Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urétrotomie

Ouverture de l'urètre.

   Une urétrotomie est effectuée en cas de rétrécissement de l'urètre. Elle se pratique par chirurgie classique ou endoscopique (on parle alors d'urétrotomie interne), à l'aide d'un urétroscope (tube muni d'une optique et d'instruments chirurgicaux). Elle nécessite une hospitalisation de 10 à 15 jours dans le premier cas, de 2 à 7 jours dans le second. Après l'opération, effectuée sous anesthésie générale ou sous rachianesthésie, une sonde est posée et laissée en place de 24 heures à 5 jours afin que l'urètre ne se rétrécisse pas pendant sa cicatrisation. Les principales complications de l'urétrotomie sont les infections urinaires, la formation d'une fistule urinaire (communication anormale entre l'urètre et une cavité voisine provoquant des fuites d'urine) et, surtout, la récidive du rétrécissement.

urgence

Situation pathologique dans laquelle un diagnostic et un traitement doivent être réalisés très rapidement.

urgence pédiatrique

Situation pathologique concernant des enfants qui nécessitent des soins immédiats sous peine de conséquences graves pour leur santé, voire pour leur vie.

   Parmi les urgences pédiatriques hospitalières, on distingue les urgences vraies, qui représentent environ 20 % des urgences pédiatriques, des urgences « ressenties », qui en constituent environ 50 %, les autres situations d'urgence menant à une consultation médicale. Les urgences « ressenties » se rapportent à des enfants dont le pronostic vital ou fonctionnel n'est pas immédiatement menacé mais qui présentent des symptômes alarmants pour leur entourage (brutal et important accès de fièvre, par exemple).

CAUSES

Les urgences pédiatriques vraies sont de nature accidentelle ou infectieuse.

— Les pathologies accidentelles concernent tout particulièrement les jeunes enfants, souvent victimes de chutes entraînant un traumatisme ou de brûlures. Le traumatisme crânien, souvent accompagné d'une brève perte de connaissance, est le plus habituel. Ses conséquences se limitent la plupart du temps à une simple plaie ou à un petit hématome sur le crâne. Toutefois, la survenue de vomissements, d'un saignement de nez, de signes neurologiques (convulsions) et de troubles de la conscience (apathie, coma), se produisant après un intervalle de quelques heures, évoque un hématome extradural et nécessite un examen en urgence avec, éventuellement, une radiographie du crâne et des explorations neurologiques plus fines (scanner, imagerie par résonance magnétique [I.R.M.]). Les brûlures étendues, surtout avant l'âge de un an, ou profondes, marquées de phlyctènes (vésicules remplies d'un liquide clair), et aussi celles qui touchent le visage, les mains, les organes génitaux, doivent être examinées par un médecin. Les intoxications par ingestion représentent aussi une cause importante d'urgences accidentelles du jeune enfant, qui porte fréquemment à la bouche toutes sortes de produits. Or certains d'entre eux peuvent être hautement toxiques (produits ménagers dérivés du pétrole, insecticides, boules antimites, médicaments tels que la quinine, les digitaliques, les tranquillisants ou les hypnotiques, etc.). Si les parents ont des raisons de suspecter une ingestion de produit toxique – l'enfant tient le produit en question dans sa main, a des troubles du comportement de survenue brutale et inexpliquée –, ils doivent aussitôt prendre contact avec le centre antipoison ou le service des urgences de l'hôpital le plus proche. Enfin, l'inhalation d'un corps étranger constitue une autre forme de pathologie accidentelle. Elle peut entraîner une asphyxie soudaine ou une détresse respiratoire, signalée par une toux violente, brutale et inattendue, destinée à expulser le corps étranger. La réalisation, en milieu hospitalier, de clichés thoraciques en inspiration et en expiration permettra de confirmer la présence de celui-ci et de procéder à son extraction, notamment par voie endoscopique.

— Les pathologies infectieuses sont une autre cause importante d'urgences pédiatriques. Elles se traduisent par une fièvre élevée, des manifestations respiratoires (difficulté à respirer), neurologiques (convulsions fébriles) ou digestives (vomissements et diarrhées intenses, susceptibles d'entraîner une déshydratation aiguë). Les enfants de moins de 4 ans sont particulièrement sensibles aux infections du fait de l'immaturité de leur système immunitaire. 

uricémie

Taux d'acide urique dans le sang.

   L'uricémie est normalement comprise entre 240 et 420 micromoles (soit 40 à 70 milligrammes) par litre ; elle est plus élevée en moyenne chez les hommes que chez les femmes.

PATHOLOGIE

— L'hyperuricémie (taux anormalement élevé d'acide urique dans le sang) s'observe principalement au cours de la goutte, mais aussi au cours de l'insuffisance rénale, du diabète, des maladies du sang (leucémies), surtout lors de leur traitement (par destruction cellulaire), ou encore en cas de prise de diurétiques.

   Elle peut s'accompagner de la formation de calculs (lithiase), pouvant bloquer les voies urinaires et être responsable de colique néphrétique.

— L'hypo-uricémie (diminution anormale du taux d'acide urique dans le sang), beaucoup plus rare, est le plus souvent consécutive à une diminution de la synthèse de l'acide urique due à une insuffisance hépatique, à la prise de médicaments hypo-uricémiants, etc.

uricolytique

Médicament utilisé dans le traitement de l'hyperuricémie (augmentation anormale du taux d'acide urique dans le sang).

   Les uricolytiques sont essentiellement l'urate-oxydase, enzyme naturelle purifiée, responsable de la dégradation de l'acide urique de l'organisme. Cette enzyme est indiquée en cas d'hyperuricémie sévère, primitive (sans cause apparente) ou consécutive à une insuffisance rénale ou à une maladie du sang (leucémie, par exemple) traitée par chimiothérapie. On emploie l'urate-oxydase sous forme injectable. La grossesse est une contre-indication à la prise de ce médicament, de même qu'un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G-6-PD). Les effets indésirables possibles sont des réactions cutanées allergiques et des crises de goutte, par précipitation excessive des cristaux d'acide urique. Une crise de goutte impose l'arrêt du traitement.