et des mégacaryocytes (cellules dont sont issues les plaquettes). La sécrétion de TPO est l'objet d'un rétrocontrôle, exercé par le récepteur MPL : une présence importante de plaquettes et de mégacaryocytes induit une diminution de la TPO ; inversement, une réduction du nombre de ces cellules entraîne son augmentation.

thrombose

Phénomène pathologique consistant en la formation d'un thrombus (caillot sanguin, formé de fibrine, de globules blancs et de plaquettes) dans une artère ou une veine.

DIFFÉRENTS TYPES DE THROMBOSE

— La thrombose d'une artère coronaire peut provoquer une occlusion et, par suite, la survenue d'un infarctus du myocarde, causant une douleur vive, constrictive et prolongée dans la poitrine et l'épaule gauche.

— La thrombose d'une artère de la jambe entraîne une ischémie aiguë, c'est-à-dire la suppression de l'irrigation de toute une partie du membre, qui aboutit parfois à une gangrène pouvant nécessiter l'amputation. On constate une absence de pouls, une douleur vive, un refroidissement et une pâleur. Les thromboses artérielles du bras sont rares.

— La thrombose d'une veine (phlébite), qui survient le plus souvent au niveau du membre inférieur, peut entraîner une embolie pulmonaire en cas de migration du caillot vers le cœur puis vers le poumon. On constate une douleur du mollet, un œdème et une augmentation de la chaleur du membre.

— Les thromboses de l'appareil digestif peuvent atteindre différents organes, par exemple l'intestin grêle (entraînant une ischémie intestinale) ou le côlon (entraînant une colite ischémique), mais aussi la veine porte (la thrombose étant alors d'origine tumorale ou infectieuse) ou une veine de l'anus, en cas de thrombose hémorroïdaire. Des douleurs abdominales aiguës, un syndrome pseudo-occlusif, des hémorragies digestives sont les symptômes de ces thromboses. Elles sont graves, mais rares (à l'exception des thromboses hémorroïdaires), et nécessitent une hospitalisation d'urgence.

— La thrombose d'une artère à destinée cérébrale (artère carotide primitive ou interne, artére vertébrale ou tronc basilaire) peut être responsable d'un accident vasculaire cérébral ischémique et se manifeste par un déficit sensitif ou moteur correspondant au territoire cérébral atteint. La thrombose d'une veine intracérébrale peut se révéler par des maux de tête et des crises d'épilepsie et avoir pour conséquence des accidents vasculaires cérébraux ischémiques d'origine veineuse.

CAUSES

Une thrombose peut être favorisée par une plaque d'athérome (dépôt graisseux), en particulier si celle-ci se rompt (« rupture de plaque »), ou par un ralentissement circulatoire (stase sanguine de l'insuffisance cardiaque ou de la polyglobulie) ou encore par une altération de l'hémostase provoquant un état d'hypercoagulation (déficit en antithrombine, en protéines C et S ou en facteur V de Leiden). La grossesse, les suites d'une intervention chirurgicale, la prise de contraceptifs oraux ainsi que le tabagisme sont des facteurs favorisant la survenue d'une thrombose en complication d'une artériosclérose sévère.

TRAITEMENT

Divers médicaments sont utilisés dans le traitement préventif ou curatif de la thrombose : les antiagrégants plaquettaires, tels que l'acide acétylsalicylique et le clopidogrel, les anticoagulants comme l'héparine et les antagonistes de la vitamine K, les thrombolytiques. Une thrombectomie (ablation du thrombus) est pratiquée en cas d'urgence.

Voir : accident vasculaire cérébral, caillot, infarctus, syndrome de Leriche, thrombolyse.

thrombus

Caillot sanguin formé dans un vaisseau (artère, veine) et provoquant une thrombose.

Voir : thrombose.

thymectomie

Ablation chirurgicale du thymus (glande située dans la partie antérieure haute du thorax, au-dessus du cœur).

   La thymectomie est indiquée en cas de tumeurs bénignes ou malignes du thymus, de myasthénie (maladie neurologique caractérisée par un affaiblissement musculaire) ou d'adénome parathyroïdien ectopique (localisation anormale de l'une des glandes parathyroïdes, qui, au lieu de se trouver derrière la thyroïde, est située dans le thymus). Pratiquée sous anesthésie générale, cette intervention consiste à enlever le thymus après avoir sectionné le sternum. La thymectomie n'a aucune incidence en raison du rôle très atténué du thymus chez l'adulte. En revanche, elle est évitée chez l'enfant, chez lequel elle assure la production des lymphocytes T.

thymocyte

Cellule du thymus (glande située dans la partie antérieure haute du thorax, au-dessus du cœur).

   Les thymocytes sont issus de cellules de la moelle osseuse. Véhiculés par le sang, ils ont migré dans le thymus essentiellement pendant la vie fœtale et l'enfance. Ils y subissent une différenciation (maturation) au cours de laquelle ils acquièrent la propriété de reconnaître des antigènes. Au terme de cette maturation, ils prennent le nom de lymphocytes T (variété de globules blancs), circulant dans le sang et le système lymphoïde périphérique. Par ailleurs, le thymus est le lieu d'une sélection cellulaire qui aboutit à la « tolérance immunitaire » : y sont éliminés (par apoptose) les lymphocytes potentiellement dangereux, ceux qui attaqueraient les constituants de l'organisme. Seules survivent les cellules possédant des récepteurs adaptés à la reconnaissance des substances étrangères à l'organisme, les antigènes.