Larousse Médical 2006Éd. 2006
E

épididyme

Organe cylindrique s'étendant derrière le testicule, faisant suite aux cônes efférents, sortes de petits tubes sortant du testicule, et se prolongeant par le canal déférent, ou canal spermatique, qui débouche dans l'urètre.

   L'épididyme est constitué d'un canal microscopique très long, pelotonné sur lui-même, à l'intérieur duquel les cellules spermatiques produites dans le testicule progressent lentement en achevant leur maturation.

PATHOLOGIE

L'épididyme peut être le siège de nombreuses affections.

— L'agénésie épididymaire (développement incomplet de l'épididyme), congénitale, peut entraîner une stérilité lorsqu'elle concerne les deux épididymes.

— L'inflammation de l'épididyme, ou épididymite, est presque toujours associée à une inflammation du testicule dans une orchiépididymite. Lorsque les deux épididymes sont atteints, il peut se produire une obstruction des canaux épididymaires entraînant une stérilité.

— Le kyste de l'épididyme se présente sous la forme d'un nodule rempli de liquide. Il ne nécessite une ablation chirurgicale que s'il est volumineux ou gênant et n'a aucune conséquence sur la fertilité.

épididymectomie

Ablation de tout ou partie de l'épididyme.

   L'épididymectomie se pratique en cas de destruction de l'épididyme par une infection chronique, notamment dans certains cas d'épididymite chronique. Lorsqu'un seul épididyme a été enlevé, l'épididyme restant assure une fonction de reproduction normale. En revanche, lorsque l'épididymectomie est bilatérale, elle entraîne une stérilité.

épididymite

Inflammation aiguë ou chronique de l'épididyme, le plus souvent d'origine infectieuse.

   Isolée, l'épididymite est exceptionnelle ; elle est presque toujours associée à une orchite (inflammation du testicule).

Voir : orchiépididymite.

épidurite

Inflammation du tissu épidural, situé autour de la moelle épinière, entre la dure-mère et le canal rachidien.

   Une épidurite est souvent due au staphylocoque doré, qui atteint le tissu épidural, le plus souvent à partir d'une lésion cutanée. La formation d'un abcès dans cet espace limité entraîne une compression de la moelle épinière plus ou moins étendue le long de l'axe rachidien, provoquant une paraplégie ou une quadriplégie (paralysie des membres inférieurs ou des quatre membres). Le traitement fait appel aux antibiotiques et, éventuellement, à une intervention chirurgicale permettant la décompression nerveuse.

épigastralgie

Douleur localisée à l'épigastre, zone supérieure et médiane de l'abdomen.

   Une épigastralgie est le plus souvent due à une affection gastroduodénale (gastrite, ulcère).

   Les épigastralgies peuvent aussi révéler des maladies biliaires, pancréatiques, coliques et même extradigestives (angor, arthrose dorsale).

épigastre

Région supérieure et médiane de l'abdomen, déprimée (sauf chez l'obèse) en un creux appelé le creux épigastrique.

   L'épigastre, qui n'a pas de limites très précises, correspond plus à une notion d'examen clinique du malade qu'à une définition anatomique.

épigastrique

Qui se rapporte à l'épigastre.

   Une douleur épigastrique peut révéler de nombreuses affections, le plus souvent digestives (ulcère gastroduodénal, calculs biliaires, pancréatite aiguë, etc.), mais aussi extradigestives, parmi lesquelles l'infarctus du myocarde, l'anévrysme aortique compliqué, le tassement vertébral sont les plus fréquentes.

   Le diagnostic repose sur l'interrogatoire du patient, qui permet de préciser les caractères de la douleur et les signes qui accompagnent celle-ci, sur un examen clinique, en particulier abdominal, cardiovasculaire et rhumatologique, et sur d'éventuels examens complémentaires.

épiglotte

Petit cartilage de la région supérieure du larynx.

