Larousse Médical 2006Éd. 2006
M

manipulations génétiques

génie génétique

manométrie

Méthode de mesure et d'enregistrement des pressions qui règnent à l'intérieur d'un segment du tube digestif, essentiellement d'un sphincter.

   La manométrie permet de détecter un certain nombre de maladies, organiques ou fonctionnelles. Elle représente un moyen d'étude important du fonctionnement du tube digestif. La technologie des appareils est complexe : un capteur perçoit des variations de pression à l'extrémité d'une sonde, puis l'information est conduite jusqu'à un appareil enregistreur. Le choix des capteurs et des modes d'enregistrement dépend des organes explorés.

DIFFÉRENTS TYPES DE MANOMÉTRIE

— La manométrie anorectale explore les troubles de la défécation : incontinence, constipation grave, et aide à diagnostiquer la maladie de Hirschsprung. Une sonde comportant plusieurs ballonnets est introduite par voie basse. Certains de ces ballonnets, gonflables, servent à stimuler la paroi du rectum. Les autres captent les pressions et permettent d'explorer les contractions anorectales. L'examen, qui dure de 30 à 45 minutes, entraîne un léger inconfort. Il ne nécessite pas d'être à jeun mais un lavement préalable est demandé.

— La manométrie œsophagienne sert à diagnostiquer l'achalasie (défaut de relâchement d'un sphincter de l'œsophage) ainsi que d'autres troubles, plus rares, de la motricité digestive, tels que des spasmes douloureux pouvant faire croire à un angor. Une sonde-manomètre est introduite dans l'œsophage et les pressions sont enregistrées au cours des mouvements de déglutition. Cet examen requiert le jeûne préalable mais ne nécessite pas d'anesthésie. Sa durée est de 30 à 45 minutes.

— La manométrie de l'intestin grêle permet de dépister certaines maladies rares de cet organe. L'examen comporte le passage par le nez, puis l'ingestion d'une sonde-manomètre. On attend ensuite que les mouvements spontanés de l'estomac et de l'intestin conduisent l'extrémité de la sonde dans l'intestin grêle. Les variations de pression liées aux mouvements de l'intestin grêle sont alors longuement enregistrées. L'examen est déplaisant et fastidieux, mais non douloureux. Il ne nécessite ni jeûne, ni préparation, ni anesthésie et dure plusieurs heures.

marasme

État pathologique dû à un apport énergétique insuffisant.

Synonyme : athrepsie.

   Le marasme s'observe surtout, à l'état endémique, dans les pays en voie de développement. Dans les pays développés, il résulte le plus souvent d'un défaut d'absorption digestive, d'une anorexie ou encore d'une maladie provoquant un accroissement très important des dépenses énergétiques (cancer en particulier). Le marasme se traduit par une maigreur extrême. La perte de poids est progressive : fonte des réserves adipeuses, suivie d'une fonte plus lente des réserves protéiques, notamment des muscles. À la différence du kwashiorkor, il n'y a pas d'œdème.

   En l'absence de traitement, l'issue du marasme est fatale. Son traitement repose sur une renutrition progressive et prudente.

Voir : dénutrition.

Marburg (virus de)

Virus à A.R.N. appartenant à la famille des Filoviridæ, responsable d'une fièvre hémorragique africaine contagieuse, et dont le réservoir est un cercopithèque, le singe vert africain, qui vit dans l'est du continent.

   Le virus de Marburg a été mis en évidence en 1967, à l'occasion d'une épidémie survenue dans un laboratoire de biologie de Marburg (Allemagne) utilisant les singes verts africains. Le tableau clinique de l'infection est proche de celui dû au virus Ebola, responsable d'une infection gravissime, caractérisée par un syndrome pseudogrippal avec éruption et hémorragies superficielles et viscérales, atteintes hépatique et cérébrale. Il n'existe pas de traitement en dehors de celui des symptômes.

marche

Mouvement acquis, en général, au cours de la deuxième année de la vie, permettant le déplacement du corps sur les deux pieds dans une direction déterminée.

TROUBLES DE LA MARCHE

Leurs origines comme leurs aspects sont multiples : oscillations anormales, temps d'appui allongé ou raccourci, modification de la longueur d'un pas ou mauvais appui sur le pied. Chez certains sujets âgés, la marche peut être perturbée (petits pas, tendance à la chute, perte d'équilibre vers l'arrière) sans raison identifiable.

— Une atteinte ostéoarticulaire (affection du pied, du genou, de la hanche, séquelles d'un traumatisme, raccourcissement d'un membre par rapport à un autre) peut entraîner une claudication, causant elle-même un trouble plus ou moins important de la marche.

— Une atteinte neurologique, qu'elle soit d'origine cérébrale (hémiplégie) ou périphérique (poliomyélite), entraîne une altération importante de la marche et de l'équilibre.

— Une atteinte d'ordre plus général (essoufflement, fatigue intense, dénutrition) peut troubler le mécanisme de la marche.

Voir : appareil locomoteur.

marche (retard à l'apprentissage de la)

Absence de marche autonome passé l'âge de 18 mois.

   L'âge d'apparition de la marche est variable ; cependant, 90 % des enfants marchent à 15 mois.

CAUSES

— Les retards simples, les plus fréquents, sont souvent familiaux, sans doute liés à la maturation du système nerveux. L'enfant se déplace en général à quatre pattes, sur le ventre ou sur le siège. Son développement psychomoteur est par ailleurs normal.

— Les retards psychologiques sont dus à un cadre affectif ou social perturbé de l'enfant, qui peut engendrer un manque de confiance en soi se traduisant par des difficultés lors de l'apprentissage de la marche.

— Les retards avec anomalies neurologiques correspondent à une infirmité motrice cérébrale, ensemble des conséquences motrices d'une lésion cérébrale survenue pendant la grossesse, l'accouchement ou lors de la période néonatale. Ils peuvent comporter un trouble de la marche de gravité très variable, de la simple maladresse à une paralysie des membres.

— Les anomalies des muscles et du squelette (pied-bot, luxation congénitale de la hanche) peuvent entraîner d'importantes perturbations motrices, la marche se révélant difficile ou impossible.

TRAITEMENT

Les retards simples ne nécessitent aucun traitement, les enfants finissant par marcher spontanément après un délai variable ; des exercices (déplacement en position verticale en poussant un tabouret, jeu tel que le chariot avec poignée poussé par l'enfant) peuvent favoriser l'apprentissage de la marche. De même, les retards psychologiques évoluent favorablement, pourvu que le contexte socio-affectif s'améliore.

   Les autres causes sont de pronostic variable ; une consultation pédiatrique s'impose, avec avis d'un neuropédiatre, pour rechercher une origine infectieuse, inflammatoire, métabolique, dégénérative ou héréditaire. La rééducation est un élément très important, notamment pour les infirmités motrices cérébrales.