Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pénis (coude du)

Déformation du pénis lorsqu'il est en érection.

   Les coudes péniens peuvent être congénitaux, liés à un hypospadias (malformation dans laquelle l'orifice externe de l'urètre est situé sur la face ventrale de la verge) ou consécutifs à une rupture traumatique de l'albuginée, enveloppe des corps caverneux ; ils peuvent aussi être causés par la maladie de La Peyronie, qui provoque l'apparition de nodules fibreux dans l'albuginée. Lorsque le coude pénien empêche tout rapport sexuel, on peut recourir à une plastie chirurgicale. Cette intervention, qui consiste à redresser le pénis en plicaturant (c'est-à-dire en repliant sur lui-même) le corps caverneux, donne en général de bons résultats.

pepsine

Enzyme de l'estomac, dégradant les protéines alimentaires et permettant ainsi leur absorption intestinale.

   La pepsine provient de l'activation du pepsinogène par l'acide chlorhydrique, deux substances sécrétées par la muqueuse de l'estomac qui entrent dans la composition du suc gastrique.

peptide

Substance chimique constituée d'au moins deux acides aminés.

   Les peptides sont formés d'une chaîne d'acides aminés, chacun de ces derniers étant relié au suivant par une liaison chimique particulière appelée liaison peptidique. Les plus petits peptides sont dénommés en fonction de leur nombre d'acides aminés (dipeptides, tripeptides, etc.). À partir d'un certain nombre d'acides aminés, 10 le plus souvent, on parle de polypeptides. Quand le nombre d'acides aminés est très élevé, il ne s'agit plus d'un peptide mais d'une protéine.

   Dans l'organisme, il existe de très nombreux peptides : hormones (comme la corticotrophine), neurotransmetteurs (comme les endorphines), etc.

percussion

Méthode d'examen clinique d'organes ou de cavités internes reposant sur l'appréciation de la sonorité ou de la résonance produite par le tapotement de l'extrémité des doigts sur la peau de la région étudiée.

   Une percussion se pratique surtout sur le thorax ou sur l'abdomen.

   Elle peut être directe (percussion immédiate) ou indirecte (percussion médiate). Dans ce dernier cas, un doigt d'une main est interposé entre la peau et le doigt de l'autre main qui procède à la percussion.

   La sonorité produite peut être normale ou, au contraire, pathologique. Ainsi, lors de la percussion du thorax, une matité (diminution de la sonorité) peut indiquer une pleurésie (maladie caractérisée par une plèvre remplie de liquide), tandis qu'un tympanisme (augmentation de la sonorité) peut signaler un pneumothorax (maladie caractérisée par la présence d'air dans la plèvre).

percutané

Qualifie un mode d'administration de certaines substances ou de médicaments consistant en une application locale sur la peau, le produit diffusant dans tout l'organisme à partir de cette application.

   La voie percutanée est utilisée en particulier pour administrer certaines hormones (œstrogènes), dans le sevrage progressif du tabac (patch de nicotine) et dans le traitement de l'insuffisance coronarienne (patch de dérivés nitrés).

perforation

Ouverture pathologique dans la paroi d'un organe creux.

   Les perforations concernent essentiellement le tube digestif : estomac, duodénum, plus rarement côlon ou rectum. Les perforations de l'œsophage sont exceptionnelles, par exemple après traumatisme ou par ingestion suicidaire de produits caustiques, de même que les perforations endoscopiques.

   Les circonstances sont variées :
— Une perforation spontanée est, le plus souvent, la conséquence d'un ulcère gastroduodénal, plus rarement d'un diverticule sigmoïdien ou d'un cancer du côlon.
— Une perforation d'origine traumatique peut être due à une plaie de l'abdomen (arme blanche, balle, etc.), à une contusion abdominale, ou, exceptionnellement, constituer la complication d'une coloscopie.
— Les perforations dues à d'autres causes, d'origine infectieuse (fièvre typhoïde), médicamenteuse (acide salicylique, dérivés de la cortisone, permanganate de potassium) ou résultant de maladies du côlon (maladie de Crohn, rectocolite ulcérohémorragique), sont beaucoup plus rares.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont caractéristiques : douleur abdominale brutale et intense, accompagnée d'un arrêt d'émission des matières fécales et des gaz, de vomissements et d'une altération de l'état général (fièvre, état de choc). La palpation de l'abdomen révèle une contracture douloureuse (ventre de bois).

