Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

Schiller (test de)

Test utilisé en gynécologie, permettant la mise en évidence de dysplasies (modifications précancéreuses) du col de l'utérus à l'aide d'un badigeon de lugol.

Schirmer (test de)

Examen destiné à mesurer la quantité de larmes sécrétée par les glandes lacrymales.

INDICATIONS

Le test de Schirmer est pratiqué pour diagnostiquer un syndrome sec (syndrome de Gougerot-Sjögren) ou, chez les personnes qui désirent porter des lentilles, pour évaluer la sécrétion lacrymale, qui doit être bonne.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Le test de Schirmer consiste à placer dans le cul-de-sac conjonctival inférieur, près de l'angle externe de l'œil, une bandelette de papier de 5 millimètres de large et de 5 centimètres de long, graduée tous les 5 millimètres. Celle-ci va s'imprégner des larmes sécrétées par l'œil. Au bout de 3 minutes, on mesure le nombre de graduations humidifiées. En cas de sécheresse oculaire importante, le patient ressent une sensation de brûlure pendant l'examen.

   Ce test peut être pratiqué sans aucune préparation - c'est le test de Schirmer total - ou après instillation d'un collyre anesthésique, qui permet théoriquement de supprimer la sécrétion réflexe. Il est dans ce cas appelé test de Schirmer basal.

RÉSULTATS

Les résultats sont habituellement d'au moins une graduation par minute, soit 3 graduations (15 millimètres) en 3 minutes.

schistose

Affection pulmonaire secondaire à l'inhalation de poussières d'ardoise.

Synonyme : maladie des ardoisiers.

   La schistose est une pneumoconiose fibrosante (maladie consécutive à l'inhalation de poussières minérales entraînant une fibrose du tissu interstitiel pulmonaire).
Cette maladie professionnelle rare est due à l'accumulation de poussière d'ardoise dans les poumons et, notamment, des silicates, qui entrent dans la composition de l'ardoise.

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

La maladie se traduit par un essoufflement qui s'installe très progressivement.

La fibrose interstitielle reste modérée et l'évolution est généralement bénigne ; il n'existe pas de traitement spécifique, sinon ne plus s'exposer au risque (protection des voies respiratoires lors de la manipulation de l'ardoise).

schistosomose

ou

schistosomiase

bilharziose

schizocyte

Globule rouge déformé, de forme triangulaire ou coupé en deux.

   L'examen du frottis de sang est indispensable pour mettre en évidence les schizocytes que les appareils électroniques les plus perfectionnés sont incapables de déceler. La présence de schizocytes est évocatrice d'une destruction mécanique des globules rouges. Les schizocytes résultent en effet le plus souvent de la fragmentation de globules rouges précipités par la circulation sur les obstacles ou sur des petits vaisseaux (micro-angiopathies) ou au niveau du cœur : prothèse métallique mais aussi bioprothèse en cas de désinsertion ; dans ces dernières circonstances, ce sont surtout les turbulences créées par ces valves qui entraînent la rupture mécanique des globules rouges.

   On peut observer aussi de rares schizocytes au cours d'autres anémies avec formation des globules rouges (myélodysplasie, myélofibrose, anémie par carence en fer).

schizoïdie

Caractère marqué par le repli sur soi, avec indifférence apparente aux événements du monde extérieur.

   Ce terme a été introduit par le psychiatre allemand Ernst Kretschner en 1921. Il désigne au sens large un individu s'isolant facilement de la réalité ambiante jusqu'à sembler perdre le contact avec elle ; cependant, ce détachement n'est que superficiel et masque au contraire une hypersensibilité très vive. Une tendance schizoïde est ainsi fréquente et normale chez certains savants et créateurs (mathématiciens, philosophes, artistes). Plus accentuée, avec fuite d'autrui, refuge dans la rêverie, affectivité froide et abstraite, la schizoïdie peut revêtir ou annoncer une pathologie sous-jacente. La schizophrénie vient souvent se greffer sur ce type de caractère.

schizophrénie

Psychose caractérisée par la désagrégation de la personnalité (et non son dédoublement) et par une perte du contact vital avec la réalité.

   Le terme de schizophrénie a été créé par le psychiatre suisse Eugen Bleuler (1857-1939), qui le substitua à celui de démence précoce. La schizophrénie affecte le plus souvent l'adolescent ou l'adulte avant l'âge de 40-45 ans. Elle touche 1 % de la population mondiale.

