Larousse Médical 2006Éd. 2006
R

rêve

Suite plus ou moins organisée et cohérente d'images, de représentations et d'états psychiques caractéristiques du sommeil et de certains états d'affaiblissement de la conscience (onirisme).

   Les rêves durent de 5 à 15 minutes. Ils sont plus fréquents au cours du sommeil dit paradoxal que dans le sommeil profond. Ils occupent environ un quart du temps de sommeil. Tout le monde rêve, même les personnes qui, faute de se rappeler leurs rêves, croient ne pas rêver. Les rêves sont un élément important de la vie psychique et constituent une forme de protection (si on empêche le sommeil, les risques de manifestations psychiatriques temporaires sont importants, en relation avec l'absence de rêves).

   Le contenu des rêves est en relation avec l'état affectif et les souvenirs du rêveur. Sigmund Freud, dans l'Interprétation des rêves (1900), a souligné que le langage imagé des rêves (contenu manifeste) recouvre toujours un sens profond (contenu latent), que l'on peut comprendre à partir d'associations d'idées. L'étude des divers mécanismes en jeu dans la production du rêve a marqué une étape fondamentale dans l'élaboration de la pensée psychanalytique et dans l'exploration de l'inconscient.

   Les méthodes modernes d'exploration du sommeil ont confirmé et complété la théorie freudienne.

Voir : sommeil.

révision utérine

Évacuation du contenu utérin habituellement après une fausse-couche tardive ou un accouchement.

   La révision utérine se pratique, si possible, au doigt afin d'éviter de traumatiser la muqueuse utérine et de risquer des synéchies que peut entraîner le curetage ou l'aspiration qui eux, sont pratiqués à un terme de la grossesse plus précoce.

révulsif

Procédé thérapeutique visant à provoquer une irritation cutanée locale afin de retenir le sang près de la peau.

   Parmi les révulsifs, on trouve les sinapismes (cataplasmes à la farine de moutarde), les ventouses, les frictions à l'alcool, les fomentations (applications de serviettes chaudes). Les révulsifs étaient autrefois indiqués pour faire cesser une inflammation ou un état congestif dans une partie du corps. Leur usage a fortement régressé grâce aux antibiotiques et aux anti-inflammatoires.

Reye (syndrome de)

Maladie caractérisée par une atteinte cérébrale non inflammatoire et une atteinte hépatique et survenant à la suite d'un épisode viral aigu.

   Le syndrome de Reye, décrit en 1963, touche essentiellement les enfants, le plus souvent vers l'âge de 3 ans, mais concerne parfois le nourrisson à partir de 3 mois.

CAUSES

Les causes de ce syndrome sont encore inconnues. Toutefois, plusieurs études réalisées aux États-Unis ont mis en évidence un lien entre la prise d'aspirine et l'apparition de ce syndrome chez des enfants ayant une maladie virale (grippe, infection respiratoire, varicelle).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Au début, les signes (fièvre, abattement) peuvent être confondus avec ceux de la maladie virale initiale. Après quelques jours de latence apparaissent brutalement des vomissements fréquents et abondants auxquels succèdent des troubles du comportement (somnolence, apathie, irritabilité), des troubles du tonus ou des troubles de la conscience pouvant aller jusqu'au coma. Des convulsions sont fréquentes.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic clinique est complété par des examens biologiques du sang, qui révèlent l'atteinte hépatique : élévation du taux de certaines enzymes (transaminases), taux d'ammoniaque trois fois supérieur aux chiffres normaux. L'échographie confirme le diagnostic. L'examen d'un prélèvement du foie par ponction-biopsie, qui met en évidence une stéatose hépatique (dégénérescence graisseuse), peut également confirmer le diagnostic, mais on ne doit pas attendre le résultat pour traiter l'enfant. L'évolution de ce syndrome est souvent fatale, surtout si l'atteinte cérébrale est importante.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement de la maladie dans ses formes graves nécessite une hospitalisation dans un service de réanimation. La prévention repose sur la mise en garde relative à la prescription d'aspirine comme médicament antipyrétique chez l'enfant ou sur la suppression d'une telle prescription. C'est pourquoi, en cas de fièvre chez le nourrisson, il est recommandé d'utiliser le paracétamol seul en première intention et de ne recourir à l'aspirine que si la fièvre persiste.

RFLP

Variation de longueur d'un fragment d'A.D.N., coupé par une enzyme de restriction (protéine présente dans une bactérie et capable de reconnaître une séquence spécifique dans une chaîne d'A.D.N. étranger puis de la cliver). (Abréviation de l'anglais Restriction Fragment Length Polymorphism, polymorphisme de longueur de fragment de restriction.)

   Les RFLP sont des marqueurs génétiques du chromosome : ils déterminent en effet les endroits où une séquence d'A.D.N. varie selon les individus. Ils permettent notamment d'effectuer un diagnostic prénatal.

Rh (facteur)

système Rhésus

rhabdomyolyse

Destruction du tissu des muscles striés, entraînant la libération dans le sang d'un pigment musculaire toxique, la myoglobine.

CAUSES

Elles sont nombreuses. La rhabdomyolyse peut être provoquée par un traumatisme musculaire : traumatisme important avec écrasement (syndrome de Bywaters) ou, plus rarement, exercice musculaire intense, crises convulsives prolongées, électrocution. Il existe aussi des causes non traumatiques de rhabdomyolyse : interruption de la circulation sanguine dans un membre, alcoolisme aigu, infections (en particulier virales), prise de certains médicaments, maladies génétiques, etc.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une rhabdomyolyse se traduit par des douleurs des muscles atteints et une coloration foncée des urines. La destruction des cellules musculaires peut se compliquer d'une hyperkaliémie (excès de potassium dans le sang). La myoglobine est éliminée par les reins, et peut entraîner une insuffisance rénale aiguë.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Les examens biologiques permettent l'établissement du diagnostic : présence de myoglobine dans le sang et les urines et élévation dans le sang du taux d'une enzyme normalement présente en grandes quantités dans les cellules musculaires, la créatine phosphokinase (C.P.K.). Le traitement de la rhabdomyolyse est celui de sa cause. En cas d'insuffisance rénale aiguë, un traitement par dialyse peut être nécessaire jusqu'à ce que les lésions rénales se réparent d'elles-mêmes, ce qui survient généralement au bout de quelques jours ou de quelques semaines.