   La perforation entraîne l'irruption dans la cavité abdominale de gaz et de liquides digestifs, et une péritonite (inflammation du péritoine). Lorsque la perforation a lieu dans un endroit limité par des adhérences, on observe une péritonite localisée sans pneumopéritoine (présence d'air dans la cavité péritonéale).

DIAGNOSTIC

Il repose essentiellement sur l'examen clinique, les signes d'une péritonite étant caractéristiques ; il est confirmé par un examen radiologique de l'abdomen, qui met en évidence un pneumopéritoine dessinant un croissant clair entre le foie et le diaphragme.

TRAITEMENT

Il constitue une urgence, un traitement différé exposant à une surinfection péritonéale et à une septicémie. Il est essentiellement chirurgical : nettoyage de la cavité péritonéale, traitement de la perforation (suture, résection intestinale, etc.), drainage.

   L'hospitalisation est généralement assez longue, mais les suites opératoires sont bonnes lorsque l'intervention est réalisée sans délai.

perfusion

Procédé permettant l'injection lente et continue de liquide dans la circulation sanguine, habituellement dans une veine.

   Les perfusions veineuses permettent l'administration de médicaments, de solutions électrolytiques (sodium, potassium, etc.) et/ou glucosées, salées ou bicarbonatées, de dérivés du sang ou de produits de nutrition artificielle (à base de glucides, de lipides et d'acides aminés). Elles sont indispensables quand la voie orale et le tube digestif ne peuvent être utilisés.

DIFFÉRENTS TYPES DE PERFUSION

— La perfusion veineuse périphérique est habituellement assurée par ponction d'une veine superficielle de l'avant-bras.

— La perfusion veineuse centrale, qui se fait grâce à un long cathéter poussé par voie veineuse périphérique jusque dans une grosse veine proche du cœur, permet la perfusion de volumes plus importants et peut être maintenue jusqu'à plusieurs semaines ou plusieurs mois.

— La perfusion des vaisseaux ombilicaux peut se pratiquer chez le nouveau-né pendant 6 à 8 jours.

— La perfusion des veines superficielles du cuir chevelu est employée aussi bien chez le nourrisson que chez le nouveau-né.

MATÉRIEL

Le matériel de perfusion se compose d'une tubulure plus ou moins complexe, porteuse parfois d'un robinet à 3 voies (ou d'une rampe de robinets permettant des raccords multiples et la perfusion simultanée de produits différents) ; celle-ci relie le flacon ou la seringue à perfuser à un matériel d'accès vasculaire qui varie selon le type de perfusion, son siège, la durée pendant laquelle elle doit rester en place et les besoins du malade : aiguille métallique ou cathéter court en plastique pour les perfusions veineuses périphériques, habituellement de courte durée ; cathéter long pour les perfusions centrales ; certains cathéters longs, dits implantables, sont accessibles de façon intermittente par ponction d'un réservoir sous-cutané, permettant ainsi au patient de conserver une autonomie totale entre deux perfusions (ils sont particulièrement adaptés aux traitements par chimiothérapie). Le débit de perfusion est assuré par gravité et réglé au « goutte à goutte ». Il existe aussi des perfuseurs automatiques, qui permettent de mieux contrôler les volumes administrés et les durées de perfusion.

MISE EN PLACE ET ENTRETIEN

La mise en place d'une perfusion veineuse périphérique doit être parfaitement aseptique, après pose d'un garrot et antisepsie de la peau. Le matériel d'accès vasculaire est recouvert d'un pansement stérile. Les perfusions centrales doivent être posées en respectant les règles d'asepsie chirurgicale. Les pansements, refaits à intervalles réguliers, sont remplacés dès qu'ils sont souillés ou décollés. Les tubulures d'accès doivent être changées toutes les 24 ou 48 heures. Ces manipulations, le changement de flacon et l'administration de médicaments par la tubulure de perfusion doivent être faits avec de grandes précautions d'asepsie.