Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

astasie

Incapacité partielle ou totale de conserver la station debout, indépendante de tout déficit musculaire et de tout trouble des mécanismes élémentaires de la marche.

   L'astasie peut être due à des lésions cérébelleuses, labyrinthiques ou lacunaires multiples, d'origines diverses, traumatique, infectieuse, vasculaire, tumorale ou dégénérative (maladie de Parkinson, hydrocéphalie à pression normale, etc.). Elle est généralement associée à une abasie (incapacité de marcher). La station debout et les essais de marche sans soutien provoquent soit la chute, soit une trépidation sur place des membres inférieurs.

astéréognosie

Incapacité à identifier des objets par le seul toucher.

   L'astéréognosie peut être due à un déficit sensitif élémentaire ou à des lésions du cortex pariétal postérieur : on parle, dans ce dernier cas, d'astéréognosie pure.

   Le patient ne peut reconnaître un objet que lorsqu'il le voit. Dans l'astéréognosie pure, contrairement au déficit sensitif élémentaire, la forme, le volume et la matière de l'objet sont reconnus, mais son identification demeure impossible.

astérixis

Trouble neurologique caractérisé par des secousses musculaires brusques et brèves, dues à une interruption intermittente du tonus musculaire.

Synonyme : flapping tremor.

   Signe d'une grave atteinte hépatique, l'astérixis est caractéristique de l'encéphalopathie hépatique. Associé à une cirrhose, il peut être spontané ou provoqué par une hémorragie digestive, une infection ou la prise d'anxiolytiques.

   Lorsque le malade a les bras tendus en avant, les mains en extension et les doigts écartés, on observe, à intervalles réguliers, des mouvements alternatifs de rapprochement et d'écartement des doigts, de flexion et d'extension des articulations des phalanges et du poignet. Ces mouvements sont bilatéraux, asymétriques et asynchrones.

   Pronostic et traitement se confondent avec ceux de la maladie causale.

asthénie

État de faiblesse générale caractérisé par une diminution du pouvoir fonctionnel de l'organisme, non consécutive au travail ou à l'effort et ne disparaissant pas avec le repos.

   L'asthénie diffère de la fatigue, phénomène naturel, et de l'adynamie, phénomène neuromusculaire. Plutôt que d'asthénie en général, il convient de parler d'états asthéniques, chacun ayant sa cause (somatique, psychique ou réactionnelle).

— Les asthénies somatiques peuvent avoir une cause infectieuse (mononucléose infectieuse, hépatite virale, tuberculose), cardiovasculaire (hypertension artérielle, troubles vasculaires cérébraux), respiratoire (insuffisance respiratoire), hématologique (anémie, leucémie, lymphome), cancérologique, neuromusculaire (myasthénie, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, myopathies), métabolique (diabète, hypoglycémie, hyperlipidémie, trouble du métabolisme du potassium), endocrinienne (hyper- ou hypothyroïdie, hyper- ou hypocorticisme) ou toxique (absorption d'alcool, d'oxyde de carbone, prise de certains médicaments).

— Les asthénies psychiques représentent 50 % des états asthéniques. Les troubles dépressifs et les états anxieux sont le plus souvent responsables d'asthénie, plus volontiers matinale, apparaissant dès le réveil.

— Les asthénies réactionnelles sont des troubles de l'adaptation à des situations de contrainte socioprofessionnelles.

asthénopie

Incapacité ou difficulté à soutenir un effort visuel de près, entraînant une vision brouillée et des maux de tête.

L'asthénopie accommodative peut être corrigée par le port de verres convergents ; l'asthénopie musculaire, par une rééducation orthoptique (gymnastique des yeux).

asthme

  • Asthme
  • Contraction d'une bronche
Affection inflammatoire chronique des bronches, caractérisée par des crises de dyspnée (gêne respiratoire) paroxystique sifflante témoignant d'une contraction brutale des muscles commandant l'ouverture et la fermeture des bronches, auxquelles s'associent un œdème et une hypersécrétion des muqueuses des voies aériennes (fosses nasales, pharynx, larynx, trachée, bronches).

FRÉQUENCE

L'asthme est une affection fréquente, qui touche de 2 à 5 % de la population générale et qui débute habituellement à un âge se situant entre 5 et 15 ans.

