Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

souffle

Bruit entendu à l'auscultation, ressemblant au son que produit l'air en sortant d'un soufflet.

   Un souffle est produit par l'accélération ou le ralentissement brusque de la circulation d'un fluide dans les voies organiques (sang dans le système cardiovasculaire, air dans l'appareil respiratoire).

DIFFÉRENTS TYPES DE SOUFFLE

Les différents souffles, audibles à l'auscultation de diverses parties du corps, sont des signes caractéristiques de pathologies.

— Les souffles cardiaques, communément appelés « souffles au cœur », sont perçus dans l'aire d'auscultation du cœur ; ils signalent le plus souvent une anomalie des valvules, une communication entre les deux oreillettes ou entre les deux ventricules, ou la persistance du canal artériel (canal qui, chez le fœtus, permet au sang de l'artère pulmonaire de se rendre dans l'aorte sans passer par les poumons). Par exemple, un souffle systolique (pendant la contraction du cœur) perçu à la pointe du cœur (partie basse latérale gauche du thorax) signale une insuffisance mitrale, résultant d'un mauvais fonctionnement de la valvule mitrale (valvule située entre l'oreillette et le ventricule gauches). Après la découverte d'un souffle cardiaque, une échocardiographie est souvent nécessaire pour préciser le diagnostic. Chez l'adolescent, plus souvent lorsqu'il est maigre, longiligne et sportif, l'auscultation révèle parfois un souffle systolique discret, localisé et variable, ne correspondant - comme le confirme l'échocardiographie - à aucune anomalie organique : ce souffle est dit fonctionnel, ou innocent.

— Le souffle tubaire est perçu au cours de l'auscultation du thorax au stéthoscope ; il signale une maladie des poumons (pneumonie, par exemple). Il est aigu et assez fort, surtout à l'inspiration. Une radiographie permet de préciser le diagnostic.

— Le souffle vasculaire est perçu à l'auscultation d'une artère (par exemple, artère carotide au cou, artère fémorale au pli de l'aine) ; il indique le rétrécissement, par des plaques d'athérome (dépôts graisseux), du diamètre de celle-ci, ou la compression par une cause mécanique à déterminer. On a recours pour cette recherche à l'écho-Doppler vasculaire.

souffrance fœtale

Diminution de l'oxygénation et de l'alimentation du fœtus pendant la grossesse ou l'accouchement.

DIFFÉRENTS TYPES DE SOUFFRANCE FŒTALE

La souffrance fœtale peut être chronique ou aiguë.

— La souffrance fœtale chronique se traduit, au cours de la grossesse, par un ralentissement de la croissance du fœtus, pouvant aboutir à un retard de croissance intra-utérin. Elle est due à un défaut qualitatif des apports nutritionnels, dont les causes sont diverses : maladie cardiovasculaire ou hypertension artérielle de la mère, toxémie gravidique, lésions du placenta. Un retard de croissance se dépiste, à partir du 4e mois de grossesse, par la mesure de la hauteur utérine et par la mesure échographique de certains paramètres du fœtus. Une souffrance fœtale importante oblige parfois à interrompre la grossesse pour sauver l'enfant, lorsqu'il est viable.

— La souffrance fœtale aiguë s'observe le plus souvent au moment de l'accouchement. Ses causes sont multiples : compression du cordon, décollement du placenta avec constitution d'un hématome rétroplacentaire, contractions utérines trop rapprochées. Une souffrance fœtale aiguë se traduit par une modification des bruits du cœur du fœtus, enregistrés par monitorage. Le rythme cardiaque ralentit et peut descendre jusqu'à 60 battements par minute. Ces ralentissements se produisent en même temps que les contractions utérines, ou juste après. Parfois, le liquide amniotique se colore en vert, le fœtus éliminant trop tôt le méconium, substance contenue dans son intestin. Si la mesure du pH sanguin, prise in utero grâce à une petite incision du crâne du fœtus pratiquée par voie vaginale, révèle une acidose (pH inférieur à 7,20), la souffrance fœtale est confirmée. La privation d'oxygène (anoxie) à laquelle est soumis le fœtus peut avoir des conséquences graves sur son fonctionnement cérébral et justifie l'accélération de l'accouchement, parfois par l'utilisation des forceps en fin de travail ou par le recours à une césarienne si l'accouchement par voie naturelle doit être trop long.

sourd-muet

Sujet qui, en raison d'une surdité congénitale ou acquise dans sa petite enfance, n'a pu apprendre à parler par lui-même.

   Un sujet atteint de surdimutité peut apprendre à prononcer des mots grâce à l'orthophonie, sans pour autant pouvoir se dispenser de la lecture sur les lèvres ni du langage des signes.

Voir : hypoacousie, mutité, surdité.

sous-clavière (artère, veine)

Vaisseau situé dans la région de la clavicule.

Artère sous-clavière

C'est un gros vaisseau qui amène le sang oxygéné du cœur aux membres supérieurs.

   Il existe deux artères sous-clavières. La gauche naît directement de la crosse de l'aorte, alors que la droite est issue de la division du tronc artériel brachiocéphalique. Ces deux artères cheminent en arrière de la clavicule et au-dessus des poumons avec un trajet en courbe, se prolongeant pour devenir les artères axillaires. Elles donnent de nombreuses branches dont les artères vertébrales, qui irriguent le cerveau avec les artères carotides internes, et les artères mammaires internes, utilisées en chirurgie pour effectuer les pontages coronariens.

Veine sous-clavière

C'est un vaisseau qui transporte le sang désoxygéné des membres supérieurs jusqu'au cœur. Il existe deux veines sous-clavières, la droite et la gauche. Chaque veine sous-clavière prolonge la veine axillaire correspondante, reçoit les veines jugulaires externe et antérieure, puis s'unit avec la jugulaire interne pour former le tronc veineux brachiocéphalique.

sous-maxillaire (glande)

Glande salivaire située dans le plancher de la bouche.

Voir : glande salivaire.

Southern (technique de)

Procédé de biologie moléculaire permettant d'identifier et d'observer une séquence d'A.D.N. ou un gène sans l'isoler.

   Cette méthode, mise au point par le Britannique Edward Southern en 1975, comporte plusieurs temps. Elle consiste d'abord à procéder à une extraction d'A.D.N. des noyaux cellulaires à partir d'un prélèvement biologique (sang ou trophoblaste, par exemple). L'A.D.N. est coupé par une enzyme de restriction en segments de tailles différentes, qui sont ensuite soumis à une électrophorèse, laquelle les sépare sous l'action du champ électrique. Les deux brins d'A.D.N. de chaque segment sont ensuite dissociés par réaction alcaline puis transférés sur un support solide. Une sonde nucléique (brin d'A.D.N. marqué permettant de mettre en évidence par hybridation la séquence complémentaire) est ensuite utilisée pour identifier la séquence d'A.D.N. à étudier. Cette séquence et les gènes qu'elle porte peuvent ensuite être visualisés par autoradiographie (un film radiographique placé contre le gène le rend visible en en révélant la radioactivité). Cette méthode permet en quelques jours d'observer n'importe quel gène chez n'importe quelle personne, sans faire appel à l'isolement du gène par la technique du clonage (multiplication et isolement artificiels des gènes). Elle est utilisée dans un but diagnostique pour constater l'altération d'un gène ou vérifier son intégrité, ou comme technique de recherche pour analyser les gènes.