Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

insuffisance coronarienne (suite)

PRONOSTIC

Une fois les symptômes présents, le traitement peut faire beaucoup pour enrayer leur aggravation. Les études statistiques portant sur les patients traités par pontage aortocoronarien révèlent que 80 à 90 % d'entre eux sont encore vivants cinq ans après l'opération. Le taux de survie est meilleur encore lorsque la maladie est peu évoluée, ne nécessitant qu'un traitement médical. Il est nettement plus élevé chez les patients qui cessent de fumer.

Voir : angor, artère, veine coronaire, infarctus du myocarde.

insuffisance hépatocellulaire

Ensemble des manifestations cliniques et biologiques dues à une diminution importante de la masse des cellules hépatiques.

   Dans le langage commun, on parle d'insuffisance hépatique pour désigner des troubles qui n'ont aucun rapport avec le foie : migraines, digestions difficiles, éruptions cutanées.

CAUSES

L'insuffisance hépatocellulaire a des causes variées : hépatites aiguës ou chroniques, cirrhoses, tumeurs détruisant le foie. Les lésions doivent être étendues pour que le déficit apparaisse.

SYMPTÔMES ET SIGNES

— À un niveau modéré, l'insuffisance hépatocellulaire se traduit par des signes peu spécifiques : asthénie, fatigabilité, somnolence, amaigrissement, sensibilité anormale aux médicaments. Sur le plan biologique, l'insuffisance hépatocellulaire est caractérisée par des anomalies du sang dont les plus importantes sont l'élévation de la bilirubine (pigment de la bile), la chute de la sérum-albumine (protéine du sang), l'abaissement des facteurs de la coagulation (baisse du taux de prothrombine, du facteur V).

— À un stade plus avancé apparaissent une multitude de troubles : ictère, troubles de l'hémostase (petites hémorragies), troubles nerveux allant de la somnolence au coma (encéphalopathie hépatique) avec un tremblement particulier, l'astérixis. Il existe également des troubles endocriniens : dépilation, diminution de la libido, infertilité. Les paumes de la main sont rouges et couvertes de petits angiomes stellaires (taches rouges en forme d'étoile). Les perturbations du fonctionnement rénal se traduisent par une rétention de sel et des troubles de la diurèse. L'atteinte de l'appareil circulatoire se manifeste par une accélération du pouls et une augmentation du débit cardiaque.

— Dans sa forme la plus sévère, l'insuffisance hépatocellulaire comporte des troubles de la conscience pouvant aller jusqu'au coma et un syndrome hémorragique (saignement diffus). Une hypoglycémie (chute du glucose sanguin) apparaît également dans les formes les plus graves.

TRAITEMENT ET PRONOSTIC

Le traitement, même symptomatique, est difficile et peu efficace. Il n'existe pas, comme pour le rein, de moyen artificiel de suppléance : seule la greffe de foie, quand elle est possible, peut guérir le patient.

   Le pronostic de l'insuffisance hépatocellulaire dépend de la maladie causale. Si celle-ci est réversible (hépatite guérissable), il peut être favorable.

insuffisance mitrale

Défaut de fermeture de la valvule mitrale (entre l'oreillette et le ventricule gauches) en systole, qui entraîne un reflux du sang du ventricule dans l'oreillette gauche.

   L'insuffisance mitrale est parfois associée à un rétrécissement mitral : on parle alors de maladie mitrale.

   Dans l'insuffisance mitrale, le cœur gauche doit travailler plus intensément pour éjecter le sang qui a reflué vers l'oreillette. À la longue, une insuffisance cardiaque gauche finit par se constituer et l'accumulation de sang en amont du cœur gauche peut provoquer un œdème pulmonaire. Ultérieurement, une insuffisance du cœur droit peut venir s'ajouter à l'insuffisance cardiaque gauche (insuffisance cardiaque globale).

CAUSES ET FRÉQUENCE

L'insuffisance mitrale s'observe chez les individus jeunes, plus souvent chez l'homme. Elle peut être due à un rhumatisme articulaire aigu, très fréquent dans les pays en voie de développement, mais tendant à se raréfier dans les pays industrialisés. Parmi les autres causes, on trouve le prolapsus valvulaire mitral, une lésion des piliers de la valvule mitrale (défaut de tonicité et d'accolement des valves mitrales) provoquée par un infarctus du myocarde, et une dilatation de l'anneau de la valvule, entraînée par l'augmentation de volume du ventricule gauche lors d'une cardiopathie dilatée. Plus rarement, l'affection est présente à la naissance ou est due à un syndrome de Marfan (maladie congénitale du tissu conjonctif).

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'insuffisance mitrale reste longtemps sans symptômes. Mais son évolution peut être marquée par une gêne respiratoire à l'effort, une fatigue ou des palpitations. Plus tard apparaissent des signes d'insuffisance cardiaque gauche, puis droite (œdème des membres inférieurs), en l'absence de traitement. L'insuffisance mitrale peut aussi se compliquer d'endocardite.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic est fondé sur les antécédents médicaux du malade, l'auscultation au stéthoscope, qui permet d'entendre un souffle systolique caractéristique, et l'écho-Doppler cardiaque.

   Si une intervention chirurgicale est envisagée, une coronographie préopératoire pourra être réalisée afin de rechercher une éventuelle atteinte coronaire associée.

   À l'électrocardiogramme, on retrouve des signes de surcharge auriculaire et ventriculaire gauche.

TRAITEMENT

Le traitement associe un régime désodé en cas d'insuffisance cardiaque, la limitation des activités physiques et des médicaments.

   En cas de dyspnée (gêne respiratoire), un diurétique est prescrit pour lutter contre la surcharge vasculaire pulmonaire (engorgement de sang dans les vaisseaux pulmonaires) et les œdèmes. Avant toute intervention sur un foyer septique (de chirurgie dentaire ou autre), un malade atteint d'insuffisance mitrale doit recevoir un traitement antibiotique pour être protégé contre tout risque de libération de bactéries dans le sang, qui pourrait provoquer l'apparition d'une endocardite.

   La chirurgie valvulaire mitrale (plastie mitrale ou pose d'une prothèse) n'est envisagée que lorsqu'il existe une gêne à l'effort ou quand le ventricule gauche est nettement dilaté.

PRONOSTIC

L'insuffisance mitrale pure peut être tolérée pendant vingt ans ou davantage sans symptômes gênants. Son pronostic est bon si elle est surveillée régulièrement et traitée avant que ne s'installe une altération irréversible de la fonction ventriculaire gauche car, lorsque celle-ci apparaît, l'espérance de vie risque d'être alors limitée à quelques années.