CAUSES

L'hérédité est l'un des éléments du développement de l'asthme. Celui-ci est la conséquence d'une réactivité anormale des voies aériennes à certains allergènes (pollens, acariens contenus dans les squames d'animaux et la poussière domestique, les moisissures). Ceux-ci, lorsqu'ils pénètrent dans les voies aériennes, agressent les cellules du revêtement intérieur des bronches, qui libèrent des substances chimiques agissant directement sur la contraction des muscles bronchiques ; d'autres substances, d'action plus tardive, sont responsables de l'œdème et de l'hypersécrétion.

   Les réactions immunitaires, génétiquement programmées pour nous défendre contre les nombreuses infections qui auparavant affectaient l'homme, deviennent inadaptées lorsque l'organisme n'est plus normalement stimulé, entraînant asthme et allergies. Le terrain génétique prédisposant résulte de nombreuses petites variations du génome (hérédité multifactorielle).

   Certains facteurs peuvent aussi déclencher des crises : les infections respiratoires, l'exercice physique (particulièrement à l'air froid), l'inhalation de polluants (fumée de tabac), les contrariétés ou la prise de certains médicaments (comme l'aspirine).

Asthme de l'adulte

Les crises d'asthme sont de gravité variable, allant d'un simple essoufflement à une insuffisance respiratoire importante (asthme aigu grave). Elles surviennent le plus souvent le soir ou la nuit. Certains signes avant-coureurs peuvent se manifester : maux de tête, pesanteur digestive, éternuements, démangeaisons sur tout le corps. Après quelques quintes de toux sèche, l'expiration devient sifflante et difficile, provoquant des sueurs et une tachycardie. Le malade tousse un peu, ramenant une expectoration visqueuse. Cette crise s'apaise progressivement au bout de plusieurs dizaines de minutes. Le retour au calme peut être total, mais, après une forte crise, il persiste fréquemment une respiration sifflante, accentuée par l'expiration forcée.

TRAITEMENT

Le traitement de l'asthme dépend de sa sévérité et du contrôle des crises. Dans tous les cas, il faut supprimer les facteurs déclenchants (allergènes, produits chimiques). Le traitement de la crise simple fait appel aux bêtamimétiques en aérosol-doseur. Si le traitement n'est pas suffisamment efficace ou si la crise est sévère, on a recours aux corticoïdes par voie générale et à l'hospitalisation pour oxygéner le malade, lui administrer des médicaments par nébulisation ou par voie injectable et le surveiller. En traitement de fond de l'asthme modéré, on conseille des corticoïdes inhalés. En cas d'asthme sévère, les corticoïdes inhalés sont prescrits à forte dose, associés aux bêtamimétiques inhalés à longue durée d'action. La corticothérapie générale n'est prescrite que si elle est indispensable et à la dose le plus faible possible. D'autres médicaments comme les antileucotriènes ou les anti-IgE sont disponibles.

Asthme de l'enfant

L'asthme de l'enfant peut différer de celui de l'adulte par ses manifestations cliniques et son traitement. Il survient rarement avant 2-3 ans, souvent dans des familles prédisposées et chez des enfants qui présentent d'autres manifestations de type allergique (eczéma du nourrisson, rhinite allergique, etc.). Son évolution est variable : tantôt il reste limité à deux ou trois crises isolées, tantôt il persiste pendant toute la deuxième enfance, disparaissant à 7 ans ou à la puberté, mais pouvant resurgir à l'âge adulte. Ce risque est d'autant plus élevé que la première crise est survenue plus tardivement.

   La gravité de l'asthme infantile tient au fait qu'il gêne souvent la vie familiale et scolaire.

TRAITEMENT

Le traitement de l'asthme infantile diffère quelque peu de celui de l'adulte : les bronchodilatateurs ne doivent être administrés que par nébulisation avant l'âge de 5 ans, les corticostéroïdes doivent être utilisés à la dose minimale efficace ; le cromoglycate et le kétotifène sont souvent plus efficaces que chez l'adulte. L'hygiène de vie (élimination des allergènes, exercice physique adapté avec éventuelle prévention d'un asthme d'effort, absence de tabagisme passif) est aussi importante que le traitement médicamenteux.