CAUSES

Les causes de cette affection complexe demeurent très controversées : perturbation des premières relations, dysfonctionnement des circuits et médiateurs cérébraux, disposition constitutionnelle (sujet grand et mince, caractère schizoïde – introverti, abstrait, avec repli sur soi), séquelles de pathologies infectieuses durant la grossesse (au cours du développement embryonnaire), ou de traumatismes physiques même modérés, origine génétique. Chacune de ces hypothèses a été partiellement validée par l'expérience clinique, sans pour autant que l'on soit en mesure de fournir une explication globale de l'affection. Ainsi l'existence d'un dérèglement de certains systèmes neuromédiateurs (sérotonine, dopamine) est-elle démontrée. Celui-ci est traité par les antipsychotiques, mais ses causes ne sont pas connues. Une personne a d'autant plus de risques « d'entrer » dans la schizophrénie qu'elle présente une vulnérabilité plus grande aux nombreux facteurs qui contribuent à l'émergence de la maladie. La théorie qui a longtemps consisté à mettre en cause la famille est abandonnée.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Selon Bleuler, la schizophrénie est caractérisée par une dissociation mentale, ou « discordance », accompagnée d'un envahissement chaotique de l'imaginaire, se traduisant par des troubles affectifs, intellectuels et psychomoteurs : sentiments contradictoires éprouvés vis-à-vis d'un même objet (amour-haine), incapacité d'agir, autisme, sentiment de ne plus se reconnaître, délire, catatonie (ensemble de troubles psychomoteurs caractérisé par une absence de réaction aux stimulations extérieures, une immobilité absolue, un refus de parler, de manger).

   On distingue plusieurs formes de schizophrénie (on parle du groupe des schizophrénies) : schizophrénie simple (inhibition, bizarrerie, marginalité) ; schizophrénie paranoïde (délire flou, peurs insolites s'organisant autour de certains thèmes – peur d'effectuer certains gestes, peur de certaines couleurs –, le malade ayant en outre l'impression que sa pensée est manœuvrée de l'extérieur) ; hébéphrénie et hébéphrénocatatonie (catatonie, répétition immotivée et automatique de mots, de gestes ou d'attitudes, pseudo-déficit intellectuel) ; schizophrénie désorganisée (incohérence) ; schizophrénie résiduelle (déficits intellectuel et moteur).

   Le problème majeur, qui conditionne toute prise en charge, est le déni de toute maladie de la part du malade et, de ce fait, la non-demande de soin et d'aide. La marginalisation, la précarité et les conduites antisociales vont amener le malade à un isolement dangereux, même si l'entourage est désireux d'apporter de l'aide.

TRAITEMENT

Les soins et l'accompagnement sont variables selon la période d'évolution. Le soin hospitalier est réservé aux périodes aiguës ; le dispositif extra-hospitalier s'occupe des 95 % de personnes malades vivant dans la cité. L'accompagnement est le plus souvent réalisé par les structures médico-sociales et sociales. La famille ou l'entourage jouent un rôle fondamental. Les aidants naturels que sont les familles doivent gérer l'initiation et la continuité des soins, veiller à la santé physique, aux ressources, au logement, à une éventuelle mesure de protection juridique, à la possibilité d'une activité ou à celle d'un travail. Tout ceci doit se dérouler en partenariat étroit entre tous les intervenants. Le recours à l'aide d'une association de patients ou de famille doit être recommandé. La maladie est de longue durée, le rétablissement est instable, le déni de la maladie est tenace.

   Les possibilités thérapeutiques sont les antipsychotiques ou neuroleptiques dont les effets secondaires doivent êtres connus, ainsi que différentes formes de psychothérapie. Les structures d'accueil et d'accompagnement sont les hôpitaux de jour, les C.A.T.T.P. (centre d'accueil thérapeutique à temps partiel), les foyers et les G.E.M., groupe d'entraide mutuelle.

Le risque est l'isolement et le refus de la réalité. La permanence des prises en charge et l'aide à l'autonomisation permettent le retour d'une estime de soi. Le partenariat entre tous évite ou minimise les rechutes et récidives

   Le traitement de la schizophrénie est long, les symptômes peuvent varier et évoluer, le pronostic est souvent impossible à formuler. La prévention, la détection précoce de la maladie et l'aide à l'entourage, en particulier pour les frères et sœurs, sont des éléments indispensables qui visent à diminuer le poids personnel et social de la maladie et à éviter la discrimination et la stigmatisation.

Voir : psychose, neuroleptique.