Larousse Médical 2006Éd. 2006
I

intolérance alimentaire

Réaction pathologique se produisant lors de la prise de certains aliments.

   L'intolérance alimentaire est à distinguer de l'intolérance alimentaire absolue, incapacité à ingérer tout aliment au cours de certains états pathologiques aigus (crise d'appendicite, par exemple), s'accompagnant de nausées et de vomissements.

   Sous le terme générique d'intolérance alimentaire sont regroupées un certain nombre de réactions pathologiques telles que les intolérances à certains nutriments par déficit enzymatique de l'appareil digestif ou troubles métaboliques.

— L'intolérance au gluten, constituant du blé, du seigle et de l'orge, est responsable de la maladie cœliaque. Elle se traduit notamment par un amaigrissement et une diarrhée. Le traitement, efficace, est un régime sans gluten.

— L'intolérance au lactose est due à un déficit congénital ou acquis d'une enzyme spécifique de la muqueuse intestinale, la lactase, nécessaire à l'hydrolyse du lactose, principal glucide du lait. Elle se manifeste par une diarrhée liquide et par des douleurs abdominales à la suite de la consommation de lait ou de produits contenant du lactose. Le traitement repose sur l'exclusion du lactose de l'alimentation.

intoxication

Ensemble des troubles dus à l'introduction, volontaire ou non, dans l'organisme d'une ou de plusieurs substances toxiques (poisons).

Synonyme : empoisonnement.

   Les intoxications sont une préoccupation importante de santé publique car leur fréquence augmente régulièrement.

CAUSES

Les substances toxiques pénètrent dans l'organisme par ingestion, par inhalation, par injection ou par absorption à travers la peau ou les muqueuses.

   Les intoxications aiguës constituent un pourcentage élevé des hospitalisations, qu'elles soient accidentelles (domestiques ou professionnelles) ou volontaires (toxicomanie, tentative de suicide). Les intoxications par les médicaments, les plus fréquentes, représentent 80 % des intoxications motivant une hospitalisation en urgence. Elles sont en général provoquées par l'association de plusieurs médicaments (65 % des cas chez l'adulte). Par ordre de fréquence décroissante, les médicaments responsables sont les benzodiazépines, les analgésiques, les antidépresseurs, les neuroleptiques, les carbamates, les barbituriques et autres psychotropes, enfin les médicaments actifs contre les troubles cardiaques. Les autres toxiques sont les produits industriels (solvants), les produits ménagers (détergents, eau de Javel), l'alcool et les stupéfiants, l'oxyde de carbone, les plantes, les champignons, certaines algues toxiques (par l'intermédiaire des fruits de mer), ainsi que les produits utilisés par les agriculteurs (engrais, fongicides, herbicides, insecticides, raticides).

   Les intoxications chroniques sont liées plus particulièrement aux activités professionnelles (surtout dans l'industrie) et à la pollution de l'environnement.

   La gravité d'une intoxication dépend de la toxicité du produit en cause, du mode d'introduction, de la dose absorbée, de la résistance et de l'âge du sujet. Souvent imprévisible, elle justifie le recours systématique à un médecin. La mortalité due aux intoxications est actuellement inférieure à 1 % chez l'adulte et à 0,5 % chez l'enfant.

SYMPTÔMES

Ils dépendent du ou des toxiques en cause. Compte tenu de la variété de ceux-ci, quasiment toutes les fonctions et tous les organes peuvent être atteints. Cependant, en cas d'intoxication aiguë, un souci commun est de déceler des signes de risque vital immédiat : détresse respiratoire (gêne ressentie par la victime, mouvements thoraciques trop amples ou trop faibles, trop rapides ou trop lents), détresse circulatoire (état de choc avec malaise, pâleur, agitation, pouls faible ou trop rapide, chute de la pression artérielle), convulsions (contractions musculaires généralisées entraînant une raideur ou des secousses), coma (la victime, inconsciente, ne bouge pas, ne parle pas, ne répond pas aux questions).

TRAITEMENT

Après avoir prévenu les services médicaux (centre antipoison local), les proches doivent s'abstenir de toute intervention, en particulier : ne pas bouger la victime, ne pas la faire boire (y compris du lait), ne pas la faire vomir. Une fois sur place puis si besoin à l'hôpital, le médecin effectue un certain nombre de gestes et de vérifications.

— La recherche d'un risque vital immédiat, d'après les symptômes, permet de commencer à traiter ce risque : aide respiratoire, perfusion intraveineuse et mise du malade en position latérale de sécurité (couché sur le côté), en cas de coma, pour éviter que des vomissements éventuels n'aillent dans ses bronches.

— La collecte d'informations est fondamentale pour évaluer le risque encouru, qui dépend de la nature du produit mais aussi du délai écoulé et des doses.

— L'élimination du produit fait intervenir différentes méthodes : lavage abondant à l'eau en cas de contact de produits caustiques avec la peau ou les yeux, lavage gastrique ou vomissements provoqués – formellement contre-indiqués avec certains produits (irritants ou caustiques) et s'il y a trouble de la conscience (somnolence, coma), à cause notamment du risque de passage dans les bronches. L'administration orale de charbon empêche l'absorption intestinale du toxique. Dans certains cas, une diurèse forcée (accélération de l'élimination urinaire) est utile, voire une épuration extrarénale (épuration directe du sang).

— L'administration de l'antidote, quand il existe, ce qui correspond à une minorité de cas, est particulièrement importante.

— Les prélèvements sanguins et urinaires ont pour but de rechercher la substance, de l'identifier, de la doser et de suivre l'évolution de l'intoxication.

— L'appel à un spécialiste de réanimation s'impose s'il y a un risque vital immédiat ou à court terme. L'hospitalisation est fréquente, parfois en service de réanimation.

PRÉVENTION

Les médicaments doivent être rangés hors de la portée des enfants. En cas d'intoxication volontaire, la consultation d'un psychiatre est recommandée. En ce qui concerne l'alimentation, des organismes officiels assurent une surveillance régulière des divers produits consommables. La médecine du travail est également impliquée.

Voir : intoxication de l'enfant, toxi-infection alimentaire.