Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fausse-route alimentaire

Accident dû à l'inhalation dans les voies aériennes de liquide ou de particules alimentaires normalement destinés à l'œsophage.

CAUSES

Cet accident se produit le plus souvent au cours de l'alimentation. Les fausses-routes sont plus fréquentes chez le nouveau-né et le nourrisson : nourrisson glouton ou vomisseur, dysfonctionnement du pharynx par immaturité des cartilages, malformations œsophagiennes, laryngées ou cardiovasculaires, prématurité. La fausse-route peut être favorisée par des erreurs de technique alimentaire (tétine trop percée, tétée en position inclinée).

   Chez l'adulte, elle peut être consécutive à un mouvement inspiratoire intempestif ou témoigner d'une paralysie des nerfs commandant le pharynx et le larynx. Une fausse-route peut également survenir en cas d'ingestion de nourriture peu de temps avant une anesthésie, après une anesthésie générale (inhalation de vomissements) ou une anesthésie locale, réalisée pour une endoscopie par exemple. Après l'anesthésie, un délai minimal de 2 heures doit être observé avant toute ingestion.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La fausse-route se manifeste par une gêne respiratoire et des accès de toux, voire par une syncope. L'évolution est en général bénigne, mais peut se compliquer de pneumopathie ou d'un abcès du poumon. Exceptionnellement, elle se complique de mort subite par syncope réflexe.

TRAITEMENT

Il faut arrêter immédiatement l'alimentation et, s'il s'agit d'un nourrisson, favoriser la toux en lui tapotant le thorax, le mettre en position déclive (tête plus basse que les pieds) et, si besoin, lui faire reprendre la respiration par le bouche-à-bouche. Chez l'adulte, si le malade peut respirer et parler, il ne faut pas contrarier ses tentatives d'expulsion du corps étranger par la toux. Si l'obstruction des voies aériennes est complète (impossibilité de parler, de tousser ou de respirer) et que le malade est conscient, il faut lui appliquer la manœuvre de Heimlich, c'est-à-dire se placer derrière lui, passer les bras autour de sa taille, fermer un poing que l'on couvre de l'autre main et que l'on pose sur l'ombilic sous le rebord costal, avant de l'enfoncer rapidement dans l'abdomen par traction ferme vers le haut ; cette manœuvre peut être répétée plusieurs fois. Si l'asphyxie est totale, le malade étant inconscient, il faut pratiquer en urgence les manœuvres de réanimation cardiorespiratoire ; l'obstruction des voies aériennes supérieures peut nécessiter une trachéotomie en urgence. Une endoscopie bronchique permet d'extraire le corps étranger. L'inhalation de vomissements accroît le risque de pneumopathie et impose un traitement antibiotique.

PRÉVENTION

Elle consiste :

— – chez les prématurés, à remplacer la succion buccale par le gavage par sonde gastrique ;

— – chez tous les nourrissons, à donner le sein ou le biberon en position assise ou verticale, en veillant à ce que l'enfant ne boive pas trop rapidement et en attendant, pour le recoucher, qu'il ait effectué son rot ;

— – chez les nourrissons habituellement vomisseurs, à faire vomir le nourrisson en position oblique, couché sur le côté et non sur le dos ;

— – chez les opérés, à astreindre le patient à la diète plusieurs heures avant l'anesthésie et l'intervention.

Voir : manœuvre de Heimlich.

fausse couche

avortement

fauteuil roulant

Fauteuil muni de roues, qui permet le déplacement de malades ou de handicapés moteurs.

faux du cerveau

Membrane médiane formée par les méninges accolées sur la face interne des deux hémisphères cérébraux.

   La faux du cerveau est disposée verticalement d'avant en arrière, entre les deux hémisphères cérébraux. Elle a la forme de la lame d'une faux : son bord supérieur, convexe, longe la voûte du crâne, et son bord inférieur, concave, s'incurve vers le bas et légèrement vers l'avant. Ce bord inférieur repose en avant sur un os de la base du crâne (lame criblée de l'ethmoïde) ; il repose en arrière sur la tente du cervelet, la deuxième grande membrane méningée du crâne, tendue horizontalement au-dessus du cervelet.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

La faux du cerveau a un intérêt particulier pour les examens radiologiques du cerveau (scanner, imagerie par résonance magnétique), car elle y sert de point de repère. En effet, sur les coupes horizontales, elle apparaît comme une ligne parfaitement médiane, tendue d'avant en arrière. Une masse (tumeur, abcès) présente dans un hémisphère refoule les tissus autour d'elle et dévie la faux sur le côté ; ce signe radiologique est appelé effet de masse.

   La faux du cerveau peut être le siège d'un méningiome (tumeur bénigne de croissance lente), responsable d'une atteinte pyramidale des membres inférieurs (paraplégie).

favisme

Forme particulière d'hémolyse aiguë (destruction des globules rouges) chez des sujets souffrant d'un déficit héréditaire en glucose-6-phosphate déshydrogénase (ou G-6-PD, enzyme de la dégradation du glucose) dans les globules rouges.

   Le favisme s'observe dans les pays situés autour de la Méditerranée chez les sujets porteurs de la mutation méditerranéenne dite B-, qui dérègle le métabolisme des globules rouges. Il est provoqué par la consommation de fèves, mais le mécanisme biochimique de déclenchement de l'hémolyse est encore inconnu. Son traitement consiste en transfusions.

   Une prévention doit être menée chez les personnes à risque en leur interdisant la consommation de fèves.

Voir : glucose-6-phosphate déshydrogénase, hémolyse.

favus

Infection du cuir chevelu par un champignon microscopique du groupe des dermatophytes.

   Le favus, surtout fréquent en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, est dû à Trichophyton schönleinii. Il se traduit par un godet favique, petite cupule jaune (croûte recouvrant du pus) d'où émerge le cheveu parasité. En l'absence de traitement, le favus provoque une chute des cheveux définitive. Contrairement à la plupart des autres teignes du cuir chevelu, le favus non traité persiste à l'âge adulte. Le traitement est fondé sur la prise d'antifongiques (terbinafine, imidazolés, griséofulvine) par voie locale et orale. Si le malade est un enfant, une éviction scolaire s'impose.

Voir : teigne.