Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

Leiner-Moussous (maladie de)

Affection dermatologique bénigne du nourrisson touchant essentiellement le visage et le siège.

Synonymes : dermatite séborrhéique du nourrisson, érythrodermie desquamative.

   La maladie de Leiner-Moussous s'observe habituellement chez le tout jeune enfant entre le 2e et le 4e mois. La cause en est le plus souvent inconnue ; dans certains cas, on suspecte une origine mycosique.

   L'éruption débute le plus souvent par une rougeur des plis et des zones convexes du siège (fesses, organes génitaux) ainsi que par une atteinte du cuir chevelu, faite de squames grasses, épaisses, jaunâtres ou brunâtres sur une peau rouge (croûtes de lait). Les lésions se propagent ensuite rapidement à l'ensemble du corps en formant des squames. Cette éruption est habituellement bien supportée par l'enfant, qui ne ressent pas de démangeaisons.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Les symptômes régressent spontanément à partir du 6e mois. Le traitement repose sur les antiseptiques locaux : bains de permanganate de potassium ou d'antiseptiques non colorés, dilués en solution aqueuse, qui doivent être suivis de l'application de solutions ou de pommades antifongiques et de vaseline sur le cuir chevelu.

   Un traitement antifongique par voie générale n'est utile qu'en cas de localisation digestive d'une mycose, précisée par l'examen des selles.

léiomyome

Variété de tumeur bénigne se développant aux dépens des fibres musculaires lisses.

   Le léiomyome, de cause inconnue, siège de préférence dans la paroi de l'utérus et dans la peau.

— Le léiomyome de l'utérus, improprement appelé fibrome ou fibromyome, peut provoquer des saignements et se traite, au besoin, par des hormones ou par l'ablation chirurgicale.

— Les léiomyomes cutanés forment de petits nodules plus ou moins saillants, uniques ou disséminés sur tout le corps, de couleur variée (blancs, jaunâtres, rosés, bleutés). Ils se traitent soit par électrocoagulation, soit au laser, soit par l'ablation chirurgicale.

léiomyosarcome

Tumeur maligne rare développée à partir des muscles lisses.

   Les léiomyosarcomes apparaissent essentiellement sur le tube digestif, surtout sur l'estomac et l'intestin grêle, rarement sur le côlon. Les symptômes sont ceux de toutes les tumeurs digestives : douleurs, troubles du transit intestinal (constipation, diarrhée) et hémorragies. Le diagnostic repose sur la radiographie et l'endoscopie ; il est confirmé par l'étude au microscope de la tumeur après son ablation chirurgicale. Celle-ci peut être suivie d'une chimiothérapie dans les formes étendues. Le pronostic dépend de l'étendue de la tumeur et de son évolution (métastases ganglionnaires et pulmonaires).

leishmaniose cutanée

Maladie parasitaire provoquée par l'infestation des cellules de la peau par différentes espèces de protozoaires flagellés du genre Leishmania.

Synonymes : bouton d'Alep, bouton de Bagdad, bouton ou clou de Biskra, bouton de Bouchir, bouton de Bouma, bouton de Delhi, bouton de Gafsa, bouton de Jéricho, bouton de Kantara, bouton du Nil, bouton d'Orient, bouton d'un an, bouton des Zibans, chancre du Sahara, mal des dattes.

   La maladie sévit en Afrique du Nord et de l'Est, en Amérique tropicale, en Inde et sur le pourtour du Bassin méditerranéen . On dénombre environ 12 millions de personnes touchées dont 1 à 1,5 million de nouveaux cas par an.

CONTAMINATION

Le parasite, un protozoaire de quelques microns de diamètre, est hébergé par les chiens et les rongeurs et se transmet par de petits insectes, les phlébotomes (des genres Phlebotomus ou Lutzomyia), dont les femelles piquent aussi bien l'homme que les rongeurs sauvages, les fourmiliers, les paresseux ou les chiens. La piqûre est douloureuse.

SYMPTÔMES

La leishmaniose cutanée se caractérise par un ou plusieurs ulcères de quelques millimètres à un centimètre de diamètre sur la peau des parties du corps non couvertes par les vêtements et, notamment, sur le visage ou sur les membres. Ces ulcères ne sont pas douloureux et cicatrisent en quelques mois en laissant une cicatrice indélébile. Dans certains cas de leishmaniose cutanée recensés en Amérique tropicale, l'ulcération peut être plus étendue.

DIAGNOSTIC

Il s'établit par l'étude et l'identification des parasites au microscope dans des prélèvements obtenus par grattage de l'ulcération ou extraction au bistouri de fragments de la paroi de l'ulcère.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

La leishmaniose cutanée guérit spontanément mais lentement. Il est donc préférable de prescrire au malade des médicaments (antimoniate de méglumine, stibogluconate de sodium, pentamidine, amphotéricine B), injectables directement dans l'ulcère et qui accélèrent la guérison. Selon toute vraisemblance, ces substances empêchent la multiplication des leishmanies et permettent aux cellules sanguines de phagocyter (manger) les parasites, mais il est difficile de déterminer exactement leur effet.

   L'utilisation de vêtements couvrants et d'insecticides, dont on peut imprégner les moustiquaires, protège des piqûres d'insectes, qui demeurent difficiles à éviter à l'extérieur en raison, notamment, de leur petite taille et de leur vol silencieux.

leishmaniose cutanéomuqueuse

Maladie parasitaire due à l'infestation des cellules de la peau et des muqueuses (en particulier celles de la face) par des protozoaires flagellés du genre Leishmania.

Synonymes : bouton de Bahia, espundia, leishmaniose forestière sud-américaine, pian-bois, ulcère des chicleros, ulcère des gommiers, uta.

   Les leishmanioses cutanéomuqueuses sévissent surtout en Amérique centrale et en Amérique du Sud. On dénombre quelques milliers de nouveaux cas par an.

CONTAMINATION

Le parasite, qui mesure quelques microns de diamètre, est hébergé par les animaux et se transmet par la piqûre de phlébotomes, petits insectes des genres Phlebotomus ou Lutzomyia - non seulement à l'homme, mais aussi à des rongeurs sauvages, à des fourmiliers, à des paresseux, à des chiens et à de nombreux marsupiaux (mammifères à poche ventrale), en Amérique tropicale et en particulier dans la forêt amazonienne.

   La piqûre des insectes femelles est douloureuse (les insectes mâles ne piquent pas).

SYMPTÔMES

Les leishmanioses cutanéomuqueuses se manifestent par des ulcérations sur le visage – le nez et la bouche sont atteints aussi –, qui peuvent laisser des cicatrices, voire des mutilations importantes. La durée d'évolution de la maladie est variable et peut s'étendre sur plusieurs années.

DIAGNOSTIC

Le diagnostic s'établit par l'étude et l'identification des parasites au microscope dans des prélèvements obtenus par grattage de l'ulcération ou extraction au bistouri de fragments de la paroi de l'ulcère.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

L'injection directe dans l'ulcère du malade de médicaments comme l'antimoniate de méglumine, la pentamidine, l'amphotéricine B ou le stibogluconate de sodium accélère la guérison. Ces substances ont probablement pour effet d'empêcher la multiplication des leishmanies et de permettre aux cellules sanguines de phagocyter les parasites.

   Si l'efficacité de ces substances est reconnue, le mécanisme de leur action dans l'organisme est difficilement descriptible.

   Le risque d'infection est réduit par le port de vêtements protégeant des piqûres de phlébotomes et par l'utilisation d'insecticides imprégnant les moustiquaires.

Voir : maladies transmises par les insectes.