Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ochronose

Maladie héréditaire due à des anomalies du métabolisme de certains acides aminés (phénylalanine, tyrosine).

   Très rare, l'ochronose se manifeste par une accumulation d'un dérivé de la tyrosine dans le sang puis dans les urines, ce qui se traduit dès la naissance par une coloration brun foncé des urines, ou alcaptonurie. S'y associe une pigmentation gris bleuté de la peau, fonçant progressivement, en petites taches qui finissent par confluer sur le visage, la poitrine et le dos des mains. Plus tardivement apparaissent des lésions rhumatismales (arthrose vertébrale, ossification des tendons) qui peuvent être invalidantes. Il n'existe actuellement aucun traitement efficace de cette maladie.

oculariste

Professionnel qui procède à l'appareillage du globe oculaire non fonctionnel ou d'une cavité oculaire, par prothèse externe réalisée sur mesure.

   Les prothèses oculaires sont fabriquées en matière plastique. Leur forme est élaborée à partir d'une empreinte précise de la cavité oculaire. La peinture de l'iris est faite individuellement en prenant modèle sur l'œil adelphe (l'autre œil, intact).

oculomotricité

Mobilité des yeux à l'intérieur des orbites.

   L'oculomotricité est assurée grâce à deux types d'organes : les muscles et les nerfs oculomoteurs.
— Les muscles oculomoteurs sont au nombre de 6 par œil : 4 muscles droits (supérieur, inférieur, interne et externe) et 2 obliques (grand et petit).
— Les nerfs oculomoteurs, qui sont 3 par œil, commandent les muscles du même nom : le nerf moteur oculaire commun commande tous les muscles, sauf le droit externe et le grand oblique ; le nerf moteur oculaire externe commande le muscle droit externe ; le nerf pathétique commande le muscle grand oblique.

   L'oculomotricité est évaluée par un bilan orthoptique, éventuellement complété par le test de Lancaster.

PATHOLOGIE

L'oculomotricité peut être affectée dans plusieurs cas : traumatismes crâniens et orbitaires, tumeurs comprimant les nerfs oculomoteurs, hypertension intracrânienne, diabète, maladies vasculaires, sclérose en plaques, certaines inflammations et infections cérébrales.

Voir : ophtalmoplégie, test de Lancaster.

ocytocine

Hormone polypeptidique (constituée d'une chaîne d'acides aminés) synthétisée par l'hypothalamus et sécrétée par la posthypophyse (partie postérieure de l'hypophyse, glande située à la base du cerveau) qui la stocke, dont la fonction est de stimuler la contraction du muscle utérin et de favoriser l'allaitement.

   Découverte en 1954, l'ocytocine a une structure très proche de celle de l'hormone antidiurétique. Il est possible aussi que des substances apparentées soient sécrétées par l'ovaire.

   L'ocytocine interviendrait au cours de l'accouchement en stimulant les contractions utérines, mais on ignore toujours le mode de déclenchement de l'accouchement et la physiologie des contractions. Par ailleurs, la sécrétion d'ocytocine est stimulée par l'allaitement et contribue à faciliter celui-ci en provoquant l'éjection du lait par la contraction des cellules myoépithéliales des glandes mammaires.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

L'ocytocine peut être obtenue par synthèse. Administrée par voie intraveineuse lente, elle est souvent utilisée au cours de l'accouchement pour augmenter la fréquence et l'intensité des contractions utérines et diriger le travail, et, éventuellement, après la naissance lors des hémorragies de la délivrance, pour favoriser l'expulsion du placenta.

ocytocique

Médicament capable de provoquer ou de stimuler les contractions de l'utérus lors d'un accouchement.

   Les ocytociques sont représentés par l'ocytocine (analogue synthétique de l'hormone naturelle sécrétée par l'hypothalamus et stockée dans la posthypophyse), la méthylergométrine (dérivé de l'ergot de seigle), les prostaglandines (dinoprost, dinoprostone). Ils ont pour effet d'accroître la force, l'intensité et la fréquence des contractions utérines.

INDICATIONS

L'ocytocine est indiquée au cours de l'accouchement, en cas de contractions absentes ou trop faibles, ou bien anarchiques. La méthylergométrine est indiquée si l'utérus ne se rétracte pas en cas d'hémorragie après un curetage ou un avortement.

   Les prostaglandines sont largement utilisées pour maturer le col utérin avant le déclenchement du travail.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les ocytociques peuvent entraîner des maux de tête, des vertiges, des nausées, une éruption cutanée. Parfois, il existe un risque d'hypertension artérielle, dû à une injection intraveineuse trop rapide (seulement pour la méthylergométrine).

Oddi (sphincter d')

Structure musculaire lisse, située à l'entrée du duodénum, qui ferme le débouché du canal cholédoque (qui conduit la bile) et du canal de Wirsung (qui conduit le suc pancréatique).

   Le sphincter d'Oddi peut être le siège d'une inflammation, l'oddite.

oddite

Inflammation et sclérose du sphincter d'Oddi.

   Les causes d'une oddite sont principalement la lithiase du cholédoque, les séquelles de la chirurgie biliaire et, plus rarement, des maladies inflammatoires. Une oddite se manifeste par des douleurs dans la région sous-costale droite. Le diagnostic se fait par cholangiographie rétrograde (injection de produit de contraste dans les voies biliaires).

   Le traitement ne s'impose que dans les cas sévères. Il fait appel à la sphinctérotomie (section des fibres musculaires du sphincter), réalisée par voie chirurgicale ou endoscopique.

odontalgie

Douleur dentaire.

   Les odontalgies, fréquentes, sont dues à une atteinte de la dent ou à une affection des tissus voisins.

— Les caries et les traumatismes dentaires (abrasion superficielle, fêlure, fracture) provoquent une inflammation de la pulpe. L'odontalgie se traduit alors par une sensibilité au chaud et au froid, voire, lorsque l'inflammation pulpaire progresse, par des douleurs spontanées (rage de dents). En l'absence de traitement se développe une nécrose de la pulpe, qui peut ne donner aucun signe initialement, puis se manifester par une hypersensibilité lors de la mastication et par la formation d'un abcès.

— L'éruption d'une dent provoque parfois des douleurs, localisées lorsqu'il s'agit d'une dent de lait ou d'une dent définitive, irradiantes lorsqu'il s'agit d'une dent de sagesse incluse.

— Une atteinte des tissus de soutien de la dent (abcès de la gencive, par exemple) provoque des douleurs.

— Une atteinte des tissus voisins de la dent (sinusite maxillaire, otite, affection oculaire, zona, névralgie du trijumeau) peut entraîner une sensation d'odontalgie.