Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

insulinome

Tumeur du pancréas, le plus souvent bénigne, sécrétant de l'insuline.

   L'insuline, hormone induisant la capture du glucose sanguin par les cellules, est sécrétée de façon continue par la tumeur, et cela même lorsque la glycémie (taux de glucose dans le sang) est basse, donc de manière autonome, indépendante des variations de la glycémie. Elle entraîne ainsi une baisse pathologique de la glycémie. Lorsque celle-ci tombe au-dessous d'un seuil d'environ 0,40 gramme par litre, le cerveau ne reçoit plus une quantité suffisante de glucose pour fonctionner normalement.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Ils sont variables mais généralement toujours identiques chez un même sujet. Sont retrouvés fréquemment une sensation de faim, des sueurs, des tremblements, une diplopie (perception visuelle dédoublée), une sensation de fatigue intense et également des perturbations psychiques (irritabilité, euphorie, somnolence). Tous ces troubles ont la particularité de survenir régulièrement à distance des repas (le matin, à jeun), de façon aiguë, et de céder rapidement et totalement à l'absorption de sucre.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic d'un insulinome nécessite souvent une épreuve de jeûne sous surveillance hospitalière afin de mesurer le rapport insulinémie/glycémie. La tumeur pancréatique, souvent de petite taille, est recherchée par un scanner, une échoendoscopie, voire un cathétérisme veineux dans certains cas.

   Le traitement repose sur l'ablation chirurgicale de la tumeur.

intégration

Introduction d'une séquence d'A.D.N. extérieure dans l'A.D.N. d'un chromosome.

   Une intégration est le mode normal d'infection d'une cellule par de nombreux virus, dont le virus responsable du sida.

   Si l'intégration d'une séquence d'A.D.N. s'effectue dans le chromosome d'un gamète (cellule sexuelle), cette séquence se transmet de génération en génération et modifie le patrimoine héréditaire de la cellule, ce qui justifie l'interdiction de cette pratique sur les gamètes humains.

   La thérapie génique utilise ce phénomène pour modifier les chromosomes d'une cellule somatique (autre que sexuelle) : l'introduction dans la cellule d'une copie saine d'un gène déficient permet de corriger le défaut provoqué par une maladie héréditaire.

interaction médicamenteuse

Modification des effets d'un médicament par un autre médicament ou par une substance donnée.

   Dans bien des cas, l'effet est favorable et les médecins se servent de ces interactions pour accroître l'efficacité d'un traitement. Par ailleurs, un médicament peut être utilisé comme antidote d'un autre en cas d'intoxication. Dans d'autres cas, l'effet est néfaste. Il peut aller du simple blocage de l'effet favorable à une réaction mettant la vie du patient en danger (choc anaphylactique, par exemple). Ainsi, une association entre deux médicaments ou entre un médicament et une substance déterminée (l'alcool, essentiellement) peut être contre-indiquée (interdite), déconseillée (le bénéfice attendu doit l'emporter sur le risque encouru) ou faire simplement l'objet de précautions d'emploi (surveillance plus attentive).

   Deux médicaments pris simultanément peuvent agir en synergie (dans le même sens) et, dans ce cas, les effets (bons ou mauvais) sont soit additionnés, soit potentialisés (effet plus fort que par simple addition). Ils peuvent aussi agir d'une façon antagoniste (en sens contraire) et diminuer ou annihiler réciproquement leurs effets.

MÉCANISMES D'ACTION

Une fois absorbé, un médicament (ou une autre substance) circule dans l'organisme (pharmacocinétique) et passe de la circulation sanguine aux tissus, où il se fixe transitoirement et exerce un effet pharmacologique (réaction chimique). Si, par exemple, ce médicament est un antiacide, un laxatif, un antispasmodique, un antibiotique, du magnésium, de l'aluminium, du calcium ou du charbon, alors l'action d'un autre médicament pris par voie orale sera amoindrie, car ces substances diminuent l'absorption par l'intestin des autres médicaments. C'est pourquoi il est préférable de ne prendre un médicament qu'avec de l'eau (le lait, par exemple, contenant du calcium).

   Par ailleurs, les réactions chimiques de l'organisme peuvent être ralenties par des inhibiteurs enzymatiques ou, au contraire, activées par des inducteurs enzymatiques. Par exemple, certains produits, comme les narcotiques, les anticonvulsivants, la rifampicine, l'alcool, le tabac (inducteurs enzymatiques) ou le lait, stimulent la sécrétion des enzymes du foie et diminuent l'efficacité d'un médicament administré en même temps (anticoagulants oraux, bêtabloquants, contraceptifs oraux).

   Certains médicaments ont une action sur l'excrétion urinaire. Un médicament (par exemple le probénécide) peut réduire la capacité des reins à excréter un autre médicament, donc provoquer l'élévation du taux de ce dernier dans le sang et accroître son effet. D'autres médicaments ont l'action inverse : ils augmentent dans les reins l'excrétion d'un autre médicament, réduisent le taux de ce dernier dans le sang et ainsi diminuent son effet. Ainsi, les alcalinisants urinaires augmentent l'excrétion urinaire de l'aspirine et des barbituriques.

   Des médicaments à effets similaires peuvent être prescrits en même temps, ce qui permet de diminuer les doses, donc les effets indésirables. C'est une pratique courante dans le traitement de l'hypertension artérielle, des cancers, de la douleur. Parfois, deux antibiotiques sont administrés simultanément : les micro-organismes infectants sont alors moins susceptibles de développer une résistance.

   C'est pourquoi l'association de plusieurs médicaments ne doit se faire que sous prescription médicale pour éviter les risques d'interaction médicamenteuse.

intercostal

Qui est situé entre deux côtes adjacentes.

   Chaque espace intercostal contient trois muscles intercostaux, un externe, un moyen et un interne, qui relient les côtes sus- et sous-jacentes et interviennent dans la respiration. Entre ces muscles cheminent une artère, une veine et un nerf intercostaux. Une douleur est dite intercostale lorsqu'elle suit le trajet du nerf intercostal. Elle peut être consécutive à un traumatisme (fracture de côtes) ou d'origine rhumatismale.