Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

infarctus mésentérique

Nécrose de l'intestin due à une obstruction vasculaire.

Synonyme : infarctus entéromésentérique.

   L'infarctus mésentérique peut être artériel (embolie, thrombose d'une artère) ou veineux (thrombose d'une veine) selon l'emplacement de l'obstacle. Dans certains cas (insuffisance cardiaque, spasme très important des vaisseaux, viscosité excessive du sang), l'écoulement du sang se poursuit, mais le débit sanguin est réduit.

   Les symptômes comprennent douleurs abdominales violentes, vomissements, parfois diarrhée et état de choc. Le diagnostic repose essentiellement sur les examens radiologiques (scanner, artériographie).

   Le traitement est chirurgical : résection des segments d'intestin nécrosés, rétablissement de la perméabilité artérielle. L'hospitalisation dans un service de réanimation chirurgicale est indispensable.

   Le pronostic, relativement sévère, dépend de l'ancienneté et de l'importance de l'infarctus, et donc de la résection, de sa cause et de l'état général du patient.

Voir : nécrose.

infarctus osseux

Lésion du tissu osseux due à une obturation de l'artère irriguant la zone concernée.

   Toutes les causes de thrombose (formation d'un caillot dans un vaisseau) artérielle peuvent être à l'origine d'un infarctus osseux. Plus rarement, un tel infarctus peut être dû à une embolie gazeuse, à une drépanocytose ou à une hypertriglycéridémie (augmentation du taux de triglycérides dans le sang), qu'elle soit d'origine familiale ou provoquée par l'abus d'alcool.

   L'infarctus osseux peut n'entraîner aucun trouble si le secteur de l'os atteint est réduit ; on le découvre alors seulement par hasard sur une radiographie sous forme d'une condensation nuageuse à l'endroit de la zone atteinte de l'os. Quand l'infarctus osseux se produit au voisinage d'une articulation, sur la tête du fémur ou le condyle du fémur par exemple, il entraîne en revanche une ostéonécrose (nécrose osseuse) provoquant une déformation de l'articulation, cause d'arthrose. La pose d'une prothèse articulaire peut être nécessaire.

infarctus pulmonaire

Nécrose d'une partie plus ou moins importante du parenchyme (tissu fonctionnel) du poumon, liée à une obstruction brutale d'une branche de l'artère pulmonaire.

   Un infarctus pulmonaire survient dans environ 10 % des cas d'embolie pulmonaire, dont il constitue une complication. Il est provoqué soit par un thrombus (caillot), soit par un embole (caillot ayant migré depuis un autre vaisseau de l'organisme). Les signes qui le caractérisent sont une douleur thoracique, une gêne respiratoire, une hémoptysie (crachats sanglants), associées à une fièvre.

   Le traitement repose sur l'administration de médicaments anticoagulants.

Voir : embolie pulmonaire.

infectiologie

Ensemble des disciplines médicales consacrées à l'étude des maladies infectieuses.

   L'infectiologie comprend l'épidémiologie (étude de la fréquence, du mode de transmission, des facteurs de risque) des maladies infectieuses, l'étude des symptômes et de l'évolution des infections, les méthodes diagnostiques, les traitements curatifs et préventifs des infections, la pharmacologie des médicaments anti-infectieux et l'hygiène.

   La découverte des vaccins, puis celle des antibiotiques, n'a pas réduit le champ d'action de l'infectiologie : l'amélioration des techniques de détection a permis la découverte de nouveaux agents infectieux ; de nombreuses bactéries sont devenues résistantes aux antibiotiques et de nombreux virus ont continué à se répandre en l'absence de vaccination ou, par défaut de celle-ci, en l'absence de traitement spécifique ; les infections nosocomiales (contractées à l'hôpital) et les traitements qui détruisent volontairement les défenses immunitaires (greffes d'organes, chimiothérapie et radiothérapie des cancers, corticothérapie prolongée), entraînant l'apparition d'infections opportunistes (dues à des germes ne s'attaquant qu'à des organismes aux défenses immunitaires affaiblies), ont largement étendu le domaine de l'infectiologie.

   Le renouveau le plus actuel de cette discipline se manifeste par de nouvelles techniques comme la biologie moléculaire (PCR, polymerase chain reaction), qui permet une analyse approfondie de la structure des gènes des agents infectieux et la mise au point de médicaments immunorégulateurs, de nouveaux vaccins ou des médicaments antiviraux qui élargissent considérablement les possibilités thérapeutiques face aux infections virales chroniques (virus du sida, des hépatites B et C).

infection

Résultat de l'agression d'un organisme vivant par des micro-organismes pathogènes (bactéries, virus, champignons, parasites).

   Lors d'une infection, les micro-organismes pathogènes agissent en se multipliant (virulence) et éventuellement en sécrétant des toxines. Il en résulte une réponse inflammatoire responsable de symptômes. Une infection peut être locale ou généralisée, exogène (provoquée par des germes provenant de l'environnement) ou endogène (germe issu du malade lui-même).

CAUSES

Une infection se développe lorsque les défenses naturelles de l'organisme ne peuvent l'en empêcher ; c'est le rapport entre la qualité des défenses immunitaires, plus ou moins compromises pendant un temps variable, et le pouvoir pathogène, plus ou moins marqué, du germe et de l'inoculum (nombre de germes infectants) qui déterminent l'apparition ou non de la maladie infectieuse.

   Selon le mode d'acquisition de l'infection, on utilise le terme d'infection nosocomiale pour les infections acquises à l'hôpital, par opposition aux infections dites communautaires, contractées en dehors du milieu de soins. Selon le terrain du sujet contractant l'infection, on distingue les infections opportunistes qui sont des infections dues à un micro-organisme ne provoquant pas de maladie chez le sujet bien portant, mais qui deviennent pathogènes à la faveur d'une immunosuppression (altération des défenses immunitaires).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une infection généralisée se traduit par une fièvre plus ou moins élevée, des frissons et une altération de l'état général. Une infection locale engendre une inflammation de la région infectée qui se traduit par une douleur, une rougeur, un œdème, la formation d'un abcès rempli de pus (infection à germes pyogènes), parfois une élévation de la température.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

On allie un traitement spécifique (antibactérien, antiviral, etc.) contre le micro-organisme en cause et un traitement des symptômes (fièvre, douleurs). Dans les formes graves, une réanimation en service hospitalier peut être nécessaire.

   La prévention repose sur le respect des mesures d'hygiène (concernant les bactéries, les champignons, etc.) et sur la vaccination contre certains micro-organismes (bactéries, virus).