   L'épiglotte est une lame de cartilage recouvert de muqueuse dont la base est attachée et articulée au reste du larynx. Située à l'extrémité supérieure du larynx, elle fait partie de la paroi antérieure de cet organe ; la base de la langue se trouve juste au-dessus et en avant d'elle. Elle sert à protéger les voies respiratoires pendant le passage de la salive ou des aliments vers l'œsophage. En effet, la déglutition s'accompagne toujours d'un mouvement de la base de la langue vers l'arrière, celle-ci appuyant sur l'épiglotte ; cette dernière, en basculant à son tour vers l'arrière, obstrue ainsi l'orifice du larynx. Elle peut être le siège d'une épiglottite (inflammation aiguë).

épiglottite

Inflammation aiguë de l'épiglotte.

   L'épiglottite est due à une bactérie, Hæmophilus influenzæ. C'est la plus grave des laryngites (inflammations du larynx) de l'enfant. Ses symptômes apparaissent brusquement : fièvre élevée, gêne respiratoire importante, gêne à la déglutition se traduisant par une accumulation de salive. L'enfant se tient spontanément assis, penché en avant, la bouche ouverte, manifestant un grand besoin d'air. L'évolution se fait en quelques heures : aggravation de l'état respiratoire, cyanose, somnolence. Après transport en urgence à l'hôpital, le traitement consiste en une intubation (introduction d'un tube souple dans la trachée en passant par le nez) et en une perfusion d'antibiotiques. Le pronostic, réservé en l'absence de traitement, est excellent si celui-ci a été entrepris assez tôt.

Voir : laryngite.

épilepsie

Affection caractérisée par la répétition chronique de décharges (activations brutales) des cellules nerveuses du cortex cérébral.

   Toute personne peut faire une fois dans sa vie une crise d'épilepsie, également appelée crise comitiale. Il s'agit alors d'une activation exagérée et passagère d'une zone corticale. On ne parle d'épilepsie, ou de maladie épileptique, que dans les cas où les crises se répètent pendant des mois ou des années. Les épilepsies sans cause sont appelées épilepsies primaires idiopathiques ; les autres, provoquées notamment par une tumeur cérébrale ou par une agression cérébrale d'origine toxique (prise de certains antidépresseurs, de neuroleptiques), métabolique (hypoglycémie) ou infectieuse (encéphalite), sont dites secondaires.

   On distingue les épilepsies généralisées et les épilepsies partielles selon que la décharge se produit dans tout le cortex cérébral ou seulement dans une région de celui-ci.

Épilepsies généralisées

Ces activations brutales des cellules du cortex cérébral sont essentiellement représentées par le grand mal et le petit mal.

— Le grand mal se caractérise par une crise dite tonicoclonique, marquée par une perte de connaissance totale et des convulsions durant de cinq à dix minutes. Après un début très brutal, signalé par un cri, puis une chute souvent traumatisante, la crise se déroule en trois phases : phase tonique, marquée par une contraction intense de tout le corps et souvent une morsure de la langue ; phase clonique, correspondant aux convulsions, secousses brusques et généralisées ; phase résolutive, caractérisée par une respiration bruyante, dite stertoreuse, avec parfois une perte d'urines. Le malade ne garde aucun souvenir de la crise.

— Le petit mal, le plus fréquent, appelé absence, débute généralement entre 4 et 6 ans et disparaît à la puberté. Le jeune malade perd brusquement conscience quelques secondes, ne bouge plus, ne répond pas aux questions et son regard devient fixe. Il n'y a pas de chute et la crise peut passer totalement inaperçue.

— D'autres épilepsies généralisées se rencontrent dans les encéphalopathies épileptiques du jeune enfant (syndrome de West ou spasmes infantiles, syndrome de Lennox-Gastaut), maladies où une épilepsie est associée à un retard mental.

Épilepsies partielles

Ces activations brutales des cellules d'une région du cortex cérébral sont dites simples s'il n'y a pas de troubles de la conscience : elles comprennent alors des manifestations motrices (convulsions limitées à une région, par exemple le bras), sensitives (fourmillements), sensorielles (hallucinations). Les épilepsies complexes, se traduisant par une altération de la conscience, se manifestent par une activité psychomotrice qui peut être simple (mouvements de mastication, battements des pieds) ou plus complexe (fugue), et dont le sujet ne se rend pas compte ; on peut aussi observer des symptômes psychiques (sensation désagréable et intense d'étrangeté, de déjà-vu, de déjà vécu).